Les dieux sont vieux, avinés, trop vicieux. Quelques-uns sont odieux, mais ça les rend joyeux. Ils ne sont jamais tristes. Égoïstes, ils sont des limaçons mollassons polissons. Vu d’ici, tous le sont. Nous sommes leurs canassons. Ils parient sur le noir, le jaune, le blanc. Ils jouent gros, tout le temps. Perdre les charmes autant que gagner notre argent. Notre sang.

Des mouches pour des gamins méchants, voilà ce que nous sommes pour les dieux; ils nous tuent pour s’amuser.

William Shakespeare

 

 

Entre vieux

Les déesses les dressent en les tenant en laisse. Elles ont plus de justesse, de noblesse et d’adresse. Moins de goût pour la fesse, sauf avec la jeunesse. Presque pas de mollesse et jamais de paresse.

Moins odieux que les dieux, moi aussi je suis vieux mais n’ai pas le venin qu’ils ont gardé pour eux. Je n’ai rien de vicieux. C’est vrai, l’âge m’abuse et me planter m’amuse. Distrait souvent, je ris à mes dépens. Je me marre tout seul et après j’en rigole. Je suis né dans un baril de rire et tous les jours je m’éclate à foison. Sans raison, hors saison, je tombe en pâmoison. D’où le chant des Oisons qui règne à la maison.

 

Changer de planète?

J’ai vécu des jours magnifiques. J’ai rencontré des gens magiques : illettrés, illustrés, allumés, quelques éteints, des gens très bien, deux-trois martiens parfaits crétins, plusieurs géants pas très malins, trois laids roitelets, dix beaux nigauds, deux très grands nains qui m’ont bien plu. Chacun son cul. Acapulco, Bali, Corfou, je voudrais changer de planète, galoper d’étoile en comète, pour hennir comme un cheval fou.

Quand un dieu est jeune, il fait des merveilles. Quand il est usé, il n’a qu’à ruser. Toujours s’amuser. Nous, toujours creuser. Quand tu seras au fond de la piscine, ne remonte pas d’un coup de talon. Descends dans le dur. Creuse à fond jusqu’à la mer. S’il le faut, traverse la terre : c’est en creusant qu’on se libère.

Quand un dieu gagne, nous perdons. S’il perd un peu, nous perdons gros. Il joue l’or volé, pendant que nous, pour lui, on joue nos vies.

 

 

Nos maîtres indignes

Des fous supérieurs ont besoin d’inférieurs. Ils veulent à tout prix nous garder en surface, à fleur de chose, fleur de peau, fleur des gens et de fleur nous-mêmes. Sans racine. Sans parfum. Sans profondeur. Rien d’intérieur. Surface. Ils sont en passe d’y parvenir grâce aux réseaux, pièges à gogos, anti sociaux, progrès zéro. Latrines en vitrine. Sade en façade. Harcèle en pixels. Pique selle en arceau qui se fie mare seau.

Libre penseur, refuse en bloc la vie en toc. Merde au credo rétro de la pensée dominante et des religions opprimantes.

Les religions existent depuis que le premier hypocrite a rencontré le premier imbécile.

Voltaire

 

L’étape suivante, tu deviens libre de toute pensée. Ta tête ainsi vidée captera mieux les flux d’en haut. Où sont nos maîtres. Une étoile de la Grande Ourse est leur soleil. On la nomme Alcor. Quasi invisible à l’œil nu. Sa troisième planète se nomme Ur.

OUR / UR / OR. Ce son exprime l’ORigine, l’âge d’OR, l’ORée, l’abORd.

 

 

Pillards paillards

Oui mais voilà : les dieux sont des vieillards pillards paillards. S’ils ont cessé de se reproduire avec des humaines comme du temps de Marie, Salomé, Marie-Madeleine et les autres, ils sont toujours d’accord pour une affaire légère avec une volontaire… ou pas! Les dieux jeunes baisent comme des jeunes, les dieux vieux baisent avec les yeux.

Quand je dis qu’ils ont cessé de se reproduire, pensez-vous ! Ils continuent de conter fleurette aux jolies minettes. Ils les engrossent et elles accouchent de demi-dieux. Et les déesses matent les fesses des beaux gars. Incubes et succubes,voir plus loin ça vous dit quelque chose?

Des histoires relatant la possibilité de relations sexuelles entre un esprit et un mortel, homme ou femme, sont très anciennes et présentes sur la terre entière. Dans la mythologie grecque, le fruit d’une telle union étrange était un demi-dieu. Avec l’arrivée du christianisme, ces choses ont pris un aspect plus sombre. Les incubes et les succubes ont été considérés comme des entités démoniaques.

