Nous vivons dans une simulation, affirme Thomas Campbell, physicien issu de la NASA, experte en faux-semblants. L’idée n’est pas de lui. Le film Matrix l’a développée en 1999. Et en 2010, Inception a enfoncé le clou. Les scientifiques ont mis un quart de siècle pour rejoindre les artistes. Campbell veut des expériences irréfutables pour valider sa théorie.

 

Ciné clairvoyant

Les véritables innovations ne viennent plus de la science, encore moins de la technologie. Elles viennent des films, des BDs, des romans populaires… Les arts mineurs sont nos atouts majeurs. Pour prévoir un avenir qui crève les yeux, on peut compter sur eux. Le grand public l’a compris depuis belle lurette. Debout, les scientifiques ! Frottez vos yeux endormis.

Les études bousillent la jeunesse. Elles transforment les étudiants en zombis endormis. Plus tu passes de temps à l’université, plus de temps il te faudra pour redevenir normal après ton diplôme. Comme chacun sait, l’école de la vie est bien plus utile que les grandes écoles, voies de garage pour le reste de la vie.

Il y a un quart de siècle, dans Matrix, les sœurs Wachowski plaçaient Thomas Anderson, alias Neo, face à un dilemme proposé par le chef rebelle Morpheus. En optant pour une pilule rouge ou une pilule bleue, le choix lui était donné de rester dans l’ignorance ou de se confronter à une vérité fondamentale : ce monde est faux. Nous vivons dans une réalité simulée par la Matrice.

 

Les expériences de Campbell

Comme Neo, un autre Thomas a opté pour la pilule rouge, décidant de se confronter à cette vaste et passionnante question: sommes-nous en train de vivre dans une gigantesque simulation? Le physicien étasunien Thomas Campbell vient de la NASA. Une bonne école du faux depuis 1969.

En 2017, ce Thomas-là publie un article dans lequel il décrit une série de cinq expériences conçues pour donner une réponse claire à cette interrogation.

L’article en question, publié par The International Journal of Quantum Foundations, a visiblement fait cogiter les scientifiques de l’université polytechnique de Californie (CalPoly). Avec enthousiasme, ils commencent à mettre en application les expériences suggérées par Thomas Campbell. (source)

Celui-ci ne s’est d’ailleurs pas contenté d’écrire pour la revue scientifique: il a également créé une organisation à but non lucratif, le Centre pour l’unification de la science et de la conscience (CUSAC), afin de contribuer au financement de la réalisation desdites expériences.

Notons tout de suite qu’elles n’auront rien d’irréfutables. Les preuves rationnelles sont hors sujet, sans intérêt, sans conséquence. La vraie réflexion sur cette question ne viendra pas de la science, le mental rationnel étant incapable de combler son retard sur l’esprit créatif. Laissons faire les vrais experts, les naguals du Mexique ou leurs semblables. Ils ont une foule de faits qui corroborent cette idée, banale pour eux, hallucinante pour la pseudo science.

 

 

Univers participatif

Parmi les expériences proposées par le physicien, on trouve une nouvelle version de l’expérience de la double fente, réalisée pour la première fois en 1801 par Thomas Young. En résumé, l’expérience originelle consiste à créer des interférences entre deux faisceaux de lumière issus d’une même source en les faisant passer par deux minuscules trous percés dans un plan opaque. Il s’agit de montrer comment la lumière et la matière peuvent agir à la fois comme des ondes et des particules.

L’hypothèse de Thomas Campbell, c’est que si on supprime le regard de l’observateur, alors les informations enregistrées au cours de ces expériences n’existent pas. En d’autres termes, cela reviendrait à affirmer qu’en l’absence de tout joueur, un jeu vidéo n’existe pas. Le physicien résume son idée en affirmant que l’univers est uniquement «participatif».

Les chamanes et les visionnaires trouveront cette proposition bien mince…

 

L’Esprit qui crée

Pour moi, le plus important dans cette hypothèse, elle exprime la toute-puissance de l’esprit. Je précise pour les anglo-saxons et ceux qui parlent leur idiome qu’il ne faut pas confondre l’esprit et le mental. Et je n’ai pas fini de répéter cette évidence méconnue. Quand on entend un chroniqueur dire qu’un sportif gagne avec son mental, je tombe en syncope.

Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don.

