Élu, initié? Quelle différence? Il y en a une, et de taille! Un élu prophétise pour tous. Un initié masque ses révélations derrière des codes et multiplie les barrières, son discours n’est compris que des seuls initiés. Je ne suis ni l’un ni l’autre. Ces pages s’adressent aux guerriers de lumière, éveillés ou sur le chemin. Que les autres me pardonnent, ils ne sont pas concernés.

 

Accorde les violons

Si je ne peux les empêcher de me lire, j’ai le devoir de les mettre en garde contre les erreurs fatales que cette lecture peut entraîner. En ces temps de bassesse et de médiocrité, les sites vulgaires, plagiaires, incendiaires, subsidiaires, les films puérils, futiles, inutiles, dociles, imbéciles, les livres obtus, confus, diffus, occlus, dodus, mal fichus sont là pour ceux-là.

Quant à ceux qui cherchent la lumière et l’éveil, celles qui déjà ne sont plus du monde, ceux qui saignent et se taisent, celles qui souffrent et s’étouffent, puissent mes simples mots leur donner les ailes qui leur manquent pour les porter à leur apogée.

Afin que campé au sommet de toi-même, tu puisses contempler les vallées d’ombre en souvenir des vies d’avant.

 

Sauve l’amour

C’est accueillir tout un chacun. Ne refuser personne. Savoir donner à chacune selon son mérite et son degré d’éveil. Mesurer la source bouillonnante, la distribuer avec justesse afin que sans ivresse chacun y trouve son compte, et toutes soient libérées. Au-delà de l’excès mortel, brûle un feu qui ne blesse pas. Brille une lumière qui n’éblouit pas. Chante un oiseau qui ne s’arrête pas. S’ouvre un amour qui ne finit pas.

La meilleure preuve d’amour est dans ces pages, je la partage avec mes stages, je sers l’eau vive pour que vivent mes convives, je romps le pain de demain, le pain qui pénètre chaque atome de ton corps, qui dilate à l’infini toutes les fibres de ton cœur aimant. Nous avons tous envie d’aimer, nous avons toutes besoin d’amour.

Qu’est-ce qu’il faut pour sauver l’amour?
Et comment retrouver le goût de la vie
Qui pourra remplacer le besoin par l’envie.
(Balavoinepresque)

 

 

Cultive la joie

Privé d’amour dans ton enfance, tu penses que tu ne peux aimer. Détrompe-toi. La recette est au fond de ton cœur. Plonge et ramène-la jusqu’à tes bras, ta peau de soie, ton corps de joie. Personne ne te rendra l’amour qui t’a manqué. La joie qu’on t’a volé est perdue à jamais. Mais demain n’est pas encore tandis qu’hier n’est plus.

Le bonheur reviendra. Si tu chantes, il s’enchante. Fais-le rire, dis-lui des mots doux comme velours, sois souple comme la soie qui déshabille un corps. Sois l’habit qui révèle. Le pli qui ensorcèle. Un million de bonheurs sont assis dans ta cour. Ils chantent. Ne sois pas sourd.

 

Ouvre la main

Aimer? C’est si facile! Il suffit une fois pour toutes de renoncer à posséder. Savoir ouvrir la main pour que la main de l’autre s’envole sur un chemin qui lui appartient. Si tu aimes pour toi, tu n’aimes pas.

Aimer, tout le monde croit savoir, en réalité très peu de gens savent aimer sans vouloir posséder. Sans attacher l’autre, en lui laissant sa liberté sacrée. La plus haute preuve d’amour, c’est respecter. Si tu dois être jaloux, que ce soit de ta liberté. Chéris de même celle de la personne aimée. Si tu dois te battre, que ce soit pour lui offrir le don suprême. Le don qui permet d’être fidèle à soi-même.

Donne-lui le meilleur de toi-même. Sépare-toi de ce que tu préfères, offre-lui le multivers, c’est facile, nous en avons la clé dans le cœur, cette clé qui ouvre toutes les portes. Abuser de la faiblesse de l’autre pour imposer ta force, est-ce aimer?

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Et leurs baisers au loin les suivent
Comme des soleils révolus.
Louis Aragon

 

 

Refuse l’envie

Ne choisis pas. La vie choisit pour toi. Ne refuse pas. L’instant ne revient pas. Ne dédaigne pas. Le bonheur n’attend pas. Sois toi-même si tu veux qu’on t’aime et commence par t’aimer c’est le secret pour plaire. T’aimer, non pas t’idolâtrer.  Apprécie-toi à ta juste valeur, garde-toi de succomber à ton charme. L’ego est une alarme. Il repousse. Il enlaidit les plus jolies. Pour bouclier, choisis la modestie. L’humilité sera de bonne compagnie pour peu que tu souries.

N’aie pas d’aigreur en toi, ne te sens pas floué par le destin moqueur. N’envie pas ceux qui la ramènent, la vie les guérira de leur excès d’orgueil. N’imite pas ceux qui se pavanent. Déchausse tes sabots d’âne. Va-t’en pieds nus sous les platanes. Éros brandit sa sarbacane, il est l’amour vainqueur effaçant ta rancœur.

