Rome, 218 EC.Ere Commune Les citoyens et le sénat sont sous le choc de l’assassinat de l’empereur Caracalla aux marges de l’empire. Profitant de sa ressemblance avec Caracalla, un jeune Syrien de 14 ans est acclamé empereur par les légions romaines.
De sexe et de sang
Dans sa Syrie natale, il s’appelle Élagabal ou Héliogabale. On verra plus loin d’où ce nom lui vient. En devenant empereur de Rome, il prend le nom de Marcus Aurelius Antoninus.
La légende dit qu’Héliogabale est né dans « un berceau de sperme. » C’était en 204 après J.C. à Antioche, en Syrie. Et toute son existence sera un long sacrifice de sexe et de sang. Héliogabale était un roi fou et excessif, baignant dans le stupre, la débauche et la démesure. Il a conquis Rome avec violence et est monté sur un trône de sang. Anarchiste couronné selon Artaud, le tyran, empereur de Rome, n’a de cesse de tendre vers l’unité, à sa façon. « Héliogabale, en tant que roi, se trouve à la meilleure place possible pour réduire la multiplicité humaine, et la ramener par le sang, la cruauté, la guerre, jusqu’au sentiment de l’unité. (Héliogabale, ou L’anarchiste couronné, Antonin Artaud, p. 45) » (source)
Les impératrices de l’ombre
Si ce tout jeune homme est devenu le maître de l’empire Romain, c’est grâce aux femmes. Sa mère et sa grand-mère, surnommées les princesses syriennes, ont utilisé sa ressemblance avec l’empereur Caracalla récemment assassiné, pour faire nommer leur pantin empereur de Rome.
Propulsé à la tête d’un empire qui couvre la quasi-totalité du monde connu, le jeune empereur dédaigne le pouvoir temporel. L’adolescent ne se soucie pas de régner. Il laisse bien volontiers la gestion des affaires d’état aux princesses syriennes. Pendant quatre ans, de 218 à 222 EC,Ere Commune ce sont elles qui ont régné sans partage sur l’énorme empire.
De son côté, le jeune empereur a une singulière image de sa grandeur qui le pousse aux pires atrocités. Chaque jour, il imagine toutes sortes de frasques et de massacres gratuits.
Un ego démesuré
Sans barrière ni limite, possédé par un ego démesuré, hors de tout contrôle, il laisse libre cours à son caractère pervers. Ainsi ce gamin gâté convie-t-il le tout Rome à de fastueux banquets, dont chaque hôte peut ressortir couvert d’or ou dans un cercueil.
Malgré tout, sa prodigalité le rend populaire. Les Romains ont déjà connu tant d’atrocités qu’il en faut davantage pour les choquer. L’abondance exceptionnelle qui régnait alors à Rome lui permet de cultiver un luxe raffiné, une générosité et un faste qui fascinent ses convives. Tantôt ces derniers repartent riches, emportant les diamants et les perles que l’empereur fait mettre dans les salades, tantôt ils meurent comme des bêtes, victimes d’un plancher qui se dérobe en plein festin.
La vérité est ailleurs
Persuadé d’être la réincarnation d’un dieu d’avant, il veut une descendance digne de son statut divin, aussi fait-il enlever la grande vestale pour en faire son épouse légitime. Cette dame est investie d’une fonction religieuse qui lui a fait prononcer un vœu sacré, celui de rester vierge. Les visées du jeune Héliogabale sont totalement inadmissibles.
Ce que son inconduite n’avait pas apporté, son sacrilège va y parvenir: après seulement quatre ans de règne, le sénat le fait assassiner. En dépit de son jeune âge, son règne a été très bref.
Les historiens nous le présentent comme un être faible et capricieux, grisé par sa toute-puissance. Au récit de ses exploits, on serait tenté de penser comme eux. Et pourtant! Pourtant la vérité est ailleurs.
Héliogabale il a reçu l’initiation la plus puissante, rarissime pour l’époque comme on va le voir. Mais faute de guides, l’éveil a fait de lui un Bouddha idiot.voir plus loin Cette calamité, hélas, est d’actualité. Nombreux sont les éveillés de naissance qui gaspillent leurs talents faute d’une éducation sacrée dont la science et la tradition se sont perdues! Cette dégradation des enseignements traditionnels était déjà présente au temps d’Héliogabale.
