Phaéton, fils du Soleil

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Dans la mythologie grecque, Phaéton est fils d’Apollon, lui-même Fils du Soleil. Un jour Phaéton supplie son père de le laisse conduire, une seule journée, le char du Soleil. Apollon cède et c’est la catastrophe.

Soleil tombé

Voici un des épisodes les plus célèbres de la mythologie latine. Laissons Ovide nous raconter la sortie de route de Phaéton, quand le Soleil a brûlé la terre :

« La terre s’enflamme dans ses éminences d’abord ; la chaleur les entrouvre, et tarit les sucs dont se nourrissent les plantes. Les prairies desséchées blanchissent, les arbres brûlent avec leurs feuilles… Les villes périssent avec leurs murailles ; le feu consume et réduit en cendres les forêts et les monts, les nations et les peuples. La Lybie, perdant toute son humidité, devint une terre aride. Le Don fume au milieu de ses ondes ; l’Euphrate brûle à Babylone, le Gange, le Phase, le Danube bouillonnent ; les rives du Sperchios sont en flammes.

Les sables dorés du Tage fondent sous la chaleur, et les cygnes brûlent. Le Nil, épouvanté, s’enfuit aux extrémités du monde.… Ses sept bouches desséchées forment de profondes vallées où ne coule plus aucune eau. La terre s’ouvre de toutes parts…

La mer se resserre, et ce qui fut jadis le fond de l’océan n’est plus qu’une plaine de sables arides. Des montagnes cachées auparavant dans son sein se montrent, et augmentent le nombre des Cyclades. » (source)Ovide, Métamorphoses

Les mythes sont vrais

Ovide est un poète,moi aussi, et alors ? pourra-t-on objecter. L’épisode qu’il nous conte n’est qu’un mythe, et les mythes ne sont pas l’histoire. Sauf que Platon va nous démontrer le contraire : pour le grand philosophe, le mythe est « l’écho d’un événement réel. »  Bien avant de l’avoir lu, à l’âge où je découvrais les mythologies dans la collection Contes et Légendes, j’avais déjà compris que les mythes nous fascinent tant parce qu’ils sont vrais.

Bien que ce mythe fasse état de faits historiques puisque des fournaises innombrables ont bel et bien ravagé cette planète, le titre de Fils du Soleil a une toute autre signification, et il est possible que Phaéton fasse partie des initiés du Soleil, puisque son père Lugh / Apollon avait lui-même reçu cette initiation.

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Mais revenons à la terre en feu. Cet épisode singulier semble décrire une catastrophe astrale, le passage d’une comète ou le choc d’un météorite. Il peut évoquer un autre type de catastrophe globale, d’origine humaine, comme un conflit nucléaire généralisé.

Apollon, en tant que Fils du Soleil, était initié par la foudre et possédait donc les pleins pouvoirs, ce qui n’était apparemment pas le cas de son fils Phaéton. Doit-on comprendre que ceux qui sont venus après les Fils du Soleil ont causé une guerre mondiale qui a rayé les dieux d’avant du monde des vivants ?

Est-ce ainsi qu’il faut interpréter le dernier âge de glace du Würm/Wisconsin, qui ne dura pas moins de cent mille ans ? Fameux hiver nucléaire, en ce cas !

On nous a beaucoup menti, le plus souvent par ignorance. Les élèves sont trop crédules et les professeurs, trop naïfs. Quant aux chercheurs ils ont les yeux bandés et tâtonnent au hasard. Qui ne sait quoi chercher ne sait pas où chercher, et ne risque pas de trouver. L’hypothèse précède la théorie, l’intuition précède la découverte. Si tu n’es pas visionnaire, ne t’occupe pas de science.

Jadis, en Egypte, un prêtre dit à Solon : « Votre pays, comme le nôtre, raconte l’histoire de Phaéton, fils du Soleil, qui attela le char de son père, ne put le maintenir sur le trajet habituel, brûla de ce fait tout ce qui était sur la terre et périt lui-même foudroyé. Cette histoire revêt la forme d’une légende mais en vérité, elle est l’écho d’un événement réel : le bouleversement des corps célestes qui tournent autour de la Terre, et la destruction des choses terrestres par un feu sauvage, qui se produisit à de longs intervalles. » (source)Platon, Dialogues 

L’embrasement du monde est un motif constant dans les mythes. Le psaume 105 de la Bible évoque « un fleuve de feu » et le Livre de Daniel un « torrent enflammé »

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D’autres passages évoquent un embrasement général qui aurait eu lieu dans un lointain passé :  la Géhenne de feu, les flammes de l’Enfer, dévorant toute la terre, mythe à l’origine, peut-être, du Buisson Ardent.