Sa flèche atteint ton cœur, exauçant ta prière, baume aux chagrins d’hier. Tiens-toi dans sa lumière et ne fais pas la fière. Le ruisseau deviendra rivière. Et puis fleuve. Et la mer.  

 

Grandis

Cesse de t’apitoyer sur les malheurs passés, c’est offensant pour le bonheur présent. Il n’est pas là? Patiente. Tu le trouves petit? Grandis. Il te paraît trop froid? C’est toi. Il ne te convient pas? Crois-moi, ça vient de toi. Tu es le malheur que ta petitesse impose au monde.

Fais le deuil de cette tristesse qui plombe et t’obscurcit. Sois léger pour changer. Sans attendre demain, sois humain. À quoi sert de souffrir? C’est à toi que tu fais le plus mal. N’as-tu pas compris ? Tu es ta pire ennemie. Reviens. Demain pourra calmer ta faim. Enfin! Tu seras ta meilleure amie. Promis.

Il faut le chaos dans ton âme pour donner naissance à une étoile qui danse.

Friedrich Nietzsche

 

Chante à tue-tête

Ne cherche pas l’amour médecin, ni ricin, ni malsain, ni porcin. Refuse aussi l’amour joli, trop poli, ramolli. Sois toi, l’amour viendra. N’aie jamais peur de lui. Épouse sa folie. Sois les draps de son lit. La chanson qui relie. Le livre qu’on relit.

Si l’amour n’est pas là, que ça ne t’empêche pas de vivre. De cultiver la joie. Ne sois pas fébrile, il est si timide. Ne cours pas les rues, ne lui fais pas la courte-échelle à l’amour, bannis l’impatience, il ne vient qu’à son heure. Souviens-toi, sois d’abord…

…Toi, ma petite folie,
mon petit grain de fantaisie,
toi qui bouleverses,
toi qui renverses
tout ce qui était ma vie.

Line Renaud

 

 

N’aie pas peur

Tiens-toi debout sans béquilles, sans canne. Demain viendra demain. Souris au matin sale, accueille le ciel pâle. Réjouis-toi pour le mal qui ne te fait plus mal, pour les chagrins muets que tu as réparés, les instants éternels de bonheur partagé, pour le soleil filtrant par tes volets fermés.

Te crois-tu mal loti? Mal aimé? Qui as-tu caressé aujourd’hui? À qui as-tu donné la ration d’amitié, la portion de tendresse, le geste inattendu qui épanouit son cœur? Le bonheur ne sourit qu’après coup. Le printemps s’en va je ne sais où, l’été file, l’automne est déjà là. N’aie pas peur. Le beau temps revient tout à l’heure. Ne l’attends pas. Apprends à chanter sous la pluie. L’amour s’y plaît aussi.

N’aie pas peur du monde, ami. C’est plutôt le monde qui devrait avoir peur de toi.

Lao Surlam

 

Positive. Tant d’amour t’attend sur l’autre rive. Tant de câlins, de joies furtives, tant d’âmes à la dérive, de cœurs à dénicher où tu peux te nicher, d’étés au ciel de gloire, de frissons, de regards, d’étincelants ruisseaux caressant les cailloux, souviens-toi bien surtout que la nuit n’a qu’un temps. L’amour à chaque instant secoue ton cœur d’enfant: sois gentil, dis merci. L’amour habite ici.

 

Sois toujours toi

Vois déjà ta propre valeur. Tu es unique, aussi merveilleux qu’on peut l’être. Commence alors la résilience, transcendant la souffrance afin d’aimer ce que tu es. Tu aimeras vraiment l’autre pour ce qu’il est, sans vouloir le changer.

N’imagine surtout pas qu’il est ton complément. Tu dois être entier avant d’aimer : pour ça il est d’autres méthodes. Unifie d’abord les trois personnes en toi. Quand ton corps, ton cœur et ton esprit s’harmonisent et fusionnent, tu seras vraiment toi pour la première fois. On ne peut pas aimer avant d’être unifié. On cherche désespérément quelqu’un qui nous complète. Désirer dépendre de l’autre, chercher une fusion aliénante, c’est préparer la fusion / confusion.

Tu ne sais plus où je commence, je ne sais plus où tu finis, chantait (presque) Georges Moustaki des seventies. Cet exemple n’est plus à suivre si tu veux vivre un amour basé sur le respect mutuel.

 

 

Ouvre les bras

Aimer n’est pas mettre en cage. L’autre doit pouvoir partir s’il en manifeste le désir. Il te laissera partir aussi quand tu le souhaites. Rien ne peut empêcher quiconque de vivre sa vie. Qui possède n’aime pas. La liberté de choisir à chaque instant de la vie est la seule vraie liberté. Vouloir retenir est haïssable et ne fait renaître un amour défaillant. Au contraire, il en précipite la fin.

