Ainsi s’intitule l’édition originale du premier livre de Carlos Castaneda. L’éditeur Gallimard, qui en a acquis les droits, l’a intitulé Voir, Les enseignements d’un sorcier yaqui. Il est grand temps de rendre sa prééminence à ce concept clé du Nagualisme, la réalité séparée dans laquelle vivent les guerriers du nagual. Séparée de la réalité ordinaire comme la vie du guerrier de lumière est séparée du reste du monde.
Tout se passe comme si deux mondes coexistaient. Le monde réel, que les nagualistes jugent irréel; et l’autre monde, la réalité séparée, que les gens ordinaires tiennent pour imaginaire. Qui a raison? Mon choix est fait.
Outre mes sources personnelles, cet article s’appuie sur le livre de Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste et celui de Jamake Highwater, The Primal Mind. L’Amérindien Highwater donne sur les écrits de Castaneda un point de vue précieux.
Il est rare que j’approuve les livres sur Carlito.Castaneda. La plupart d’entre eux témoignent d’une inexpérience totale de la vie selon ces principes. Leurs auteurs consciencieux ont lu tous ses livres. Ils ont été frappés par certaines formules choc. Certains concepts inédits ont flatté leur besoin de nouveauté. Ont-ils pratiqué le nagualisme? S’ils l’ont fait, c’est à rebours. Je ne puis tolérer qu’on ose parler de ce qu’on a lu en laissant croire qu’on l’a vécu. Quarante ans de pratique du nagual m’a rendu exigeant en ce domaine comme dans beaucoup d’autres.
Certains commentateurs se vantent d’avoir rencontré Castaneda. Il est mort, on a des doutes sur sa véritable identité, personne ne peut plus les contredire. Je n’ai pas eu l’immense privilège d’une rencontre avec le Nagual Don Carlos, comme on l’appelle aujourd’hui. Beaucoup s’en vantent, je ne suis pas de ceux-là.
Mon benefactor Jean-Claude Flornoy a retrouvé l’enseignement vivant du Nagual dans les annales akashiques. Il a déplacé son point d’assemblage pour aligner ses fibres lumineuses sur celles de Juan Matus — ou quel que soit le nom de l’initiateur de Castaneda. Cet exploit a fait de Flornoy un autre homme. Depuis ce temps, mon benefactor a éveillé de nombreuses personnes, il a fait des émules, formé des apprentis, aguerri des guerriers, orienté des voyants, fréquenté nombre de sorciers hauts en couleur.
En 1991, je l’ai retrouvé. Jean-Claude est un ami d’enfance, d’abord aux scouts de France — que nous avions surnommé scouts de transe, vu l’ambiance, et plus tard au GTP, Groupe Théâtral de Passy. Eh oui. Mais vingt-cinq ans après, le nouveau Jean-Claude m’a scié à la base. J’ai vacillé.
Sans égard ni atermoiement, il m’a plongé tête première dans sa haute magie. Aussitôt j’ai marché. Plus jeune, j’avais dévoré tout Castaneda avec délectation. De retrouver un vieux pote résolument engagé dans cette voie, branché, compétent, je n’en peux plus de joie.
Les cinq années suivantes sont celles de la naissance en Mayenne d’une lignée française du nagualisme. Si Castaneda est sans cesse notre inspirateur, l’enseignement de maître Flornoy n’est jamais livresque. Il nous livre toujours sa propre expérience, accomplissant pour nous des miracles, à la façon de Genaro ou des autres sorciers du clan de Juan Matus.
Résolument nagualiste, cette lignée doit autant au Celtisme, à la Vieille Religion, aux Templiers et leurs bâtisseurs sacrés, au Soufisme, à Nietzsche, aux cultes à mystères de l’Antiquité (1) (2) (3) (4) et à bon nombre d’inspirations diverses que le lecteur pourra trouver dans le présent site. C’est si facile de suivre les liens qui vous font de l’œil!
Une chose sont mes influences, une autre est ma réalité. Elle est résolument séparée. Résolument, absolument, on se sent de plus en plus étranger au monde où l’on souffre, où l’on saigne, où l’on s’ennuie. Il nous faut davantage. Un horizon plus bleu. Un cadre plus heureux.
