La lumière a besoin de l’ombre et la vie a besoin des deux. Je vous ai présenté Apollon le Lumineux, maître des Loups Lumière. Nous l’avons vu rayonnant tel un fils du Soleil, et Soleil lui-même. Je veux observer à présent les ténèbres dont il est porteur, l’ombre dont il s’entoure, et mener mes lecteurs jusque dans l’antre du Dragon.
Lug est un autre nom pour Apollon. Son nom celte. En Inde, Apollon fut Varuna. En terres nordiques, Odin. Ou Wotan, si l’on préfère. Les qualités comme les défauts de tous ces dieux sont ceux d’Apollon. Un seul dieu sous cent noms, il en est ainsi pour de nombreux dieux d’avant. La tradition druidique fait de Lug le dieu primordial. Ici les Druides ont fait un mensonge volontaire. Un très gros mensonge. Les Druides savaient depuis toujours que le premier dieu fut une déesse, la Grande Déesse Ana d’Alcor, dont Lug était l’ambassadeur sur Terra.
Les Druides savent de science certaine que la sagesse druidique ne vient pas des druides. Elle vient des primordiales, des antérieures, les grandes druidesses d’Avalon. Celles-là mêmes qui ont tenu tête au jeune Ramos, berger des Loups.
Acculé, Ram n’eut d’autre choix que de quitter les terres celtiques. Il fit armer toute une flotte de vaisseaux rapides qui sillonnaient les airs et qui fendaient les mers. Ce fut l’épopée victorieuse des Peuples de la Mer, dont il est dit que nul n’est parvenu à les arrêter. Sauf les Athéniens, si l’on en croit Platon. Son ancêtre Solon l’aurait appris en Égypte de la bouche d’un prêtre de Saïs. Les Athéniens se sont battus avec le plus courage contre une armée bien plus nombreuse et beaucoup mieux armée.
Homère en a fait la parodie dans son Illiade. Une pochade si humiliante pour la Grèce qu’elle fit dire à Héraclite que Homère ne méritait pas d’être nommé poète. Avec son arme irrésistible, le Bélier, il a enfoncé les lourdes portes de toutes les forteresses grecque. Ce pitre d’Homère a transformé le redoutable bélier bardé de métal étincelant en un ridicule cheval de bois !
Homère méritait d’être chassé des concours à coups de bâtons, et Archiloque aussi.
Et Lug, me direz-vous. Je l’ai dit. Il fut l’ambassadeur d’Alcor sur la Terre. Le gestionnaire de notre planète, l’administrateur des humains et le suborneur des humaines, comme tous les dieux mâles.
Si l’Apollon grec se donne des airs de poète et de musicien, Lug le Celte est un dieu guerrier. Un costaud, taillé pour la bagarre, et qui aime ça. Comme Odin dit Wotan. Et comme Varuna. On a vu que Dumézil l’associait au dieu grec Ouranos, Uranus, dieu de l’océan. Pourquoi pas ? Dieu « aux mille yeux », Varuna possède un caractère violent et ses colères sont redoutées. Divinité lunaire, il est parfois représenté comme un homme à la peau claire portant une armure en or ainsi qu’un lasso fait d’un serpent. Il chevauche un Makara,voir image ci-dessous dragon marin qui lui sert de Vāhana ou monture.
Wotan / Odin est le dieu des morts, de la victoire, et du savoir. Il est également le patron de la magie, de la poésie, des prophéties, de la guerre et de la chasse. Il est le principal membre des Ases. (source) Les Ases sont l’équivalent nordique des dieux Olympiens. Mais si Zeus est d’abord un gros dragueur, Wotan est un dieu terrible. Ses exploits et ses victoires font de lui l’un des plus farouches parmi les dieux des dieux.
