L’Unique

 

Il n’y a pas de temps, il n’y a pas d’espace. Et malgré ça, un beau jour, l’être unique a voulu se diviser en deux, pour voir ce que ça fait… Comme ça lui a plu, il s’est divisé à nouveau. Et puis encore en deux. Et en deux. Et en deux. Jusqu’à des milliards de myriades d’infinités d’êtres dans des milliards de myriades d’infinités de planètes dans des milliards de myriades d’infinités de galaxies. Ça en fait du monde! Du coup on se sent moins seuls… quoique?

 

La division le multiplie

Vous avez compris le truc. Le dieu unique s’est divisé, et ce faisant, il s’est démultiplié. Chaque vivant est une fraction du Premier Vivant. Une fraction holographique. C’est à dire une image parfaite, complète, qui reste parfaite et complète quelque soit le nombre de fois où Dieu la divise. Chaque vivant porte en lui la signature de l’Unique. Sa mission, s’il l’accepte, est de réaliser l’Unique en lui. De développer la virtualité divine. De rejoindre l’Unité et de régner sur le tout.

Il n’y a pas de temps, il n’y a pas d’espace. Ces deux pseudo-dimensions sont des illusions, des contraintes inhérentes à la matière, pour nous permettre de progresser. On ne progresse pas sans contraintes. L’enfant livré à lui-même peut cultiver la paresse et l’ignorance. Son caractère s’aigrit et se gâte. Il devient incontrôlable avant l’adolescence. Le jeune enfant a besoin de limites pour éprouver sa liberté. Bienvenue dans la matérialité ! Seul l’Esprit est sans limite, au-delà du temps et de l’espace qui piègent les créatures mortelles dans un filet virtuel.

 

Dieu ou Toi ?

On ne progresse pas sans contraintes. Entre deux vies, quand l’esprit plane au royaume de l’Esprit, pas d’amélioration possible. L’esprit individuel stagne éternellement dans l’état où il se trouve. On ne progresse pas dans l’éternité. Pour progresser, il faut du temps. Il faut de l’espace. Pour connaître le temps et l’espace, il faut s’incarner. Prendre son barda matériel, atomes, molécules, cellules et tout ce qui s’ensuit, et pour un temps, pour l’espace d’un temps, oublier notre origine céleste, perdre de vue notre essence éthérée, ignorer notre âme immortelle et d’ailleurs incréée.

Daniel, précieux ami et lecteur fidèle, me signale cette belle analogie : « La graine de petit pois toute sèche dans son paquet attend sans changement d être semée pour acquérir de nouvelles aptitudes. En fonction des aléas climatiques, elle deviendra plus résistante à la sécheresse, au froid, aux parasites, aux, maladies. Non pas la plante par elle même mais sa future réincarnation issue de sa nouvelle graine. » Tout fonctionne de la même façon dans la sphère du vivant. Merci Daniel !

Le but de tout ça ? L’ultime finalité de cette aventure de la vie toujours recommencée ? Devenir dieu nous-même, ranimer en nous l’étincelle divine de notre origine. Dieu a créé l’homme a son image, dit la Bible et d’autres mythologies religieuses font chorus. Dieu a fait l’homme a son image, et l’homme le lui a bien rendu, répond Voltaire. Et Maupassant. Et d’autres. Moi par exemple.

Si Dieu t’a fait à son image, il en a des images dans sa poche ! Parce que, tout comme lui, tu es unique. Personne ne te ressemble assez pour être toi, pas même ton jumeau. Des myriades d’uniques s’engouffrent tous les soirs dans le métro galactique… Et l’Unique en a des tapées à gérer, de galaxies !! Boulot, boulot…

Tu veux donner un coup de main ?

Co-naître

Et si la finalité, le but du jeu, l’enjeu ultime de tout ce big bazaar, c’était la connaissance ? Accroître à l’infini la connaissance universelle, atemporelle, instantanée ? Oui, je crois que c’est le seul but raisonnable. Et si tout ça n’était pas raisonnable ? 

Tout se passe comme si Dieu ne savait pas tout. Il se démultiplie pour accroître infiniment les situations existentielles, et tenter de les résoudre. À la complexité du multivers correspond la complexité de la connaissance. 

Toute connaissance est une co-naissance. Naître avec le savoir. Ce qui fait écho à la théorie pythagoricienne de l’âme, « toute connaissance est une réminiscence« , cité par Platon dans le Ménon. Mais si !

