Cet essai à quatre mains inaugure une nouvelle série. Il y a dix ans, Alain Aillet a posté la version originale du présent article. Cette fois, il est signé AAXE, c’est à dire Alain et Xavier. Nous commençons notre ping-pong avec les hiéroglyphes, l’écriture première qui traduit en signes la parole divine, la langue d’or, le doux verbiage de la langue des oisons.
Comment déchiffrer correctement les divers hiéroglyphes planétaires ? La question ne date pas d’hier et la Pierre de Rosette n’a pu apporter qu’une réponse locale, immense certes, mais limitée aux hiéroglyphes égyptiens.
L’écriture hiéroglyphique égyptienne est un système d’écriture figurative : les caractères qui la composent représentent des objets divers — naturels ou produits par l’Homme — tels que des plantes, des figures de dieux, d’humains et d’animaux, etc.
Les Égyptiens eux-mêmes nommaient leur écriture « mataw nacaɾ », parole divine. (wikipedia)
Ce type de caractères n’est pas l’exclusivité des anciens égyptiens, bien entendu. Des hiéroglyphes, il s’en trouve aux quatre coins du globe, autant de représentations aux styles divers, plus ou moins explicites. Mais toutes, elles énoncent une vérité première,
la parole divine des dieux d’avant.
En fait notre alphabet leur doit beaucoup. Dans ses recherches, l’équipe de Klaus Donavoir l’image qui suit a trouvé dans des pays forts différents la même écriture sur des pierres ou des objets en terre cuite.
Faute de mieux, ils l’ont nommée pré-sanscrit. Ils auraient pu la nommer pré-celte ou pré-maya… Ils ont trouvé des similitudes entre cette écriture et d’autres hiéroglyphes, non déchiffrés, comme ceux de l’Ile de Pâques.
Le prof Kurt Schildmann était le président de la Société des Linguistes allemands. Il a été le premier à déchiffrer les textes de la vallée de l’Indus, principalement écrits en phonétique archaïques ou proto-sanskrit.
Sauf que, perspicace, Erhard Landmann a trouvé bien davantage. Ce qu’il a lu sur les pierres est tout à fait stupéfiant.
Erhard Landmann est un érudit allemand polyglotte. Il a permis à l’étude des langues anciennes de faire un bond considérable. Ses découvertes sont de nature à modifier de fond en comble l’étude des hiéroglyphes, d’où qu’ils viennent.
Feuilletant un dictionnaire Espagnol-Maya, Landmann y vit que hiéroglyphe se disait vuothap ou buothap en Maya. Aussitôt le déclic se fit au niveau du son.
Landmann reconnut le vieil-allemand buchstap, devenu Buchstabe en allemand moderne. Ce mot signifie lettre ou caractère. Deuxième intuition géniale de Landmann : les hiéroglyphes sont à la fois des lettres, des sons, et aussi des images.
Quoique cette prétendue intuition ne soit l’extrême curiosité qui l’a poussé à lire les bouquins d’Albert Slosman (1925-1981) où ce dernier explique en long, en large et en travers les trois lectures possibles des hiéroglyphes égyptiens. Slosman a trouvé tant de remarquables finesses dans l’examen attentif de l’Égypte antique, on ne peut qu’être surpris du manque de reconnaissance que l’égyptologie actuelle lui témoigne — tout en s’appropriant sans scrupule la fine fleur de ses trouvailles.
Voilà ce qui arrive quand on ne fait pas partie du sérail et qu’on n’a pas prêté allégeance à un quelconque maître de thèse qui ne manquera pas de s’approprier la gloire de vos découvertes. Un destin glauque qui attend aussi Séguin post mortem.
Sous les yeux d’Ehrard Landmann, les hiéroglyphes mayas indéchiffrables sont devenus en un instant une BD en relief, parfaitement compréhensible. Aux images de personnages ou d’animaux, s’ajoutent des signes ou emblèmes qui sont des lettres ou des groupes de lettres. Sacrés. Les mots intelligibles ainsi formés ont pour la plupart un sens spirituel, que Landmann a pu immédiatement interpréter en vieil-allemand.
