« J’ai eu maintes fois l’occasion de vivre et de faire vivre à d’autres ce gentil miracle : regarder l’éternité en face » ai-je écrit récemment. Chaque fois que je me regarde dans un miroir ou une vitrine de magasin, je fixe mes yeux quelques instants, et la mort me fait face. Elle vient vers moi, la garce !
N’a-t-elle pas des criminels et des hommes politiquespléonasme à s’occuper plutôt qu’un pauvre éveilleur ? Veut-elle l’endormir, cet éveilleur ? Sinon pourquoi s’acharner ainsi sur lui ? Oh je sais bien, nous sommes tous mortels. Tôt ou tard, la camarde vient nous emporter sous son bras en os. Personnellement je ne suis pas pressé. Le plus tard sera le mieux.
Certes, du plus petit au plus grand, nous sommes tous mortels. Il faut se faire une raison. Oui, tout ce qui vit mourra, même notre créatrice, oui, même la Déesse. Elle a beau vivre depuis une éternité, elle n’est pas éternelle. Aucun vivant ne l’est.
Tout au long de sa vie, en bonne reptilienne, la déesse traverse des cycles de quatre âges, or, argent, bronze et l’âge de fer où nous sommes. Chacun de ces cycles dure 64000 ans. Pour elle, c’est comme une année pour nous. Elle a déjà vécu tellement de cycles que son âge est incalculable. Imaginez : elle était déjà là, adulte, quand elle a créé ce monde. Sous ses ordres, d’autres déesses, reptiliennes comme elle, ont aménagé cette planète sauvage. Elles l’ont administrée avec sagesse et bienveillance pendant une tapée de cycles. La période des Matriarches a duré des milliards d’années…
Matriarches ou pas, nombre d’entre elles sont mortes. La Grande Déesse Ana ou Ama, elle aussi, connaîtra le grand départ. Sait-elle où elle ira ensuite ? Pas plus que nous, j’en ai peur. Une chose dont je suis sûr : elle traversera elle aussi les affres de la mort qui rôde, elle la verra venir vers elle, au fond de ses yeux verts, tandis qu’elle fait sa toilette matinale devant son miroir — Oups?! J’avais écrit mouroir…
On peut parler aux morts, pour peu qu’on les ait connus avant. J’ai des rencontres avec plusieurs défunts. Loulou, ma mère. Devic, mon meilleur ami, une amitié qui a duré soixante ans. Flornoy, mon benefactor, qui a relancé mon éveil enfoui depuis l’adolescence. Et quelques autres… Les morts ne sont pas vivants, ils ne connaîtront donc pas la mort. Ce monde n’est plus le leur, mais ils s’en souviennent et de temps en temps, ils reviennent. On les appelle ainsi, d’ailleurs : des revenants. Ou des retours.
Mais la Déesse ne peut revenir de la mort, elle vit encore. Elle dort. Pour l’instant, tandis que nous vivons le Kali Yuga, la Déesse Ana se repose : 4000 ans de dormance. Il lui reste encore quatre siècle de sommeil réparateur avant le retour de l’âge d’or, dans un tout nouveau cycle de 64000 ans. Mais un jour elle mourra. La mort est la loi universelle du vivant.
Et en fin de dormance comme elle est, son sommeil est profond. Presque aussi profond que le royaume des morts.
Tout est vivant dans le multivers, même les morts. Ils ont leur monde à eux. Les anciens croyaient que le monde des morts est sous nos pieds, dans les profondeurs du globe terrestre. Domaine du dieu Hadès, copie grecque du dieu des morts chez les anciens celtes : Toutatis. Toth Hadès. Teutatès.
Toutatis n’est pas un dieu, mais tout un peuple. Teuth, touth ou tout signifie le peuple. On retrouve cette très antique racine dans le mot français tout. Comme je l’ai écrit mille fois, la langue française est la mémoire sacrée, le miroir secret des mystères de nos origines.
Il y a trois langues qui jouent ce rôle éminent, et trois seulement : le sanskrit, l’hébreu et le français. Mais nous sommes en Kali Yuga, la période sombrissime où l’épaisse ténèbre est descendu sur le monde. Une seule de ces trois langues est encore vivante, la nôtre, le français. Et pour combien de temps ? Tout se dégrade, et de plus en plus vite : encore un signe des temps.