 

 

Incubat, succubat

Les docteurs en Mystique noire définirent Incubes les démons qui s’accouplaient aux femmes et Succubes les satanes qui ne dédaignaient pas de copuler avec les hommes. Les curieux phénomènes de l’Incubat et du Succubat remontent aux temps très anciens, à l’origine du monde. Le serpent qui « se mêla avec Eve » c’était l’Incube Samaël.

Le rabbin Elias raconte que pendant cent trente ans Adam fut visité par des diablesses qui accouchèrent d’esprits de larves et de succubes. Ces diablesses étaient des formes de Lilith l’épouse de Samaël.

Dans la Genèse (Ch. 6. v. [p. 10] 4), il est dit que les fils de Dieu connurent des filles des hommes.
 De ce commerce naquirent des géants. D’après les commentaires des théologiens qui discutèrent longuement sur ce point, ces fils de Dieu n’étaient autres que des anges déchus qui jouaient le rôle d’Incubes.

Au Deutéronome, ch. 4. il est dit encore que tous ceux qui s’étaient accouplés au diable Péhor moururent malheureusement ; et au Lévitique : « Vous n’irez plus sacrifier à vos satyres diables avec lesquels vous avez paillardé. »

S’il faut en croire Isaïe, à Babylone il y avait des êtres velus qui cohabitaient avec les mortels. Ce sont les Faunes et les Satyres du paganisme. Suivant saint Augustin ils tourmentaient les femmes pour jouir d’elles, et bien souvent ils réussissaient dans leurs entreprises luxurieuses.  (Jules Delassus. Les Incubes et des Succubes, Paris, Société du Mercure de France, 1897)
(lire la suite
)

 

De même

Quand j’étais encore jeune et beau, j’ai eu commerce avec une succube et je l’ai raconté. Combien de belles jeunes femmes se défendent nuitamment des assauts d’un incube qui leur pompe l’air ? Ma succube m’a pompé autre chose et j’ai tout lieu de croire qu’elle a enfanté d’une espèce de bâtard. Les Romains l’auraient appelé demi-dieu.

Ces histoires de reproduction avec les dieux d’avant ne datent pas d’hier. Mais dans l’Antiquité ça n’avait rien de démoniaque.

Ça me rappelle le locataire dans les bouquins de Castaneda. Le nagual ou la femme nagual qui avaient un rapport sexuel avec cet ancien voyant le faisaient de leur plein gré.

Moi par contre, j’ai été violé par ma succube. Apparition terrifiante, elle s’est révélée de chair et d’écaille. Après m’avoir branlotté d’une main experte et glacée, elle m’a chevauché jusqu’à ce que sperme s’ensuive. Son vagin était glacial. Pour ce que j’en ai vécu, ces entités sont reptiliennes. Des démones à sang froid, dans tous les sens du terme.

Surprenante expérience. J’ai connu mieux. Mais ça n’infirme pas mon credo, la chance que j’ai ! Nettement plus d’un centimètre cube.

 

 

Les anciens voyants

Les anciens voyants ne croyaient pas à la vie après la vie. Ils ont donc rivalisé d’astuce pour prolonger leur séjour terrestre. Certains d’entre eux, nous dit Castaneda, auraient survécu jusqu’à nos jours.

La mythologie grecque nous apprend que la durée de notre vie a été fixée à 120 ans par Zeus lui-même. Ce chiffre était dans le cahier des charges remis à son neveu Prométhée, le brillant généticien à qui l’on doit ce pur chef d’œuvre que nous sommes.

120 ans c’est court. Très court. Trop court pour découvrir qui nous sommes et pour développer les pouvoirs divins qui dorment en nous. Mais les anciens voyants ont trouvé la parade. Ils ont survécu durant des siècles, des millénaires. Pour peu qu’on ne s’avise pas de déranger leurs momies ou autres précieuses reliques de leur vie matérielle, je gage qu’ils peuvent survivre pendant des éons.

Survivre, ai-je écrit. Survivre n’est pas vivre. Les anciens voyants maintiennent une forme de conscience obscure, intermittente et brouillée. Ils errent sous la forme d’ectoplasme et se terrent dans leurs lieux de pouvoirs, ceux qu’ils avaient du temps de leur vie physique. (lire la suite)

 

Le locataire

Ils ne s’alimentent plus, mais ils ont tout de même besoin d’énergie. Castaneda nous apprend comment ces morts-vivants obtiennent cette énergie. L’acte sexuel est sûrement le meilleur moyen d’échanger de l’énergie. En tout cas, il semble que ce soit celui qu’utilise le locataire, un ancien voyant qui est une sorte de passager clandestin dans la lignée de sorciers du nagual Juan Matus.