Et il en a déduit la troublante consonance entre la langue quiché des Mayas et une forme ancienne d’allemand.
Si Landmann a pu rattacher du son à l’écrit, c’est grâce à la langue maya, encore vivante, dont il a reconnu les sons. D’autres langues hiéroglyphiques, comme le hittite ou l’égyptien antique, ne peuvent plus jouer ce rôle, car ce sont des langues mortes. En l’occurrence doublement mortes, car privées de son.
Encore le quiché ? Xavier Séguin a déjà souligné le parallèle entre cette même langue quiché et le gaélique ancien.
Cuchùlann a tout du celte : blond et très grand, il porte la barbe comme les Tuatha. Avec ses compagnons du Peuple Serpent, il vient d’un autre monde. Or Cuchùlann, accompagné par son clan de géants blonds, serait arrivé de l’est, de l’Europe lointaine. Les Aztèques le nomment Quetzalcoatl, le Serpent à Plumes. Les Quichés, eux, le nomment Gucumatz. Or, comme le nom de Cuchùlann, celui de Gucumatz est formé de deux mots en sandwich : gumatz, qui veut dire serpent, et cu qui signifie oiseau.
Cette particularité grammaticale, rarissime, est commune à ces deux peuples, ce qui est déjà notable. Ajoutons que chez les Mayas, Gucumatz s’appelle Kukulkan, qui se prononce comme Cùchulainn. Alors ? Que conclure ? Le héros guerrier des Celtes est-il le dieu pacifique célébré par les Mayas ? Aurait-il vécu une double vie ? Bien sûr, dans les légendes Mayas, on ne trouve pas cette version, car c’est la mienne. Que je partage avec qui veut. (lire la suite)
Sur fond de hiéroglyphes égyptiens, voici des rongorongo de l’île de Pâques, une croix celtique, un mohaï de l’île de Pâques également, une rune viking et un idéogramme chinois. Nous allons évoquer ces différentes représentations, car elles ne montrent pas des lettres au sens actuel du terme, mais plutôt des images de BD…
Au commencement était le Verbe. Le son est à l’origine : l’oral seul est sacré, l’écrit est impur. De très nombreuses langues antiques ne s’écrivaient pas, les langues celtiques par exemple. Les langues nordiques leur sont apparentées, celle des Vikings et autres populations circumpolaires se sont servies des runes qui peuvent être considérées comme une sorte d’écriture.
Pourtant les runes ne transcrivent pas les sons d’une langue. Ce ne sont pas des caractères comme les lettres, mais plutôt des idéogrammes comme ceux du chinois.
Les restaurants qui proposent des plats vapeur s’appellent des Dim Soum, plats vapeurs, à Pékin, tandis qu’à Hong Kong, on les appelle des Yam Tcha, ce qui signifie boire du thé.
Pourtant les idéogrammes sont les mêmes pour ces deux noms qui n’ont pourtant ni la même signification, ni la même prononciation. Ainsi n’importe quel Chinois, quelque soit son origine, peut se faire comprendre par les idéogrammes, et non par sa langue.
Il y a en Chine une bonne dizaine de langues et une foule de dialectes. L’unité s’est donc réalisée par les idéogrammes, compris partout.
Comme les runes ou les idéogrammes, les hiéroglyphes ne sont pas des lettres mais les images d’une BD. Une de ces BD anciennes demeure pourtant indéchiffrable : les tablettes de l’île de Pâques.voir l’image plus haut
Rongorongo est le nom donné à un système de signes gravés sur bois qui pourraient constituer soit une écriture, soit un moyen mnémotechnique pour des récitations de mythes ou de généalogies.
Découvertes sur l’île de Pâques en 1864 par le missionnaire Eugène Eyraud, ces inscriptions ont résisté à toutes les tentatives de déchiffrement. Les datations au carbone 14 effectuées en 2024 sur une tablette en bois, montrent que les inscriptions datent du milieu du 15e siècle, donc avant la découverte de l’île de Pâques par l’Occident.
