Gardez-vous de rire quand on vous raconte ses malheurs. Ça risque de faire mauvais effet. Le malheureux se dit que l’empathie n’est pas votre fort, mais il se trompe doublement. Votre empathie est entière, son malheur est imaginaire.
Tout simplement vous avez vu ce qu’il ne voit pas. Aucun mot ne peut décrire cette réalité. Votre rire peut lui montrer, à condition qu’il ne contienne que de l’empathie.
Merlin ne rit de personne. Il se moque du destin. Le rire de Merlin n’est ni moqueur, ni narquois, ni blessant. C’est un rire de voyant. Ce genre de rire est mal perçu parce qu’il n’est pas compris. Et ça se comprenddésolé! : il est rare. Comme les voyants.
Êtes-vous sensitif ?
Retour sur le malheureux dont vous avez eu le malheur de rire et qui a eu la mauvaise idée de se vexer. L’être à ce point susceptible témoigne d’un ego fort, assurément trop envahissant pour le travail que je propose. Précision qui va en concerner plus d’un : le niveau requis pour les stages individuels ou pour les Rencontres est la sensitivité, qui est la possibilité de percevoir la pression exercée sur le corps subtil.
Je m’adresse à des êtres éveillés, chez qui la claire conscience est dominante. La question-test est simple : sentez-vous, oui ou non, une pression exercée à quelques centimètres de votre peau, sur votre corps subtil ? Le test doit être pratiqué non par vous, mais par une tierce personne. S’il est concluant, vous êtes sensitif.
Votre ressenti subtil doit être fort et clair pour les séances de reiki d’Erquy, sous peine d’en invalider les bienfaits. Non-sensitifs, prière de s’abstenir… pour le moment. Votre sensibilité subtile varie au fil du temps. Quand elle aura progressé, alors vous pourrez venir me voir. C’est aussi simple que ça.
Mais direz-vous, pourquoi ce rire ? Si l’interlocuteur risque de se méprendre et de mal réagir, ne vaudrait-il pas mieux se retenir de rire ? Peut-être. Ou peut-être pas. L’image qui ouvre cet article nous présente un visage inquiétant de Merlin et de sa magie agissante. On dirait un mix d’Hitler et du Docteur Folamour. Bien repoussant. Grave inhumain.
Oui, peut-être fera-t-il cet effet sur certains, mais je doute que ceux-là me lisent. Et précisément, dans le cas où ils auraient atterri sur cette page par erreur, cette image inquiétante est de nature à les remettre sur le droit chemin, celui de Wikipédia. Utile, précis, archi-faux mais toujours strictement consensuel dans la voie dominante.
Garde-toi tant que tu vivras de juger les gens sur la mine.
Le rire du voyant
Si Merlin a pu jadis incarner le mal, de nos jours il n’inquiète plus que les chrétiens intégristes et autres naïfs, tous infiniment respectables, mais dévoyés s’ils lisent ceci. Ils auront l’intelligence d’asperger leur écran d’eau bénite et d’éviter d’y revenir.
Pour tous les autres, le rire de Merlin s’impose, comme on va voir.
Dans le cycle arthurien de la Quête du Graal, une anecdote illustre très bien le fameux rire. Un soudard furieux se jette sur Merlin, sa grande épée levée, prêt à frapper l’enchanteur. « Fais tes prières, Merlin ! Tu vas mourir ici même, à l’instant ! » Et Merlin éclate de rire. « La mort vienne qui n’est pas mienne » dit-il. Interloqué, le soudard arrête son geste. Et tchoc ! Un carreau d’arbalète lui transperce la gorge. Il s’écroule dans un gargouillis.
Merlin n’a pu s’empêcher de rire parce qu’il voit le futur. Il a vu l’intervention de Perceval juste avant qu’elle ne se produise. Ce qui l’a fait rire, c’est la précision donnée par le soudard : tu vas mourir ici même à l’instant. Ici et maintenant, c’est celui qui le dit qui l’est. Le soudard se condamne par ses propres mots.
Ça lui apprendra à lancer des sorts à un sorcier trop puissant pour ses faibles forces. L’énergie négative qu’on envoie vers un tel homme revient vers l’expéditeur multipliée par dix, par cent ou par mille, selon la puissance du sorcier visé.
Gazouillis
Savoir l’avenir est aussi ce qui me pousse à rire quand un stagiaire raconte ses malheurs. Je vois que tout ça sera très bientôt le cadet de ses soucis. Je vois l’embellie qui arrive pour lui, le temps béni où il aura bien autre chose à faire que s’apitoyer sur lui-même. Mais il y a encore autre chose.
Mon rire est affectueux. C’est le rire de la jeune maman qui s’attendrit devant les premiers pas son rejeton. Le rire émerveillé du père qui découvre que sa petite fille sait nager. Le souvenir ému du moment où moi-même j’en suis passé par là. Et je vois déjà que bientôt, très bientôt ce sera son tour. Ce rire, c’est un bisou pour l’oreille.
Le frein du désir
Tu me dis que tes blocages te rendent la vie impossible. En être enfin débarrassé est ton plus cher désir. Ce serait pour toi un réel soulagement. Pour toute réponse je me marre. Si gentiment que tu te mets à rire aussi. Mon rire n’est jamais agressif. Ni moqueur ni dévalorisant. C’est un rire de connivence. C’est pourquoi tu ris avec moi. Tu ne sais pas pourquoi tu ris, mais tu sais de qui : tu ris de toi-même. Te voici guéri.
Tant que le désir te tient, tu es dans l’ego, tu gardes tes blocages. Le guerrier n’espère rien, il n’a pas de manque, il n’a pas de désir qui ronge et empêche la vie de dérouler ses fastes inattendus.
Et surtout, il n’attend pas de résultat de ses actions. Il agit toujours, sans se décourager. Aux dons qui lui arrivent comme à ceux qui lui sont retirés, il reste indifférent. Dans les deux cas, humblement, il remercie le Vivant.
La voie du guerrier, le bushido, l’antique Règle des naguals, la Table Ronde, les Pauvres Chevaliers du Temple, les Chevaliers Teutoniques etc, toutes ces disciplines antiques préfigurent les arts martiaux, en pratiquant l’union étroite du spirituel et du combat. Notre époque a oublié jusqu’au sens profond de cette union. Notre époque a oublié beaucoup de choses, à commencer par les plus essentielles. Nous sommes enfoncés si profondément dans l’âge sombre que nous en avons oublié la lumière.
Danse, Shiva, danse ! La fantaisie des dieux complique singulièrement l’aventure humaine, mais si on se dit que c’est pour notre bien, où est le problème ?
Faire héros rocher
Quand un chaï a calmé nos rires, je lui ai dit : Si tu tiens à te débarrasser de tes blocages, tu tiens. Tant que tu tiens, ils te tiennent. Lâche prise.
Tu t’es remis à rire. J’avais le sentiment -non de te donner des conseils, qui suis-je pour faire ça ?- mais plutôt de te raconter des bonnes blagues, et ta réaction renforçait encore cette impression.
–Si ces blocages t’empoisonnent l’existence, pourquoi les as-tu mis en place ?
Tu riais de plus belle, un peu trop fort peut-être.
-Et pourquoi utiliser tant d’énergie pour les maintenir ?
Il y avait quelque chose de fêlé dans ton rire. Tes certitudes, peut-être ? Est-ce un mal ? Faut-il être de fer pour affronter l’éveil ? Il faut être de chair, tenir comme un rocher, lâcher pour l’aventure.
Promettez de ne faire un héros du rocher
Où gémit, enchaîné, le Titan Prométhée.