Le guérisseur intérieur

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Dans la guérison, le moyen importe peu. Ce qui compte avant tout, c’est le malade. A côté de la médecine, un accompagnement du malade est d’une grande utilité. Pour obtenir un soutien énergétique, il y a l’action du guérisseur. 

Certaines tribus Amérindiennes sont très versées dans l’art de guérir. Chacun de nous, disent les Indiens, est équipé d’un dispositif, d’un allié secret qui nous sauve la mise quoi qu’il arrive. Ce dispositif, ils l’appellent le guérisseur intérieur. S’il fonctionne de façon satisfaisante, pensent-ils, la personne n’est jamais malade. Guérir ou se guérir, il n’y a pas de différence. Quand on dit « il va guérir » on parle soit du malade soit du guérisseur, puisque le verbe désigne les deux. Et parfois le guérisseur et le malade ne font qu’un. Par la grâce du guérisseur intérieur…

A l’âge de 50 ans, j’ai découvert que j’avais le pouvoir de réveiller le guérisseur intérieur. Longtemps j’ai gardé le secret, embarrassé par l’énormité de ce don. Maintenant j’assume, j’en fais profiter les malades. Il n’y a aucun traitement, aucun soin, aucun contact. La transmission est vibratoire, le malade reçoit de l’énergie vitale. C’est indolore, et pourtant bien perceptible. Il faudra quelques temps au malade pour mettre des mots sur la sensation toute nouvelle de plénitude et de légèreté : la maladie a disparu. Quelque part à l’intérieur, un mécanisme inconnu s’est remis en route, le guérisseur interne est à nouveau actif.

Mais j’ai dû arrêter cette pratique car les contacts par voie scalaire ne sont pas aussi sûrs qu’il y paraît pour le guérisseur. J’ai donc renoncé pour me préserver. Il est temps pour chacun de nous, malade ou bien portant, d’assumer à son tour ce pouvoir qui dort en lui, et qu’il lui appartient de réveiller. Inutile de m’écrire pour demander mon aide, je ne peux rien pour vous.

Selon le nagual Carlos Castaneda, notre monde intérieur compte une infinité de palais et de jardins. Chaque palais compte une profusion de pièces agréables, arrangées d’exquise façon, jouissant d’un magnifique point de vue sur les délicieux jardins d’Eden. Peu d’entre nous s’y promènent, la majorité reste coincée dans une cave humide et puante, et ça dure toute la vie. 

Si tu as eu la chance de te promener dans l’Alhambra de Grenade, tu as une vague idée des jardins suspendus de la reine Sémiramis à Babylone, une des sept merveilles du monde antique, dont il ne reste rien. Les somptueux jardins ne donnaient qu’une pâle image des jardins suspendus des Titans dans leur vaisseau géant Hyperborée – ou Eden, ou le Paradis, ou l’Olympe, ou Nibiru, ou Vénus, ou la Venise Céleste, ou le Walhalla, ou le Soleil – le vaisseau-planète des terraformeurs ayant reçu de nombreux noms. Guérir, c’est retrouver ce paradis intérieur. Tu peux y parvenir.

Briser la continuité. Et démarrer une nouvelle continuité sans maladie. Stopper le monde, dirait Castaneda. En l’occurrence, il s’agit surtout de stopper la maladie. Ce qui ne va pas sans difficultés.

La maladie est parfois un refuge, une façon extrême mais bien réelle d’attirer l’attention de l’entourage, ou encore une façon de mettre de l’intensité dans une vie qui paraît trop fade, lassante, sans points forts et sans joie. On oublie simplement que cette intensité-là mène à la mort. C’est inéluctable.

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Les médecins savent que la volonté joue un rôle prépondérant dans la guérison. La volonté de survivre, d’en réchapper, de s’en tirer, de ne pas baisser les bras, de ne pas accepter de verdict pessimiste, de croire au miracle. 

Toute maladie peut être vaincue. On la vainc par l’amour, celui qu’on se porte à soi-même. Aime-toi, tu guériras. 

Hier, tu étais malade, certains n’auraient pas donné cher de ta peau. Ta guérison est venue, tu t’en es réjoui sur le coup. Aujourd’hui, tu ressens une baisse d’énergie, et tu as peur de perdre le bénéfice du miracle. Ces rechutes sont fréquentes. L’impeccabilité est une vertu qui se mérite. C’est le meilleur moyen de se maintenir guéri.