Quitter quelqu’un qu’on aime est toujours difficile. Un amour qui finit génère l’anxiété. Comment se vivra la séparation? L’autre pourra-t-il supporter le manque? Il n’y a qu’une seule façon de dire adieu : dans le respect. Jeter l’autre comme un vieux kleenex est indigne des heures heureuses vécues ensemble. C’est la négation totale de la relation passée qui, avant de devenir lassante ou étouffante, fut belle, enrichissante, épanouissante. Elle mérite reconnaissance. Au-delà, que ta joie demeure.

Pour mieux laisser partir, il faut ouvrir les bras. Tournée vers le ciel, ta paume grande ouverte a vu s’y poser une libellule. Si tu refermes les doigts, tu l’écrases ou la tient captive. Sache garder tout au long ta main ouverte, qu’elle prenne son envol quand ça lui chante.

 

Accueille

Les rencontres ne sont jamais le fruit du hasard, il n’y a pas de hasard. Nous méritons toutes nos rencontres.

Le hasard n’existe pas. Tout ce qui arrive est voulu.

Bouddha

 

L’être qui se fie en toi, accueille-le comme il se doit. Il a quelque chose à t’apprendre et toi aussi. Vis consciemment chaque instant de partage et laisse-le partir quand il le décide, quand autre chose ou quelqu’un d’autre l’appelle ailleurs.

Aimer ainsi c’est accéder à la source de l’amour en soi. Le cœur s’ouvre. Tu fais trois pas dans une autre version de toi.

Le souvenir des faits extérieurs de ma vie s’est, pour la plus grande part, estompé dans mon esprit ou a disparu. Mais les rencontres avec l’autre réalité, la collision avec l’inconscient, se sont imprégnées de façon indélébile dans ma mémoire. Il y avait toujours là abondance et richesse. Tout le reste passe à l’arrière-plan.

Carl Gustav Jung

 

Ta vie a changé. Donner de l’amour aux autres devient la priorité absolue. Donner sans rien attendre sera ta façon d’être, ton nouveau mode de vie. Toutes les difficultés passées vont brûler dans ton feu intérieur. Ton chemin a du cœur. Comment vivre autrement?

Le ciel bleu sur nous peut s’effondrer
Et la terre peut bien s’écrouler
Peu m’importe si tu m’aimes
Je me fous du monde entier

Tant que l’amour inondera mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m’importent les problèmes
Mon amour, puisque tu m’aimes…

Édith Piaf

 

 

Donne sans attendre

L’amour inconditionnel, c’est l’amour +++. Il peut concerner ton compagnon ou ta compagne, il peut aussi être dédié à toute ta famille, à ton pays, à ta religion. Mais là, prudence, il faut marcher sur des œufs. L’amour inconditionnel de la patrie peut mener aux pires extrémités. L’amour inconditionnel d’une secte, d’une idéologie ou d’une religion confine à la bêtise, procède de la paresse et mène au terrorisme.

Aussi ne fais pas déraper un sentiment global qui t’épanouit et qui t’élève vers une profession de foi qui te soumet et t’infériorise.

En donnant sans rien attendre en échange, on reçoit infiniment. Qui prie pour autrui voit sa prière exaucée. Agis selon ton impulsion, sois généreux, la vie te le rendra. Seule une vie généreuse est une vie qui vaut le coup.

Garder mène à la mort. À force de rapacité, de gratte, de grogne, d’avarice, d’étroitesse d’esprit comme de cœur, d’absence d’élan, à force d’être dur on devient pierre. On se pétrifie dans l’angoisse d’être, aussi à la vie préfère-t-on l’absence, l’ignorance, le néant.

Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif, et son futur est toujours conditionnel. 

Jean Cocteau

 

Renais de tes cendres

Seuls les enfants du feu comprennent le bleu, disait Carl Sandburg. Les enfants du feu, ceux qui ont brûlé dans les flammes de l’enfer.

Celles qui ont eu le courage ou le désespoir de ne pas fuir la douleur mais de sauter là où les flammes sont les plus hautes.

Ceux qui ont consumé jusqu’à la dernière cellule de leur corps et de leur esprit dans la fournaise du cœur.

Celles-là même qui sont renées de leurs cendres, phénix d’elles-mêmes, celles qui sont mortes de leur vivant.

Bénies soient-elles! Heureux soient-ils à jamais!

Elles sont les premières nées de cette humanité, la cinquième. Ils sont les seuls humains dignes de ce beau nom.

Elles seules, eux seuls ne mourront pas quand la mort du corps les prendra.

 

 

Ces enfants-là, ces filles et ces gars, nés du drame et de la douleur, ont un don pour ôter le malheur. D’autres enfants bleus barrent le feu, les enfants du feu barrent le blues. Ils ôtent la déprime. Ils éclairent les ténèbres. Ils dissipent les angoisses. Ils y sont passés, ils ont trépassés, ils en sont revenus.

Si tu ne meurs pas de ton vivant, tu mourras en mourant.

Devise des Chevaliers Teutoniques

 

Xavier Séguin

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