Les signes des tablettes présentent l’aspect d’homoncules et d’animaux stylisés, parfois de plantes, souvent de formes géométriques ou fantastiques, et d’objets que l’on a du mal à interpréter. Vingt-six objets en bois portant des inscriptions rongorongo ont été collectés dans la seconde moitié du 19e siècle et sont aujourd’hui conservés dans des musées et des collections particulières.
Ces vingt-six objets compteraient quelque 15 000 glyphes comprenant 400 signes distincts. (wikipedia)
Les tablettes en rongo-rongo de l’île de Pâques regorgent de lettres, de mots, mal formés certes, mais qui peuvent aisément se déchiffrer à qui regarde d’abord l’image. C’est de cette façon qu’il faut ressentir les arcanes du Tarot de Marseille. L’intériorisation de l’image est la voie sacrée. L’intériorisation du son est la porte d’Eden. Notre passé n’appartient plus aux spécialistes, mais il est rendu à l’espèce entière.
Au commencement était le Verbe et le Verbe était dieu, dit l’évangile de Jean. Le mot dieu vient de thieut ou thiot,thot, tuath, touth, etc. qui veut dire le peuple en vieil haut allemand. On nous apprend à l’école que dieu vient du grec théos, qui a donné aussi Zeus, mais on omet de nous dire que theos vient de thiot et veut dire peuple.
Zeus est un contresens. Ce n’est pas le dieu des dieux, c’est le pouvoir du peuple. Quand je pense que l’extrême-droite tente de récupérer Erhard Landmann ! Au contraire, ce type était plus proche du communisme… Il est vrai que les extrêmes se touchent : preuve de plus, s’il en fallait, que le cercle est la figure parfaite, universelle, première et terminale.
Ou plutôt la spirale, qui est le cercle en 4D. Le cercle en 3D est globe ; si on ajoute au cercle la dimension du temps, il devient spirale.
Spirales
La spirale d’or
La spirale d’incarnation
En tout cas, Landmann s’y entendait pour les coups de pieds dans la fourmilière de l’égyptologie. La pertinence des traductions hiéroglyphiques a été souvent remise en question par le passé. Albert Slosman s’y entendait aussi, lui qui a distingué trois niveaux d’interprétations des hiéroglyphes égyptiens : trivial, symbolique et sacré. Mais les égyptologues n’ont pas relevé cette intéressante avancée, sinon pour se l’attribuer derrière son défunt dos…
Ah le sérail ! La fourmilière ! Espace protégé, chasse gardée, terrain privé réservé aux seuls membres du club. La science actuelle s’étiole et se tue à la tâche, éparpillée qu’elle est entre mille coteries qui étudient les mêmes choses mais cachent leurs travaux sous des formulations différentes.
Dans les années 70, une nouvelle discipline est apparue, qu’on a appelée maths modernes. Le nom leur est resté.
Les purs littéraires lui ont trouvé plus de panache et d’intérêt que les vieilles maths, qui n’avaient jamais trouvé grâce à leurs yeux. En 1967-68, les élèves de section A, littéraires purs, ont appris qu’ils n’auraient pas de maths au bac. Ravis, ils ont fait des cocottes en papier pendant les cours de maths, totalement inutiles.
Ces littéraires se sont crus débarassés des maths à tout jamais. En licence de philo, on les a formé à la logique formelle. Avec stupeur, ils y ont reconnu les maths modernes. Strictement conformes, ces deux disciplines avaient pourtant adopté des signes différents. Ainsi les spécialistes de l’une ignoraient totalement ce qui se passait dans l’autre…
Au-delà des systèmes d’écriture très différents, il y a les sons, très semblables. Il y a les phonèmes qui se répondent d’une langue à l’autre. Tandis que la linguistique préfère l’écrit, Landmann choisit le son et l’image. Il constate ce qui lui saute à l’oreille : dans des langues aux racines différentes, de pays fort éloignés, il y a des phonèmes, des mots, des phrases qui sonnent pareil. Exactement pareil.