Comme quoi en terme de décadence nous n’avons rien inventé. Juste accéléré.
Culte solaire
De par son père, Héliogabale était l’héritier d’un culte solaire très ancien, pratiqué dans le temple qui dominait la ville d’Emèse. Ce culte n’était autre qu’une variante du mystère d’Isis, une initiation électro-magnétique par le feu du ciel, c’est à dire la foudre. Consacré dès l’âge de 13 ans, le jeune homme allait en devenir le pape.
Si de nombreuses techniques d’éveil ont été pratiquées dès l’âge néolithique en Europe, l’usage de la foudre comme instrument d’éveil est attesté dans le bassin méditerranéen à partir de -6000. Voir entre autres mon article sur Salomon et son bain magique.
Sans doute issu d’Amérique avant d’être introduit en Égypte par les Nubiens et en Mésopotamie par les Anounnaki, ce culte de l’éveil par le feu du ciel était présent au 2e millénaire avant EC dans tout le bassin méditerranéen, en Europe et en Afrique. Pendant plus d’un millénaire, il en fut la religion dominante.
L’éveil fulgural s’inscrivait dans un culte solaire : ainsi Jupiter-Zeus, dieu solaire par excellence, avait-il la foudre pour arme favorite. D’innombrables exemples tirés des principales mythologies illustrent assez cette parenté du rayon de soleil et de l’éclair. Et la plupart de ces traditions, notamment celles des Andes, de Mésoamérique et du bassin méditerranéen, reconnaissent une parenté étroite entre l’astre solaire et la foudre en boule, instrument de l’éveil fulgural.
Les deux Soleils
Cet amalgame incongru s’explique par le double sens de Soleil dans l’antiquité. Si ce mot désigne l’astre du jour, quand les anciens l’écrivaient avec une majuscule, il désignait la planète divine, l’astronef Hyperborée en vol stationnaire au dessus du pôle nord, dont la lumière éblouissante illuminait nuit et jour l’hémisphère boréal. Ainsi l’expression Fils du Soleil désigne-t-elle les dieux d’avant, ceux qui sont venus de la Grande Ourse à bord de ce vaisseau-mère qui ressemblait à une étoile.
Comme bien d’autres, la ville d’Émèse avait son culte solaire particulier dédié au dieu de la foudre local, nommé Elagabal. Ce mot peut se décomposer en El qui veut dire dieu + aga qui veut dire grand chef, officier + bal, mis pour Baal ou Bel, grand chef des dieux d’avant. Il veut donc dire Bel, dieu des dieux.
Dominant la ville, un temple sacré abritait un aérolithe ou pierre de foudre, comme on l’appelait alors. Cette pierre était un bétyle ou béthyle, comme l’omphalos de Delphes que la Sibylle utilisait pour prédire l’avenir. Pierre tombée du ciel, le béthyle est un météorite d’une nature particulière, d’un noir mat aux profonds reflets, qui rappelle l’obsidienne, pierre sacrée des Aztèques, des Incas et des Celtes.
Beth-el, le béthyle
Cette pierre a un nom hébreu beth-el, qui signifie la Maison-Dieu. Dans le Tarot de Marseille, l’arcane XVI La Maison-Dieu représente l’éveil : la maison où l’on devient Dieu, comme Teotihuacan dans la langue maya.
Dieu est dans cette pierre, elle a le pouvoir d’attirer la foudre – c’est pourquoi on l’appelait « pierre à foudre » – et la foudre peut nous transformer en dieux. Mais l’éclair peut aussi nous tuer. Les Anciens se méfiaient des éclairs, trop dangereux. Ils cherchaient plutôt l’énergie bénéfique et moins intense des boules de foudre.
Grâce à sa ductilité particulière, le béthyle éclate l’éclair, il l’émiette et le transforme en boules de foudre, les saintes chéries, les éveilleuses. Aussi les béthyles font-ils de précieux éclateurs de foudre; tandis que les capteurs ou paratonnerres sont faits d’un métal conducteur.