Albert Einstein

 

Le mental est un ordinateur certes performant, mais jamais un ordinateur pourra mobiliser son intention pour atteindre un objectif au-delà de ses capacités. Nous possédons un mental, certes. Mais nous ne sommes pas des ordinateurs. Il y a en nous, autour de nous, au-dessus de nous une puissance inégalée, l’Esprit. L’Intention de Castaneda, et son corollaire l’Énergie.

 

 

Simuler le passé

Thomas Campbell n’est évidemment pas le premier à se poser ce genre de question et à poser des hypothèses de simulation. Les sœurs WachowskiMatrix  et Christopher NolanInception l’ont fait avant lui. Longtemps avant. Encore fallait-il que la science aille au ciné. Ce qu’ils ont fait : enfin les universitaires relèvent le défi. En 2003, le philosophe suédois Nick Bostrom publie un article qui fait date «Vivez-vous dans une simulation informatique?»

Bostrom y développait l’idée suivante: si nous progressons suffisamment sur le plan technologique, nous finirons probablement par simuler nos ancêtres… Qui eux-mêmes finiront par progresser suffisamment pour simuler les leurs. Et ainsi de suite. Or, suivant cette idée, il n’y a aucune raison pour que nous ne fassions pas, nous aussi, partie de l’une de ces couches successives de réalité simulée.

Les points de vue de Campbell et Bostrom divergent sur au moins un point: contrairement à son prédécesseur scandinave, le physicien américain affirme que notre «conscience n’est pas un produit de la simulation: elle est fondamentale pour la réalité». Et en profite pour souligner que selon lui, la réalisation de ses cinq expériences pourrait «remettre en question la compréhension conventionnelle de la réalité et découvrir des liens profonds entre la conscience et le cosmos».

 

Totale suffisance

Ce que Campbell, non sans naïveté, nomme conscience, je l’appelle Esprit. Castaneda l’appelle Intention, citant des chamanes mexicains qui utilisent cette puissance infinie de façon très concrète et depuis des millénaires. Digérez l’info, scientifiques présomptueux : il y a plus de connaissance dans le passé lointain que dans tous les cerveaux d’aujourd’hui. La vraie connaissance se passe du cerveau. La logique formelle est une voie de garage pour le genre humain.

Sacré Campbell ! Il ne doute de rien. Les guerriers du Nagual seront morts de rire en apprenant cette nouvelle qu’ils connaissent depuis toujours. Mais le plus drôle, c’est de vouloir le prouver scientifiquement. Campbell est naïf, mais il est surtout présomptueux et plein de suffisance. Ce scientifique n’a pas encore compris qu’avec la raison et la logique on peut prouver n’importe quoi car elles font partie de la réalité virtuelle. Aucun voyant ne s’en sert en astral. Ni ailleurs d’ailleurs.

Ce qui illustre le précipice insondable entre ces deux conceptions du monde. La logique et la raison sont inadéquats pour humer les grands mystères. Jim Morrison l’a chanté mille fois. Ouvrir les portes de la perception. Il vivait dans un autre espace, la folie contrôlée. Quand il perdu le contrôle, ça l’a tué.

 

 

Une preuve physique ?

Campbell fait des émules. Certains l’ont peut-être déjà dépassé, non en sagesse, mais en suffisance. Le physicien Melvin Vopson pense avoir prouvé que nous vivons dans une simulation. Même si cette idée existait bien avant qu’elles ne s’en emparent, on ne peut s’empêcher de songer à la saga Matrix des sœurs Wachowski lorsque quiconque s’avise, après cinq cocktails ou des mois de recherche scientifique, d’affirmer que nous vivons toutes et tous dans une gigantesque simulation.

J’ose espérer que Vopson, très sérieux physicien à l’université de Portsmouth, était sobre lorsqu’il a décidé de consacrer un livre au sujet. Mais j’ai comme un vieux doute. Il titre son bouquin Reality Reloaded. Cette référence racoleuse à Matrix reloaded montre d’où il a tiré son idée. Aveu certes honnête, mais qui lui ôte tout crédit chez ses pairs. Et suscite la méfiance des gens sensés et des clairvoyants. Voyons voir.