L’Eternel est un dieu colérique, un dieu jaloux. Car le feu de ma colère s’est allumé, Et il brûlera jusqu’au fond du séjour des morts; Il dévorera la terre et ses produits, Il embrasera les fondements des montagnes. (Exode 24-17)
Un dieu qui fait peur, car on ne sait jamais s’il s’est levé du bon ou du mauvais pied. Et tous les Juifs le craignent, même ses prêtres. La gloire de l’Eternel était comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne, aux yeux des enfants d’Israël. (Psaume 21-9)
On dirait que ce dieu-là est si ombrageux qu’il peut punir de mort le moindre affront des petits humains. Ils se prosternent devant lui, ils l’adorent sans discontinuer, et ils font bien : le moindre écart est puni de mort. Il n’y a aucun jugement, aucune sentence n’est prononcée, la seule chose qui sort de SaLa majuscule est pour imiter les Juifs croyants bouche est un feu dévorant et crac ! Plus personne. Ma parole n’est-elle pas comme un feu, dit l’Eternel. Et comme un marteau qui brise le roc? (Jérémie 23-29)
On ne peut pas être plus clair ! Je comprends qu’on soit hyper poli avec un Dieu comme ça…(Lire la suite)
Plusieurs légendes grecques, mésopotamiennes, celtiques ou vikings racontent comment des humains ont pu se rendre dans ce royaume des morts. Le divin Orphée y est descendu pour retrouver Eurydice, l’amour de sa vie, trop tôt arrachée à son affection. Gilgamesh y est allé pour obtenir le secret de l’immortalité. Comme il voyait les dieux d’avant vivre très longtemps en restant aussi jeunes, il s’était dit que les dieux étaient immortels et voulait obtenir leur secret, la recette.
C’est en voyant ces mêmes dieux jouir d’une telle longévité que Moïse a cru que son dieu, un répugnant dragon anthropophage, était éternel. Heureusement qu’il s’est gouré ! Heureusement que les Juifs ne lisent pas la Bible, parce qu’ils l’adorent encore, ce monstre. Heureusement qu’il est mort !
Il suffit d’un mauvais raisonnement pour que les stupides croyances religieuses du Kali Yuga aient pris corps. Et depuis leur invention niaise, des tas d’abuseurs publics les ont véhiculées, enjolivées, ritualisées. Et profitant de la niaiserie humaine, ces escrocs pompeux les ont peu à peu transformées en outils d’abêtissement et de contrôle des masses. Tout ça au service du seul dieu dont on constate l’existence, l’Archonte Mammon, dieu de l’argent, du fric, du pèze et du pognon. Son culte est partout, ses pratiquants sont innombrables.
Les religions existent depuis que le premier hypocrite a rencontré le premier imbécile.
Le vrai mystère de la religion : il y a des gens pour la pratiquer.
Mon Dieu, mon Dieu, délivrez- nous de toutes les religions.
Ce quatrième et dernier yuga s’achèvera par un cataclysme. De quelle nature ? La Bible en parle, non sans humour. Il y aura la destruction par le feu du ciel qui réveille celui des profondeurs, et quand tous les volcans ensemble crachent leur lave implacable, le feu prend au sol, aux pâtures, aux maisons, aux cahutes, aux fermes, aux récoltes, aux temples, aux églises, aux mosquées, aux synagogues, aux gogues et magogues, partout ça brûle et les lutins du feu sont à la fête. Ils sont bien les seuls.
Mais avant, il y a eu la destruction par l’eau. L’inondation terrible, imparable, irrésistible quand le niveau des mers monte jusqu’à la cime des plus hautes montagnes, n’épargnant que les plus hauts sommets. Tout est détruit, tout le monde y passe, animaux compris. Seul subsite le royaume des morts, bien à l’abri du centre terre. Ils restent au sec, mais ils s’en foutent, ils sont morts, ils peuvent renaître peut-être, mais certainement pas remourir.