Le temple de Salomon, comme celui d’Élagabal, comme la Maison de Vie de Gilgamesh à Uruk, étaient bâtis sur un promontoire et surmontés d’un paratonnerre pour capter la foudre.
Le temple de Salomon ne se contentait pas d’un seul paratonnerre, il en comptait 24. « Le toit du Temple, construit à l’italienne et lambrissé en bois de cèdre recouvert d’une dorure épaisse, était garni d’un bout à l’autre de vingt-quatre longues lames de fer ou d’acier pointues et dorées. » (source)
Le sacre du Soleil
De très loin, les voyageurs pour Émèse se guidaient sur la haute silhouette du temple d’Élagabal, juché sur son promontoire. C’est là, dans ce temple conçu pour les initiations fulgurales, que le jeune homme reçut « le sacre du Soleil ».
Cette formule peut sembler inappropriée, elle est pourtant juste. Le Soleil dont il est question était celui d’Hyperborée, vaisseau-mère des dieux d’avant. Il brillait d’un tel éclat, de nuit comme de jour, que le vrai soleil faisait pâle figure dans le lointain. En comparaison des flots de lumière que déversait Hyperborée, notre étoile faisait l’effet d’un quinquet de taverne.
Les dieux venaient d’Hyperborée, écrit Platon. Apollon, Lugh, Phaéton, Cuchulann, Orphée, Viracocha, Quetzalcoatl, Prométhée et Zeus lui-même sont appelés les Fils du Soleil. Ils ont un visage si lumineux qu’il dissipe la nuit. Ils sont aussi les maîtres de la foudre, tenant ce savoir faire de Zeus qui l’avait reçu des Cyclopes. Cette technique d’éveil vient des dieux, et de personne d’autre — ainsi que le montre le témoignage de la déesse Isis, avatar de la Grande Déesse. En leur souvenir, les peuples antiques ont surnommé cet éveil fulgural le sacre du Soleil.
La pierre de foudre
Le béthyle, cette maison-dieu, était un météorite d’une nature particulière ; sans doute radioactive. A Émèse, elle trônait dans le Saint des Saints, reliée au paratonnerre par un câble d’or pur. Quand un éclair frappait le paratonnerre, il était conduit par le câble jusqu’à la pierre noire qui l’éclatait en boules de foudre. Cette pratique remontait aux temps les plus anciens des premiers dieux, les Cyclopes.
À Delphes, en Grèce, la Pythie rendait son oracle en se servant de l’énergie vril émanée du béthyle nommé omphalos. Il faisait vibrer le temple d’Apollon. Toutes les prédictions de la devineresse venaient de cette pierre à foudre, considérée comme un legs divin.
Dans l’ Antiquité classique, l’omphalos est un symbole du centre du monde. L’omphalos était généralement matérialisé sous l’apparence d’une pierre sacrée, un bétyle. Le plus célèbre est celui de Delphes, situé dans l’adyton du temple oraculaire d’ Apollon. (source)
L’adyton, «lieu dans lequel on ne peut entrer» est un terme d’architecture qui désigne dans un temple grec antique un espace réservé à certaines fonctions, la plupart du temps religieuses. (source) On dit aussi le Saint des Saints.
L’initiation
Voici la vision précise et détaillée de l’initiation du jeune homme, telle que je l’ai trouvée dans les annales akashiques :
Lorsque la cérémonie a commencé, le temps était orageux. Ce signe fut considéré comme favorable et attribué au béthyle Elagabal qui était une pierre de foudre. Aucun d’entre eux ne s’en est inquiété. Cependant, grâce à la tempête, la cérémonie allait être beaucoup moins symbolique que d’habitude.
Tandis que le jeune homme se tenait debout devant la pierre sacrée, les paumes contre le béthyle, la foudre est tombée sur le paratonnerre du temple, relié au béthyle. L’adolescent n’a pas entendu le tonnerre, juste un bruissement doux, comme des oiseaux qui s’éloignent dans les hautes herbes. Le béthyle est devenu super-lumineux. Des boules de foudre ont jailli, rebondissant sur les murs et les meubles en courbes gracieuses, et déclenchant la terreur parmi les prêtres effarés. Héliogabale n’a pas eu peur.