Depuis des siècles, cet étrange locataire se manifeste aux nouveaux naguals sous une forme physique attrayante, afin d’obtenir d’eux ou d’elles l’énergie d’amour dont il a besoin. Aux naguals mâles, il se présente dans un corps de femme de quarante ans. Aux femmes naguals, il vient sous l’apparence d’un bel homme mûr. Et que je te baise, et que je te suce, et que je te pompe.

Quand la locataire s’en va, elle a fait le plein. En échange, le jeune nagual reçoit un ou plusieurs dons de pouvoir. Ce sont le plus souvent des positions du point d’assemblage, c’est à dire l’accès à d’autres mondes ou à d’autres pouvoirs. (lire la suite)

 

 

Saintes putes de jadis

Tout ce que je viens de vous conter est véridique. Les textes existent depuis le Moyen Âge qui relatent d’innombrables histoires de ce type et de tous les pays. L’antiquité gréco-latine connaissait parfaitement ces phénomènes. Avant l’avènement des religions moralisatrices, ces pratiques n’étaient aucunement jugées contre nature. Le péché n’existait pas. Les saintes putes de jadis étaient des vestales qui donnaient leur corps pour souhaiter la bienvenue.

Ainsi les étrangers qui se rendaient au temple de Vénus Aphrodite, de Bacchus Dionysos ou d’Astarté se voyaient accueillis par des jeunes filles souriantes ou des matrones accortes. Il n’y avait aucun échange d’argent.

Le sage Ptahhotep distille ce conseil précieux pour ceux qui fréquentent les temples et les saintes vestales qu’on y trouve :« Ne fais pas l’amour avec une femme-enfant, car tu sais qu’on doit lutter contre l’eau qui est sur son cœur. Ce qui se trouve dans son ventre ne sera pas rafraîchi ; qu’elle ne passe pas la nuit à faire ce qui doit être repoussé, qu’elle soit calmée après avoir mis un terme à son désir. »  (source)Enseignement du sage Ptahhotep, maxime 34
 
 

L’amour sans compter

Les voyageurs de l’antiquité étaient accueillis dans des temples dédiés par des vestales dont le noble rôle était de donner de l’amour sans compter, sans épargner sa peine et son plaisir. Cette tradition antique est quasi universelle. Les temples, maisons des dieux, étaient à l’origine dédiés à l’accueil des voyageurs. Et les prêtresses de ces temples, les vestales, étaient des jeunes filles – ou des moins jeunes – choisies parmi la population féminine de la ville ou du bourg.
 
Elles pouvaient être vierges, ou pas. Des femmes mariées exécutaient aussi cette prescription civique, qui avait le double but d’assurer la paix dans la cité et de former les femmes à la sexualité assumée. Elles couchaient avec tous les mâles, à tour de rôle, sans avoir le loisir d’en refuser un seul. L’exercice durait quelques mois ou quelques années, et nul ne semblait s’en plaindre. (lire la suite)
 
 
 

 

Nausée d’Osée

Les textes grecs ne font aucun mystère de cette pratique, qui s’est trouvée dénaturée par la suite, faisant de la vestale une vierge, qui devait impérativement le rester car elle était l’épouse symbolique du dieu dont elle ornait le temple.
 
De nos jours, les bonnes sœurs de l’église catholique romaine se disent volontiers l’épouse du Seigneur. C’est une image. Les noces avec Jésus ne seront jamais consommées. Mais cette façon de parler est l’héritière directe de la hiérogamie, ou prostitution sacrée des temples antiques.
 
À Rome, la plupart des vestales ne forniquaient plus avec les voyageurs, sauf celles du culte de Bacchus, dieu de l’ivresse et de la démesure, avatar du grand Rama dont Rome porte toujours le nom. La Bible atteste de l’universalité de cette pratique de libre sexe. On y apprend que la femme du prophète Osée était une prostituée sacrée des cultes cananéens de la fécondité. (Osée 1.2 et 4.13,14)   (lire la suite)
 
 

Mammon s’en donne

Pour ceux qui prendraient tout ça pour des contes pervers, le récit qui suit donnera un exemple de véritable perversion. Elle est actuelle, car le règne démoniaque n’a jamais été aussi fort. Elle est répandue, car jamais les hommes et les femmes n’ont adoré le Mal autant qu’aujourd’hui. Parfois même, en toute innocence, tant la perversion matérielle est admise.