De quoi forger le caractère de ses ouailles, les Vikings. Ce peuple de marins conquérants doit beaucoup aux Peuples de la Mer, leurs lointains ancêtres, dont j’ai parlé plus haut. De même, on peut considérer que les victoires militaires de Rama les rapprochent, voire les confondent. Wotan serait Rama le Conquérant tel que l’a connu l’occident. Mais Wotan ne ressemble pas à Rama l’administrateur, le civilisateur, l’érudit, le sage inventeur du Lamaïsme, Rama le premier Bouddha. Si toutes les traditions proviennent des mêmes faits historiques, chacune met en valeur ce qui lui correspond le mieux.
Jean Markale, dans Les Celtes et la civilisation celtique, donne plus de détails sur cet instrument fabuleux : « Lug est le possesseur d’une lance magique qui fait penser aux flèches à la fois meurtrières et guérisseuses d’Apollon. Elle s’appelle Gae Bolga. C’est l’emblème de l’éclair. Elle provient d’Assal, une des îles du nord du monde (allusion à Hyperborée) d’où étaient originaires les Tuatha Dé Danann. Cette lance avait un pouvoir venimeux et destructeur et, pour atténuer ce pouvoir, il fallait plonger la pointe dans un chaudron rempli de poison et de « fluide noir », c’est-à-dire de sang ». Après avoir été lancée, en utilisant un cri particulier (« ibar », qui signifie « if »), et une fois touché son but qu’elle ne ratait jamais (« sa valeur est telle qu’elle ne frappe pas par erreur »), elle revenait d’elle même dans la main du dieu grâce à un autre cri, « athibar » : « elle revient en arrière jusqu’à la main qui l’a lancée ».
Pour désigner l’étendue de ses pouvoirs et la force de ses armes, Apollon, comme Lug, était nommé Longue Main. On représente Lug avec des mains qui font deux ou trois fois la taille d’une main normale.
Les Longues Mains ne sont pas des aliens. Pas seulement, car ils le sont quand même. Reptiliens ou issus de Reptiliens, leurs mains écailleuses ont des doigts effilés terminés par des griffes rétractiles. Mais ça ne les rend pas si longues que ça. On disait Longue Main comme on dit avoir le bras long.
Il n’y a pas que Lug ou Apollon qu’on appelait Longue Main. Au tympan de la basilique de Vézelay, un célèbre Christ en majestéphoto ci-dessous a été sculpté par les maîtres initiés du Moyen Âge. Lui aussi possède des mains disproportionnées, près de deux fois plus grandes que sa tête.
À moins qu’il ne s’agisse, non de Jésus, mais de Lug ? La chose est bien possible de la part des compagnons bâtisseurs, tous adeptes de la Vieille religion des druides. C’est ce que suggère Henri Vincenot dans son fabuleux roman Les chemins de Compostelle.
« Qui est-ce, ce Géant à la grande main ? demanda Jehan. Le Vieux répondit :
– Je vais te dire : cette main généreuse, hors des dimensions normales a été sculptée en pensant secrètement au Dieu Lug, dieu de Lumière au visage de soleil… « Sklerijen Doué ! Dremm Heol. » en Breton : Dieu de lumière, visage de soleil On l’appela « main longue », « Dorn Braz »grande main en Breton pour proclamer son immense habileté, due à une attribution divine.
– Mais alors, pourquoi ce dieu Lug ici ?
– C’est que le frère qui a sculpté le tympan est un des nôtres. Je l’ai connu haut comme ça. On lui a demandé de faire un Christ, fils de Dieu, Dieu lui-même, triomphant, dans sa gloire : il l’a fait en représentant le dieu Lough, Dieu, fils de Dieu, avec sa grande main… Comme ça les deux traditions sont rassemblées dans le plus pur esprit de Saint Colomban, pour pour bien indiquer à celui qui « sait » que le temple est bien construit selon les règles, à la bonne place et qu’on y reconnaît le Dieu unique et indivisible ! (…)
Le frère sculpteur a trouvé là le moyen, mine de rien, de faire passer dans ces jolis plis tarabiscotés un de nos plus purs symboles : la Spirale ! La Spirale dextre ! La spirale de Vie ! Oui : celui qui a fait ça connaissait son affaire ! Le Mystère du Salut universel ! Dans l’Espace et dans le Temps ! » (source)Henri Vincenot, Les chemins de Compostelle
Par la grâce de sa longue main, par l’action de sa cithare magique, Apollon peut tuer, mais aussi guérir, éveiller. En déplaçant le point d’assemblage à l’aide de son rayon laser –sa longue main– il fait entrer la personne dans un état quasi divin. Celle-ci acquiert une énorme longévité… ou subit un vieillissement accéléré et meurt de vieillesse en quelques instants.