Les Aztèques croyaient eux aussi qu’un des âges passés de l’humanité – ou Soleil – s’est terminé par une fournaise totale.

« A cette époque, tout fut détruit par une pluie de feu tombant du ciel et un déluge de lave. Toutes les maisons furent brûlées. Les hommes furent changés en oiseaux pour survivre à la catastrophe. »

« L’étoile filante » et « la flèche de feu » allumèrent l’incendie sur la terre : « On ne voyait qu’une marée de flammes ; les roches brûlaient, le sol brûlait, tout brûlait ; la fumée s’élevait en colonnes, en énormes volutes ; les flammes, avec des gerbes d’étincelles, montaient vers le ciel rougeoyant.

« Le grand incendie faisait rage, grondait sur toute la terre, brûlait les rocs, la terre, les arbres, les gens, brûlait tout. Alors l’eau se rua comme des milliers de rivières, recouvrit la Terre et éteignit le feu en déferlant vers le Sud. Elle s’élevait à la hauteur des montagnes, » enseigne une tradition amérindienne commune aux indiens de la côte Pacifique de l’Amérique du Nord.

Le monde voit le retour du chaos : c’est la fin de l’ordre cosmique. Tohu-bohu, plus rien ne ressemble à rien. On met les morts à table. On prend le Loup Fenrir pour un chien…

Pour la mythologie chinoise, même récit, mêmes événements : « Sous le règne de Yao, dit-on, eut lieu un prodige : pendant dix jours, le soleil ne se coucha pas, les forêts brûlèrent et tout le pays fut inondé. »

Une immense vague « qui montait jusqu’au ciel » s’abattit sur la terre chinoise. « Les eaux se ruaient à l’assaut des hautes montagnes, et les collines étaient invisibles. » Cela rappelle la BiblePsaumes 104 et 107, cités par Velikovsky: « Les eaux recouvraient les montagnes, » et « les vagues de la mer étaient soulevées jusqu’aux cieux. »

Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Et leurs baisers au loin les suivent Comme des soleils révolus.

Louis Aragon

 

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Hyperfoiré

Il se peut aussi que Phaéton ait réellement conduit le char du Soleil, l’énorme vaisseau-mère piloté par Apollon, confié aux mains inexpertes d’un néophyte !

Le vaisseau-île Atlantide était à peu près de la taille de la Lune. Mais beaucoup plus plat. Avec ses 3300km de diamètre, il occupait la majeure partie de l’Atlantique nord. Son commandant, le jeune Atlas, a fait une erreur de pilotage qui a précipité l’énorme engin dans l’océan Atlantique, produisant un tsunami effroyable de plusieurs km de hauteur. 

Le vaisseau-mère Hyperborée était beaucoup plus grand, d’une taille comparable à celle de notre planète. Il brillait plus fort que le soleil, ce qui explique la tradition chinoise du soleil qui ne se couche pas plusieurs jours de suite. Ce soleil à l’éclat de mille soleils est aussi à l’origine de la légende égyptienne du soleil qui se lève à l’ouest et se couche à l’est. 

Imaginons que Phaéton ait voulu piloter ce vaisseau-mère. Aux commandes d’Hyperborée, le vaisseau-mère avec ses quatre continents, Phaéton a paniqué, et un gigantesque arc électrique l’a relié à la Terre, réveillant les volcans, provoquant des séismes, des failles, des éboulements et toutes sortes de convulsions. 

La source indienne

Impossible de clore ce chapitre sans indiquer une histoire très semblable tirée de la mythologie indienne. Surya est le dieu du Soleil. Dans la mythologie gréco-latine, c’est donc Apollon. Dans la mythologie celtique, c’est Lugh. Le fils de Surya s’appelle Aruna, il conduit le char de son père. C’est le même gaillard que Phaéton et Cuchulainn, fils de Lugh. Je n’irais pas plus loin pour le moment. Tout ce qu’on peut en conclure, c’est que nos légendes se superposent à merveille sur les légendes indiennes, avec la même précision complémentaire que les trois parchemins roulés dans le mât des trois Licornes.(source)Tintin et le secret de la Licorne par Hergé

Les Dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez Et c’est la mort, la mort toujours recommencée.
Georges Brassens