Ceux qui pratiquent ça sont les suppôts du grand archonte, Mammon l’innommable, prince de la matière, dieu de l’argent, dragon mangeur d’hommes qui se prélasse sur une montagne d’or.

Lucifer n’est pas le diable. Dieu n’est pas l’argent. Dans l’Évangile de Matthieu et l’Évangile de Luc, Jésus dit ceci: « On ne peut pas servir Dieu et Mammon. » Cette citation est souvent traduite ainsi: « On ne peut pas servir Dieu et l’argent. » Ce que nos contemporains semblent avoir oublié. Ou plutôt, ils ont fait de l’argent leur seul dieu.

 

 

Mammon rayonne

Dans le Nouveau Testament, Mammon est communément traduit par l’argent, la richesse matérielle, ou toute entité qui promet la richesse. Il est associé à la poursuite avide du gain.

« Ne mettez pas de trésors sur terre, où le moisi et la rouille dégradent, où les voleurs entrent et volent. Amassez-vous plutôt des trésors au ciel, où ni le moisi ni la rouille ne dégradent, où les voleurs n’entrent ni ne volent. Là où se trouve votre trésor, il y aura aussi votre cœur. Aucun homme ne peut servir deux maîtres : soit il hait l’un et aime l’autre ; soit il s’attache à l’un et méprise l’autre. On ne peut pas servir Dieu et Mammon. » (Matthieu 6:19 21,24) (lire la suite)

 

 

Laisser faire Lucifer ?

À l’aurore, Vénus apporte la lumière. C’est son nom latin : Vénus Lucifer, Vénus porte lumière. Dans le silence d’un temps trop loin pour bruire encore, Lucifer est à l’aube de notre humanité. Une étoile ? Une planète sœur ? Une déesse antique ? Un vaisseau-mère ?

Lucifer est bien plus encore. « Déjà sur les crêtes du haut Ida se levait Lucifer, amenant le jour avec lui ; les Danéens tenaient assiégées les portes de la ville, et aucun espoir de secours ne restait. » (source)

Les Danéens sont le Peuple de la Déesse Dana, les Tuatha dé Danann. On les appelle aussi les Peuples de la Mer, ou Pélasges. Comme des graines qui germent dans nos cœurs se raniment en nous les héros de jadis. J’ai vécu les semailles, vous ferez les moissons. Ces temps révolus dont on rêve au lit vous raviront comme ils m’arrivent. Je vais quitter la rive. Arrimez vos barques à mes rimes et ramons.

 

 

Le porte lumière

L’étymologie de Lucifer a de quoi étonner puisque le nom vient du latin lux qui signifie lumière et ferre, porter. Lucifer est donc le porteur de lumière. Au vu de cette signification, pas si étonnant que ce nom soit donné par les Romains à Vénus, cette planète surnommée étoile du matin étant le troisième objet le plus brillant qui soit dans le ciel, après le soleil et la lune. Par ailleurs, on retrouve ce nom dans la mythologie romaine pour désigner différentes déesses associées à la lumière : Aurore, chargée d’ouvrir les portes du ciel au char du soleil; Hécate, déesse de la lune et Artémis, également liée à la lune. (source)

Gardons-nous de confondre Mammon et Lucifer. Ne mettons pas dans le même sac la lumière et les ténèbres. L’ésotérisme appelle Jésus le porteur de lumière. Je l’appelle l’inventé. Mais Lucifer n’est pas une invention ésotérique. C’est une réalité dont nous verrons bientôt briller l’éclat au ciel du nord.

J’habite la demeure du possible. Elle a plus de portes et de fenêtres que la demeure de la raison.

Emily Dickinson

 

 

Sur la tête de ce garçon on peut voir le diadème rayonnant de la Statue de la Liberté, œuvre d’un initié français. C’est la couronne de Sol Invictus, Soleil Invaincu. C’est le signe du premier christianisme, celui de Mithra, le vrai christ qui éclipse l’empereur Constantin et sa copie nommée Jésus.

 

Nos dieux sont vieux, pas trop malins,
Notre Déesse s’en lave les mains.
En chiera-t-on jusqu’à la fin?
Peut-être bien. Mais pas certain.

 

 

Xavier Séguin

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Xavier Séguin

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