Le rayon peut aussi transformer l’ADN. Il agit sur les cellules du corps et du cerveau, sur les électrons et les photons, la personnalité n’est plus la même. La taille et l’apparence se modifient. Le caractère change. La mémoire est boostée ou effacée, partiellement ou totalement. Oui, Longue Main a vraiment le bras long. Peut-on aimer ces dieux-là ? Pas vraiment. Les détester ? Non plus. On peut et on doit les craindre, et tout faire pour ne pas attirer leur attention. Éviter de les contrarier et si possible, ne jamais croiser leur route. Hélas, je l’ai fait!
(passage en mode zarbi) Si Apollon désire ta femme, lâche prise. Qu’elle se démerde. Il se peut qu’elle le désire aussi. S’il désire ton âme, envoie-le chier. Mais gare à son courroux ! Enfile d’abord ta combinaison hermétique. Elle est hermétique, car c’est Hermès qui l’a faite. (fin du mode zarbi) Hermès le dieu lune s’oppose au dieu soleil Apollon. Divinité de l’Olympe qui est la capitale d’Hyperborée et la résidence de l’élite divine, Hermès est leur messager et leur intermédiaire auprès des hommes.
Inventeur des poids et mesures, gardien des routes et carrefours, Hermès est le dieu des voyageurs, des bergers, des commerçants, des voleurs et des orateurs. Des bergers… Comme Ramos d’Armor, le dieu bélier. Et comme Jésus l’usurpateur, qui n’en est pas à un emprunt près. Tu es mon berger oh Seigneur, rien ne saurait manquer où tu me conduis. Les chrétiens sont ses ouailles, vieux mot pour brebis. Ô grand Ram, veuilles pardonner à Jésus le dernier Christ, toi qui fus le premier.
On dit aussi qu’Hermès porte chance, et tu en auras grand besoin pour contrer la rage d’Apollon l’exterminateur. On est loin du dieu solaire, lumineux, magique et bienfaisant. Les dieux comme les humains ont des facettes contradictoires. Heureusement, les dieux sont mortels, comme nous aussi. Zeus est mort, son fils Apollon a régné après lui, on dirait qu’il est mort aussi. Sinon il m’aurait déjà foutu sur la gueule…
Sa victime préférée est le bélier et il est souvent représenté en portant un, c’est l’Hermès criophore, figure typique de ses origines pastorales. Dites voir… Si Hermès porte le bélier, pas de hasard là-dedans. Il faut y voir un rapport avec Ram, le bélier le plus célèbre de la mythologie. Hermès a des origines pastorales qui peuvent le laisser croire. Le messager des dieux de l’Olympe ne serait autre que Rama ?
Après les avanies qu’il a fait subir aux anciens Grecs, on comprend qu’ils aient changé son nom détestable, effacé sa mémoire honnie. Ainsi, bien qu’il soit un dieu très populaire, son culte public est peu développé : « pas un seul grand temple, pas une ville où le dieu règne en maître incontesté dans une demeure centrale. »(source)Jeanine J. Orgogozo, L’Hermès des Achéens, in Revue de l’histoire des religions,1949 Ce qui est le sort général de Rama en occident…
Comme je l’ai dit en introduction, si toutes les traditions proviennent des mêmes faits historiques, chacune met en valeur ce qui lui correspond le mieux.
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