Ce surcroît de réalité, je ne l’ai pas trouvé dans la réalité améliorée par l’informatique, oh que non. Je la vis dans le monde du Rêve, dans l’art du traqueur, dans la Règle non écrite, dans la Voie du Milieu, dans ma responsabilité de nagual sur le chemin qui a du cœur.
Depuis cette époque déjà lointaine, mon point de vue a changé plusieurs fois. Mais pas ma façon de vivre. Je suis resté fidèle à ma pratique de sorcier du nagual. Maître Flornoy n’est plus ; il m’avait désigné pour prendre sa suite, j’ai décliné l’offre. Je n’ai rien d’un gourou, ni d’un showman, ni d’un coach de vie. Je me contente de ce que je suis : le Nagual de la lignée celtique initiée par mon benefactor Flornoy. Un Nagual sans clan, non sans lecteurs.
Tous les miracles accomplis par les sorciers se ramènent à une seule maîtrise, le contrôle du point d’assemblage. Sa position peut varier à l’intérieur de notre luminosité. C’est ainsi que l’on nomme l’aura dans le nagualisme. Selon cette position, le guerrier assemble le monde ordinaire ou d’autres mondes possibles.
Dans le passé, les lignées humaines et leurs cultures étaient séparées les unes des autres. Par le fait, la position du point d’assemblage pouvait grandement varier d’une culture à l’autre. À présent, la mondialisation a fixé le point d’assemblage au même endroit pour toute l’humanité. Ce qui revient à éliminer à terme tous les environnements socio-culturels qui diffèrent du modèle dominant, occidental et judéo-chrétien.
Dans la langue de Castaneda, on dit que le mental a dévoré l’esprit. Il y a deux réalités pour le nagualisme : le nagual ou l’autre monde, et le tonal. La culture, le mode de vie relèvent du tonal, comme toutes choses de ce monde-ci. Dans le monde il n’y a plus qu’un seul tonal. C’est une grande perte. « La domination espagnole fut un cauchemar pour les Amérindiens. Les Chrétiens se livrèrent à leur déprédations habituelles et plongèrent les indigènes dans le désespoir. Les suicides furent nombreux car les Indiens avaient perdu leur tonal. » (source)Jamake Highwater, The Primal Mind
« Il n’y a rien à ‘faire’. La clé est le ‘ne-pas-faire’, la déconstruction, la déstructuration, car la structure est la fonction du mental. La Voie du Milieu est la voie de la vacuité, de la reconnaissance de l’insubstantialité des choses. » (source)Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste, p.15 Ainsi le nagualisme rejoint-il la physique. Pour l’un comme pour l’autre, il n’y a pas de matière, juste un faisceau d’ondes plus dense.
Ce que nous appelons matière est de l’énergie dont la vibration est si basse qu’elle peut être perçue par les sens. Il n’y a pas de matière.
Ce que la physique observe au microscope, le sorcier le perçoit par la seconde attention. « Dans la représentation des hommes et des femmes de connaissance, le monde est un faisceau d’éléments assemblés par une énergie, une attention. Notre monde, le monde simplement humain, est assemblé par la première attention, le tonal. » (source)Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste, p.24
Si tu as suivi, tu as compris que l’attention première ou seconde est pilotée par le point d’assemblage. Le guerrier le déplace à peine pour atteindre la position qui l’intéresse. En voici une traduction concrète.
Je peux voir les auras, je les devine, je sais ce qu’elles sont et à quoi elles ressemblent. Autrefois je les voyais aussi nettement qu’un paysage ou que cette page. J’avais deux visions, la vision normale et la vision subtile. Je faisais quelque chose dans mon regard et clac! je changeais de vision. Et puis clic! je revenais à la première. Ce changement venait du déplacement de mon point d’assemblage. Ainsi font les guerriers toltèques. Et les guerriers celtes les imitent assez bien.