Jusqu’ici, ton ange était au-dessus de toi, il veillait sur toi, à présent il est ton maître intérieur. Tu es complet, réalisé. Tu as vu et ressenti en toi la présence de ton maître.  Le sentiment de bonheur et d’amour total qui t’a envahi à cet instant porte un nom, l’effusion. Ton petit moi de tous les jours a soudain accueilli ton âme, et ça, c’est un choc. L’effusion.

Et le temps passe. Il passe quoiqu’on fasse. Dans le feutré, ton petit moi essaie de reprendre les commandes. Tu t’es mis à douter, l’ego pue, ton âme s’éloigne. Du coup ça pue encore plus. Il faut revenir en arrière pour pouvoir aller de l’avant.

Bouge-toi, sors de l’ornière, c’est toi qui l’a creusée. S’apitoyer sur soi, voilà bien un état d’âme dont se passe le guerrier. Dans l’action, pas de pitié pour le petit moi. Dans l’inaction, pas d’auto-justification non plus. Le guerrier n’a pas d’excuse, il a des solutions.

Un mécanisme inconnu fonctionne en toi. Ce mécanisme menace ta liberté, ta santé et ta vie. Pour lui échapper, il s’agit de le comprendre.

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Il y a en toi une infinité de maisons claires et gaies. Parmi toutes ces chambres jolies et lumineuses, pourquoi t’évertuer à retourner dans la cave puante où tu as vécu jusqu’ici ? 

Tu n’es pas guéri, si tu étais guéri tu n’aurais plus ce type de comportement. L’énergie t’a permis de changer de pièce, de monter d’un ou deux étages, d’y respirer un air plus vivifiant, avec une vue plus large sur la vie. Maintenant tu connais le chemin. Il ne tient qu’à toi d’y retourner chaque fois que tu te languis d’elle. Mais tu ne sais pas comment faire.

Dans le langage des naguals, tu viens d’acquérir une nouvelle position du point d’assemblage. Le point d’assemblage est un point lumineux dans notre aura à travers lequel nous assemblons le monde. Nous percevons tous le monde de la même façon, car nous avons tous notre point d’assemblage fixé au même endroit.

Les guerriers du nagual savent déplacer leur propre point d’assemblage. Ils s’efforcent ensuite de maintenir chaque nouvelle position qui s’ajoute à leur collection. Certains sorciers possèdent plusieurs centaines de positions du point d’assemblage. D’autres, plusieurs milliers. C’est ce qui leur permet de se transformer en animaux, de changer de sexe, de se rajeunir, de voyager dans le temps ou dans d’autres mondes.

Un nagual peut déplacer son point d’assemblage dans une infinité de positions. Il possède un don supplémentaire, celui de modifier la position du point d’assemblage de ceux qui viennent à lui. Ce talent précieux leur permet de donner aux néophytes un aperçu de l’autre monde. Les naguals offrent un raccourci vers l’éveil. 

Mais voilà, l’éveil n’est pas un état dont on puisse dire : je suis éveillé, avant je ne l’étais pas. Eveillé ?

Oui, tu l’es, mais gare aux rechutes. L’éveil, ça va, ça vient. A toi de le gérer, mon ami. Tu peux te sentir au 36e dessous, ton moral dans les chaussettes, voire dix mètres plus bas, dis-toi que c’est ton choix. Comme tout ce qui t’arrive. C’est toujours ton choix, même si tu ne le sais pas.

Et n’oublie jamais : il ne faut pas plus d’effort pour être au top du top que pour se maintenir dans sa merde. C’est juste une question de choix.

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Si tu te faisais confiance, pour changer ? A partir du moment où tu connais le chemin de l’Eden intérieur, tu peux y retourner quand tu veux. L’énergie qui te manque, tu as largement les moyens de la puiser dans ton environnement.

L’air que tu respires, la terre que tu foules de tes pieds nus, le vent qui passe dans tes cheveux, le soleil fort qui fait vibrer les fleurs, le chant des oiseaux, le bruit de la mer, les cigales, tu peux te les projeter au cœur de la ville. Au cœur de ta bulle, qui ne demande qu’à s’ouvrir au monde.

Mais ces retrouvailles sont plus faciles à la campagne. Comment guérir dans ton environnement, quand c’est lui qui te rend malade ? Guérir, c’est ton affaire. Guéris-toi toi-même.

De celui qui dans la bataille a vaincu mille milliers d’hommes et de celui qui s’est vaincu lui-même, c’est ce dernier qui est le plus grand vainqueur.
Bouddha