On l’a vu pour Cuchulainn et Kukulkan, pour Baalbek et Balbec, pour Perun Aska et Perou Nazca. Xavier Séguin appelle ça la Langue des Oisons. La piste que je suis, un peu différente, serait plutôt la langue des origines, celle que nous ont enseigné les dieux astronautes d’Hyperborée. Dans cette perspective, impossible de donner à langue allemande plus d’importance qu’aux autres.
Certains pourraient croire, et en faire mauvais usage, que le peuple qui parle cette langue est seul héritier des dieux d’avant. On sait où ces conneries ont pu mener il n’y a pas si longtemps. Le pangermanisme est mort et ne peut renaître. Alors ? La langue des Oisons nous tire l’oreille : avec un nom pareil, Landmann ne peut être que chauvin.
Si le vieil-haut allemand a su préserver de nombreux sons de la langue première, n’en est-il pas de même pour le breton, l’hindi, le slavon, le maya, l’hébreu, le grec, le latin ? La quête de l’origine est bien au-delà des querelles de clocher. Les divisions artificielles entre les peuples, les sciences, les partis, les revenus, les jeunes, les vieux, les couleurs de peau, les langues — merci Babel ! — sont les purs produits d’un machiavélisme bien antérieur à Machiavel : diviser pour régner.
Ce qui importe, derrière ces sons d’une supposée langue première, c’est la permanence d’une histoire dont nous trouvons partout trace: la nôtre. Ce qui compte, c’est la quête de nos origines à laquelle vous êtes tous conviés. C’est de jouer à décrypter des messages secrets, ignorés depuis toujours, qui pourtant fourmillent dans les sons et les phonèmes de tous les dialectes du monde.
Ainsi la langue première rejoint la Langue des Oisons. Amis du monde, à vos langues ! Fouillez, creusez, parlez, apprenez. Comme l’a si bien écrit Jean de La Fontaine, travaillez ! Prenez de la peine ! C’est le fond qui manque le moins.
Et comme il est profond, ce fond-là ! Il remonte aux dinosaures. Au fait, quelle langue parlaient-ils, ces oiseaux-là ? Les premiers Hébreux en avaient un pour dieu, redoutable dragon volant, féroce dictateur sanguinaire et cannibale. Ils le comprenaient quand ils leur parlaient. Et ils avaient intérêt, sous peine de passer à la casserole !
Au terme de cette étude, que conclure ? Juste ceci : le son prime sur tout le reste. Nous pensons qu’il n’y avait à l’origine qu’une seule langue universelle qu’on pouvait écrire de mille façons. Mais on ne l’écrivait pas comme aujourd’hui, avec des lettres, des mots, des phrases. On l’évoquait pas des images. Et si les étrangers ne comprenaient pas ces images particulières, chacun pouvait lui commenter par le son, qui était compris par tous.
Mais nous sommes tombés bien bas. De nos jours, les langues nous séparent. L’isolement est la maladie du siècle. Sera-t-il encore celle du siècle prochain ? Les films de SF ne se privent pas de le dire.
Au bout du compte,
on se rend compte
qu’on est toujours tout seul au monde.
Seul peut-être, mais si nombreux dans ce cas-là…
Anna, sainte-vierge et Déesse-Mère, vit depuis si longtemps qu'on a oublié son âge.
En 1989, une idée géniale a sauvé mon agence de communication qui battait de l'aile...
C'est admirable ce que tu fais. Tu me permets d'avancer le gigantesque puzzle d'Eden Saga.
Petit ou grand, un puzzle se commence par les bords, les pièces sont plus faciles…
Deux siècles après sa mort, Heine reste un écrivain discuté, surtout dans son propre pays.
Dépêchez-vous, mangez sur l'herbe, un de ces jours, l'herbe mangera sur vous. (Jacques Prévert)