Dans son entreprise de nettoyage, Castaneda récuse la notion de personne. « Le moi personnel est réflexif, il n’est pas naturel. C’est ainsi que Castaneda parle du moi impersonnel, qui n’est pas le reflet captif dans un monde, mais le pouvoir lui-même » (source)Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste, p.17
« Rends tout abstrait », dit Don Juan à Castaneda. Cet abstrait, c’est le pouvoir du silence qui s’éveille quand s’éteint le pouvoir des mots. » (source)Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste, p.19 Le pouvoir vient de l’Aigle, qu’il ne faut pas confondre avec Dieu. « L’Aigle, le pouvoir, n’a rien à voir avec Dieu, qui n’est que le patron de l’île du Tonal. » (source)Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste, p.20
« Les Indiens ne parlent pas de Dieu, ni du Grand Esprit Wakan Tanka. S’ils veulent tracer leur origine, ils parleront de Tonatiuh. « Tonatiuh est le Soleil, les Aztèques (comme les Incas et tous les très anciens peuples) se disaient Fils du Soleil. » (source)Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste, p. 22
Ce que Don Juan Matus comme Don Carlos Castaneda ignoraient, ce que les peuples les plus anciens ignorent, c’est qu’il s’agit d’autre chose que notre banal soleil. Le Soleil est une planète artefact, un globe de cristal qui rayonne une lumière cent fois plus vive que celle de l’astre du jour, car elle est très proche de la Terre. À quelques 200km au-dessus du pôle nord.
Cette planète Hyperborée, Nibiru ou quel que soit son nom, est l’origine de tous les dieux d’avant. Mais la culture planétaire dominante a effacé les ultimes souvenirs de ces merveilles. Ma tâche est de rafraîchir les mémoires endormies. Ainsi je dois rappeler que les dieux d’avant nous ont créés dans leur labos génétiques, puis éduqués, entraînés, exploités aussi. Tous ces dieux ou pour mieux dire ces surhommes étaient des Reptiliens, serpents géants ou dragons. « Chez les Mexicains comme chez les Hindous, le Serpent est l’origine et la totalité, et aussi le gardien de l’inframonde. » (source)Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste, p.28
Dans la Genèse biblique, le Serpent est l’instructeur d’Éve qui l’écoute. Pour la Gnose, le peuple serpent s’appelle les Archontes, les administrateurs de Terra. Et la Gnose précise que les Archontes ont pris résidence sous nos pieds, dans le centre terre. Ils sont donc bel et bien les gardiens de l’inframonde.
Erik Hornung cite cette inscription du temple de Karnak en Égypte: « Il n’y a pas de dieu, il n’y a pas de déesse, qui se transforme en un autre serpent. » (source)Lucien Renart, Castaneda, La voie nagualiste, p.19 Troublante confirmation. Les dieux sont des reptiles évolués, hostiles et dangereux. La Torah nous présente le Dieu de Moïse sous l’aspect d’un dragon violent. Trop de légendes, trop de mythologies s’accordent sur ces faits : les Dragons ont existé, les Reptiliens ne sont pas des inventions.
Nous avons oublié que les Dragons ont été nos maîtres, sans doute le sont-ils encore à notre insu. Ils lisent nos pensées les plus secrètes. Ils exercent sur nous leur influence détestable par la voie de l’hypnose, durant notre sommeil. Ainsi nous implantent-ils chaque nuit de nouveaux engrammes, qui agissent dans notre inconscient comme autant de diktats.
Les archontes sont la cause de nombreux dysfonctionnements du corps physique, ainsi que du profond dérèglement de notre civilisation crépusculaire. Sous leur pression grandissante, cette société déclinante va toujours plus loin dans le culte de la matière et l’adoration de l’argent, qui est le domaine de l’archonte Mammon. Nul ne peut servir deux maîtres, Dieu et Mammon, dit la Bible. Il semble que nous n’ayons pas choisi le bon.
Retrouver notre mémoire perdue est une nécessité de l’ordre de la survie. Ce monde a entamé sa grande bascule, chacun sent comment ça finira. Il y aura des pleurs et des grincements de dents. Plaignons les moutons chrétiens qui vont morfler! « Pais mes agneaux, pais mes brebis », dit l’improbable Jésus. Singulier fils unique de Dieu qui n’avait pas prévu l’inéluctable! Serait-il lui aussi victime de la loi d’oubli?
Les femmes et les hommes de partout sont rassemblés en un seul peuple figé dans l’attente. Le druide antique, le pasteur protestant, la mère et son fils, l’intello à lunettes, le guerrier gaulois, la bigoudène, le patron pêcheur, et au premier plan, le héros qui a relevé son col. Le long voyage sur la ligne de temps l’a éprouvé. Pourra-t-il sauver ce qui reste d’humanité? Pourra-t-il amener à bon port la croisière des oubliés?par Enki Bilal, dans toutes les bonnes librairies
Il n'y a pas quatre éléments, mais cinq. Le premier s'appelle l'éther. On l'a oublié…
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