L’éclair en boules
Autour de lui dansait une féérie lumineuse de boules de foudre. L’une d’elle a couronné la tête du jeune homme, restant longuement posée sur ses épaules sans qu’il en ressentit le moindre inconvénient. Au contraire, fasciné, il tomba amoureux du béthyle, qu’il prit pour le dieu soleil Elagabal. A-t-il compris ce qui lui était vraiment arrivé ? C’est douteux. Éveillé par la foudre, la brutale montée d’énergie dans un être mal préparé lui a donné des pouvoirs mais lui a fermé la compréhension.
L’image ci-contre nous montre un masque de cyclope, sur lequel on peut voir un troisième œil au-dessus des deux autres. Ce troisième œil pouvait lancer des éclairs, ou plutôt des rayons capables d’embraser ou de détruire les objets inanimés, mais aussi de tuer ou d’éveiller leur cible vivante. D’où le surnom de « maîtres de la foudre » qu’on donne aux cyclopes. Je tiens ce pseudo-masque pour une copie d’un béthyle ou piège à foudre, si ce n’est un original. Il est exposé au Musée Gallo-Romain de Fourvière. J’encourage le lecteur qui passerait par là à vérifier la nature exacte de cet objet. S’agit-il, oui ou non, d’un béthyle original et non d’un masque ? Est-il en pierre au en plâtre ? Est-il massif ou plat?
Bouddha idiot
Mais revenons à notre jeune éveillé par la foudre. Héliogabale a cessé son évolution intérieure, transformé en Mat alors qu’il n’était pas encore individué. Comme on l’a vu, le Mat, ou état de Bouddha, peut intervenir à n’importe quelle étape du chemin du Tarot. De la même façon, dans la règle du jeu de tarot, l’excuse – qui a remplacé le Mat – peut être utilisée n’importe quand.
Cependant dans la vraie vie, si l’on est Mat trop tôt, on peut devenir un bouddha idiot. C’est précisément ce qui lui est arrivé. L’éveil fulgural lui a fait passer la Maison-Dieu et dans la foulée, l’a transformé en Mat.
À partir de cet instant, son destin est tracé : il sera Héliogabale, pape solaire et premier adorateur de la pierre sacrée, le béthyle Elagabal.
Le béthyle sacré
La première tâche du jeune empereur sera de ramener de Syrie son bétyle, en grande pompe, selon un rituel fou: il ramène à Rome la pierre noire juchée sur un char d’or tiré par des chevaux blancs, pour un voyage de deux mois. À reculons, car il aurait été indécent et irrespectueux pour ces animaux de montrer leur cul au dieu de pierre. On voit jusqu’où il peut pousser le délire, et personne n’ose le contredire.
Arrivé sur la colline du Palatin, Héliogabale dispose la sainte pierre dans un temple à Elagabale qu’il avait fait ériger.
Les Romains auraient pu s’en offusquer, mais ils aiment trop les nouveaux dieux, et celui-ci est plutôt drôle. Les rires cessent lorsque le jeune empereur, pour inaugurer son temple, « y fait porter tous les objets sacrés des Romains : la statue de Junon, le feu de Vesta, le Palladium et les boucliers sacrés ». On a les idées larges chez les ancêtres de Berlusconi, mais un empereur qui commence son règne par un sacrilège, ça fait mauvais genre. Digne d’un barbare issu d’une dynastie bédouine, murmure-t-on déjà.
Toutes les religions
Héliogabale va plus loin encore: « Il disait en outre que les religions des Juifs et des Samaritains, ainsi que le culte du Christ, seraient transportés en ce lieu, pour que les mystères de toutes les croyances fussent réunis dans le sacerdoce d’Héliogabale. »
Les religions d’Isis, de Sérapis, ou de Cybèle, de Mithra ou des Chrétiens, avaient leurs adorateurs à Rome, sans menacer pour autant le vieux panthéon romain. Mais Héliogabale voulait imposer son dieu au-dessus de tous les autres. C’était une faute politique. Pour réussir, il lui aurait fallu la carrure et l’aura d’un Constantin.