La Bible n’en parle pas, mais on peut encore imaginer la destruction par l’élément air. Les vents soufflent en tempête des quatre horizons, ils sortent de tous les puits, fosses, trous, failles, fentes de l’écorce terrestre, ils tourbillonnent sur les mers comme dans les déserts, soulavant des mégatonnes de poussières qui tuent par obstruction des poumons et des pores tous les gens, animaux, animalcules, plantes et plantules. D’où l’expression éloquente : C’est la fin des haricots.
L’air peut aussi tuer s’il est trop pollué. Demandez aux Chinois le calvaire qu’on leur impose, les maladies, les morts nombreuses qui s’ensuivent, et qui ne feront qu’augmenter. Ils sont si nombreux, ça n’a pas d’importance, estiment les pouvoirs publics. Ah oui, j’oubliais celle-ci : la destruction totale par la folie humaine. On est parti pour.
Quant à moi, je sors d’en prendre. Et ça continue. La reconstruction est mon lot, et j’en sue comme toi, mon Eugène (*) ! Tôt matin jusque tard la nuit, je trime comme un galérien, forçat de misère et de peine.
Dans un miroir je ne vois plus que mes yeux de vieux, ravagés par les ans. Dedans, rien que la profondeur du vide que j’entretiens dans mon cerveau. Vertigineux, le vide. Comme mes poches… Et je ne parle pas de celles que j’ai sous les yeux, mon père avait les mêmes et sa mère elle aussi montrait ces drôles de choses qui m’effrayaient petit enfant.
<< (*) Eugène Sue (1804-1857) écrivain principalement connu pour deux de ses romans-feuilletons à caractère social : Les Mystères de Paris et Le Juif errant.
Je ressemble à mon père ?
Terreur ! Il est mort gâteux. Bonheur ! Il est mort à 96 ans. Encore vingt ans…
Vieusir, c’est pire que mourir. La mort lente mais certaine, qui s’attarde en chemin pour se faire désirer. La garce !
Semeuse d’horreur, elle juge et condamne, son verdict est sans appel.
Qu’on s’y soumette ou pas
Nul n’échappe au trépas.
Ce matin aux aurores,
Sortant d’un rêve en or
Que le réveil efface,
Un miroir me fait face.
L’œil gauche est anodin
mais le droit fait chagrin.
Qu’a-t-il vu dans mes songes ?
Est-il jeteur de sort ?
Faut-il passer l’éponge
ou me maudire encore ?
Il a voulu parler
Je suis l’œil de vision
de tension, d’intention
Par mes décrets zélés
Je punis les passions
Mon œil droit se prend pour Kali Ma Shakti Deva ! Avoir cet œil du diable qui punit malgré moi me met dans tous mes états. Personne ne peut guérir gratos. Il faut payer pour tout, sans arrêt, débourser jusqu’au dernier sou. Qui peut guérir mon œil ? Je n’ai qu’un sou vaillant que je garde à manger. Quand on me soigne, c’est à l’œil. Sur ces considérations saugrenues, mon réveil a sonné. J’étais ravi.
Je me suis levé d’un bond — c’est une image, une expression — pour mater mes yeux dans les yeux. Toujours pochés, sinon que tchi. Nib de chez keud. Pas plus de mort venante que de beurre à la roulantevoir ci-dessous ! Aaah, bah ça fait plaiz ! Je suis guéri de cette pulsion morbide qui m’a fait ièch pendant des jours, des semaines ! D’où l’amertume de plusieurs textes. Contrairement à c’te roulante, on n’est pas de bois.
Dépêchez-vous, mangez sur l’herbe, un de ces jours, l’herbe mangera sur vous.
En 1989, une idée géniale a sauvé mon agence de communication qui battait de l'aile...
C'est admirable ce que tu fais. Tu me permets d'avancer le gigantesque puzzle d'Eden Saga.
Petit ou grand, un puzzle se commence par les bords, les pièces sont plus faciles…
Deux siècles après sa mort, Heine reste un écrivain discuté, surtout dans son propre pays.
Les Mayas avaient gravée la date dans un codex qu'on ne sait plus interpréter
Le monde quantique n'a rien à voir avec l'ancien : on peut tout modifier, même…