Dans son ouvrage, le scientifique affirme haut et fort que notre monde n’est qu’un théâtre de marionnettes. Et il enfonce le clou en déclarant détenir la preuve de ce qu’il avance. Selon Popular Mechanics, sa réflexion se base sur le deuxième principe de la thermodynamique. Énoncé par le physicien français Sadi Carnot en 1824, ce principe «établit que l’entropie –la quantité de désordre dans un système isolé– ne peut qu’augmenter ou stagner, mais ne diminuera jamais».

En bon français : le chaos l’emportera toujours.

 

Le règne du chaos

 Melvin Vopson s’attendait à ce qu’il en soit de même pour l’entropie dans les systèmes d’information, qu’il décrit comme «le cinquième état de la matière». Par «information», Melvin Vopson ne vous parle évidemment pas du journal télévisé de France 2, ce serait trop simple.

Des scientifiques pensent que la matière observable dans l’univers a un contenu informationnel spécifique. «Par exemple, les atomes –contenant des protons, des électrons et des neutrons– renferment non seulement les masses combinées de ces particules subatomiques, mais aussi les masses minuscules des informations nécessaires à leurs interactions les unes avec les autres et avec le reste de l’univers», décrypte Popular Mechanics. C’est ce type d’information qui intéresse Melvin Vopson.

Le physicien a démontré que, dans ce cas, l’entropie était soit constante, soit décroissante jusqu’à une valeur d’équilibre. Or, cela contredit le principe de Sadi Carnot, ce qui a poussé Melvin Vopson à créer la «deuxième loi de l’infodynamique». Selon lui, cette nouvelle loi joue un rôle en physique atomique, en cosmologie et au niveau des systèmes biologiques… Elle pourrait aussi contribuer à prouver que nous vivons dans une simulation.

 

 

Comprenne qui peut

Le démon de Maxwell, l’expérience qui contrarie la thermodynamique, n’est plus une simple vue de l’esprit.

«S’il s’agissait d’une simulation, un univers aussi complexe que le nôtre nécessiterait une optimisation et une compression intégrées des données, afin de réduire la puissance de calcul et les capacités de stockage des données nécessaires», écrit-il chez The Conversation. Or, «c’est exactement ce que nous observons autour de nous, dans les données numériques, les systèmes biologiques, les symétries mathématiques et l’univers tout entier», conclut-il.

Est-ce vraiment une preuve suffisante? En réalité (expression si cocasse dans ce contexte), la réflexion de Vopson risque avant tout d’alimenter un débat sans fin, relève Popular Mechanics. Et de donner envie à tout un tas de cinéphiles de revoir la tétralogie Matrix, au cas où elle puisse aider à y voir plus clair.

 

Quelques sources parmi d’autres

philosophique

empirique

métaphorique

thermodynamique

informatique

théorique

 

 

 

 

 

Tout ça est bien agaçant. Au lieu de Réalité simulée, je l’aurais intitulé Beaucoup de bruit pour rien.comédie de Shakespeare. Ça m’a bien pris la tête, heureusement qu’elle est aussi vide que mon frigo. Ressaisissons-nous. Il est plus que temps de revenir aux fondamentaux de notre espèce. N’est-ce pas la vocation première de ce site qu’on dit génial ?

À l’instar de Sadique Arnaud,voir plus haut je me lance dans les grands principes. J’en ai trouvé sept, c’est plus classieux.

 

Premier principe fondamental

L’esprit crée la matière et son corollaire, la réalité physique.

 

Deuxième principe fondamental

Avec la logique on peut prouver n’importe quoi.

 

Troisième principe fondamental

Toutes les théories se valent, donc aucune ne vaut rien.

 

 

Quatrième principe fondamental

On peut inventer une infinité de passés différents et toujours trouver des preuves de leur véracité.

 

Cinquième principe fondamental

Il n’y a aucune différence concrète entre le vrai et le faux.

 

Sixième principe fondamental

La matière est un piège tendu par des êtres non spirituels.

 

Septième principe fondamental

Au-delà de l’Esprit, il n’y a rien. En deçà de l’Esprit, rien n’est digne de l’humain.

J’écris pour dans vingt siècles. Et je prends date.

Léo Ferré

 

 

Finie la rigolade, le prochain article sera sérieux. Ou non ? Plus novateur en tout cas, c’est promis.

 

La science future

 

Futurologie

 

 

Xavier Séguin

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Xavier Séguin

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