Héliogabale mit un comble au scandale en faisant enlever la grande vestale Aquila Severa – premier crime – dans l’intention d’épouser celle qui avait fait vœu sacré de virginité – second crime. Attendez, dira-t-il au Sénat, c’est juste « pour que naissent des enfants divins ».
La mesure était comble, et sans autre forme de procès le Sénat l’a fait assassiner, ce qui était la fin la plus normale pour un empereur romain. « A Rome, fais comme les Romains. » Héliogabale ne connaissait pas le proverbe, tant pis pour lui.
Sale gamin
Si ce sale gamin eut été éduqué, il aurait compris combien le sacre du soleil pouvait être précieux pour l’empire décadent. Et les techniques de l’éveil par la foudre, développées par les Romains, auraient pu nous parvenir… Au fait, c’est peut-être le cas. Car après l’assassinat de Héliogabale, le béthyle fut rendu à Émèse dans le temple de la foudre. Huit siècles plus tard, tout près de là, les Croisés bâtirent le plus formidable château des Croisades, le Krach des Chevaliers.
Ainsi, au cœur de ce nouveau secret, on retrouve encore les Templiers. Se pourrait-il qu’ils aient mis la main sur le béthyle ? Se pourrait-il qu’ils aient transmis aux Francs Maçons la pierre noire qui transforme l’homme en dieu ?? La chose n’aurait rien d’étonnant : aux dires des récentistes, les Templiers n’étaient que des soldats romains aux ordres du Christ-Empereur Constantin. Et celui-là aussi avait reçu un fameux coup de bambou sur le cigare… Encore un qui se prenait pour Dieu.
Bouddha Idiot
Et il y a autre chose. Un phénomène que Jean-Claude Flornoy, le premier concerné, a baptisé syndrome du Bouddha idiot. Celui qui est éveillé sans préparation particulière risque fort de vivre ce syndrome. S’il reçoit la foudre ou prend du courant dans les doigts, le choc de son système nerveux ne l’alerte pas; il le met sur le compte de la décharge et de ses effets sur son psychisme. Aussi, quand il découvre les pouvoirs ahurissants qu’il possède, ne fait-il pas le rapprochement avec son récent accident.
Flornoy a reçu la foudre dans son moulin de Rochefort. Heureusement amorti par une toiture en tuiles polarisées, l’éclair s’est émietté en boules de foudre, messagères d’éveil. La foudre ne l’a pas tué. Au lieu de ça, elle l’a comblé de dons. Il ne s’en est pas rendu compte immédiatement, sonné qu’il était sur le coup.
Boule de foudre, surtension du système nerveux, éveil instantané: il n’a pas fait le rapprochement. Au contraire, pendant des années, il s’en est attribué tout le mérite.
L’éveil, dans ce cas, n’a pas maté l’ego. Pour les lamas bouddhistes, la chose est impossible. Ils se trompent.
L’ego est la seule partie de l’être humain qui ne connaîtra jamais l’éveil.
L’ego et l’éveil
L’éveil qui enfle l’ego, c’est exactement ce qui est arrivé au jeune empereur. Il s’est cru l’élu des dieux, au point que toutes les religions devaient se célébrer chez lui, dans la Rome impériale. Imbu d’un pouvoir quasi divin, il a massacré selon son bon plaisir des dizaines de citoyens romains, sans compter une cohorte d’esclaves dont la vie ne comptait pas.
Flornoy n’est pas allé jusque là, loin de là. Toutefois ceux qui l’ont connu dans les années Rochefort, entre 1990 et 1996, ont pu éprouver son ego puissant. Mais il a toujours su raison garder, échappant de justesse au fameux syndrome qu’il a si bien décrit.
Je l’ai connu à 12 ans aux Scouts de France, puis retrouvé à 17 ans au Groupe théâtral de Passy créé et dirigé par mon ami Devic et moi-même. Des années plus tard, j’avais 42 ans, Flornoy 41. Installé au domaine de Rochefort sur Mayenne, il célébrait l’initiation aux Petits Mystères ou mystères d’Isis.
Il avait tellement changé, j’ai eu le choc de ma vie. L’enfant timide s’était hissé au stade de demi-dieu. J’ai passé sur son excès d’ego car mon admiration était sincère et mon estime sans restriction. Il est donc devenu mon benefactor. Je lui dois une réorientation complète de ma vie d’homme et l’immense bonheur de jouir pleinement de l’état d’éveillé. Me voici guérisseur, passant du Devoir, nagual et enchanteur du Clan du Loup, en grande partie grâce à lui.
Bébés bouddhas
Mais j’ai toujours su que l’éveil était un but, car je l’ai pleinement vécu jusqu’à l’adolescence. Tous les bébés sont éveillés, jusqu’à l’âge de trois ans en règle générale. Et puis un premier engramme les fait atterrir dans ce monde de douleurs. J’ai coupé à cette chute. Je suis resté un faiseur de miracle. Guérisseur, je coupais le feu et effaçait les plaies de mes petits camarades qui trouvaient ça plutôt cool.
Ça me faisait marrer, je ne me suis jamais pris au sérieux comme Héliogabale ou mon benefactor. Dans ma pratique, j’ai connu plusieurs bouddhas idiots. À chaque fois, ces éveillés par accident se prennent pour des élus. Leur ego en sort grandi, ils sont sûrs de leur grandeur, complaisants, souvent imbuvables. Inaudible, leur double ne fait pas le poids.
Élus de la foudre ou d’un court-jus, leur mérite n’y est pour rien: la surtension de leur câblage est seule responsable. Ce qui ne les a pas tué les a rendu plus fort, comme Alain Laurendeau.
La mort ou la folie
Ce syndrome du bouddha idiot nous rappelle une évidence aujourd’hui oubliée: l’éveil n’est pas un produit de consommation qu’on met dans son caddy et qu’on paye en sortant. Sur des sujets non préparés, la surtension du système nerveux peut entraîner la mort ou la folie.
Si un jour, comme je le souhaite, on réinvente un moyen d’éveil électrique, par le vril terrestre par exemple, il importera d’assurer une préparation de nature sacrée, en reprenant les antiques échéances de préparation : à l’âge de 7 ans, première transe collective ; à 14 ans, maîtrise du vertige ; et à 21 ans, l’éveil.
Je ne dis que ce que je peux dire et ce que je dois dire, rien de plus. Le reste, je ne le dirai jamais.
Pré-requis
Si je me consacre aux candidats à l’éveil dans mon jardin sur la mer, ce n’est pas à l’aide d’un béthyle ni d’une pyramide. Inutile d’attendre un coup de baguette magique. Je m’adresse à des personnes conscientes et responsables.
Sachez que personne ne vient chez moi par hasard — puisqu’il n’existe pas. Les candidatures sont nombreuses, les stagiaires beaucoup moins. Pour être acceptés, ils doivent présenter toutes les qualités d’un guerrier de lumière. Ayant vécu et digéré les petits mystères, aussi nommés arcane XIII, ils ont atteint le niveau requis, celui de l’arcane XV Le Diable. Tous leurs chakras sont ouverts, à l’exception de la fontanelle, comme le montre l’image.
L’initiation donnée dans ce stage est à considérer comme un coup de pouce, un centimètre-cube de chance. Avec ce viatique, ils pourront franchir le dernier blocage qui s’oppose à l’éveil. J’utilise la divination et la lecture de l’aura, je fais tirer chaque jour son arcane du Tarot initiatique restauré par mon benefactor.
Cette préparation faite, tout est prêt pour le plat principal: deux séances de reki d’Erquy, une adaptation de l’antique rituel de rééquilibrage énergétique des guerriers celtes. Pour atteindre un niveau inégalé dans cette pratique, la seconde séance sera effectuée à quatre mains.
Quant à ceux qui ne se sentent pas prêts, à tort ou à raison, qu’ils se dispensent de m’écrire et se réservent pour une période plus favorable, encore à venir.