Dieu arbitre de lui-même sur le chemin de la connaissance. Dieu le Père, homme de pouvoir, en quête du Saint Esprit, une Déesse pour les Grecs, la parèdre pour les dieux Ases, pour ceux de l’Hindouisme comme pour les Elohim. L’union de Shiva et Shakti ne vaut que par l’amour de l’Enfant Dieu, leur progéniture.

Dans l’Egypte antique, on trouve le modèle originel de la sainte trinité : Isis, Osiris, Horus. Pour les anciens Egyptiens aussi, l’Esprit est femme. Et pour les Sumériens. Voilà ce qu’on peut dire si l’on brosse le portrait de Dieu à travers les diverses mythologies religieuses. Un dieu qui porte en français le doux nom d’Il-Elle. Ou Elle-Il.

 

 

Dieu l’Humain

Exégèse théologique, que reproduit en miroir la genèse d’Eden Saga, la vision de nos origines que je reconstitue patiemment et que je vous livre dans ces pages à mesure de mes découvertes.

Je vous avoue que cette quête est pour un chercheur de vérité la plus passionnante qui se puisse imaginer. Jamais je n’aurais osé m’imaginer dans une si folle équipée. Voyez plutôt : la science est contre moi. Les religions sont contre moi. La politique et nos dirigeants sont contre moi. Les possédants sont contre moi. Les dieux sont contre moi. Les diables sont contre moi. L’innombrable cohorte des menteurs et des tricheurs est contre moi. 

Toi qui me lis, tu es ma force, mon espérance et mon soutien. Si le grain ne meurt, ne viendra pas la fleur. Si la fleur ne fane, ne viendra pas le fruit. Je dois mourir pour donner la vie. Ainsi le dieu fils de dieu s’est fait homme pour éprouver dans sa chair les souffrances et les jouissances du monde. Les aubaines et les déveines de la vie. Les haines et les peines, les douceurs et les douleurs, le rire et le pire, l’ailleurs et le meilleur. C’est ainsi que les hommes vivent, et leurs baisers les suivent… ou pas.

Dieu s’est fait homme, la Grande Déesse s’est faite femme, Jésus s’est fait travelo pour souffrir dans sa peau le rejet quotidien, le mépris, la violence, la bêtise et l’ignorance. Dieu est descendu parmi nous pour souffrir comme nous, et pour jouir avec nous. J’aime ce scénario. Il est issu du christianisme, en partie. Toutes les religions ont raison dans ce qu’elles affirment et tort dans ce qu’elles nient. La négation est une porte qui gifle. L’approbation est un bisou sur ta joue endolorie.

 

L’homme divin

Voici Dieu, voilà sa parole. Il est humain, trop humain même. On l’eut souhaité meilleur que nous. Pourquoi donc ? Il nous a fait à son image, nos défauts sont les siens, comme le reste. Tout ici lui appartient. Il a créé ce monde avec la sueur de ses anges. Et avec une gamme impressionnante d’engins de mort et de destruction, de machines de vie et de construction.

Le dieu unique s’est divisé, et ce faisant, il s’est démultiplié. Chaque vivant est une fraction du Premier Vivant. Ce portrait de Dieu te concerne. S’il te parle, tu t’y reconnaîtras. Ça devrait t’inciter à suivre son exemple. Tu t’es incarné pour ça. Chacun de nous est venu ici pour une tâche précise, mais nous l’avons tous oubliée à notre naissance. Ta mission sacrée est de retrouver ce pourquoi tu es né ici et maintenant. Il n’y a pas de hasard. Tout est télécommandé. La question est de savoir par qui, et pourquoi.

Toi aussi, tu es ici pour te couper en deux, une moitié jugeant l’autre, le double épousant l’unique, l’œuf brisé révélant deux renés. Tel est le secret de l’arcane XV La Maison-Dieu. Tu es passé par là, tu n’es plus le même. Dieu te parle, un dieu t’habite. Ne te prends pas pour lui, tu restes un homme. À jamais. C’est ainsi. Telle est l’humaine condition.

Pourtant te voici différent. Davantage toi-même, et pourtant un autre. Quelqu’un que tu ne te soupçonnais pas a pris ta place. Ton corps ne t’obéit plus, il est sous ses ordres à lui. Le survenant. Celui qui dans l’ombre jalousait ta lumière. Il s’est incarné, ton vieux moi est mort, bienvenue au nouveau.

Comprendre d’où tu viens, c’est savoir qui tu es pour deviner où tu vas.

Lao Surlam

 

 

Reconnais-Toi

N’aies donc pas peur. Si tu regardes mieux, tu te reconnaîtras. Ce nouveau personnage qui vit dans ton corps, qui fait battre ton cœur, qui dirige ton esprit, c’est toi, tu peux en être sûr. C’est toi mais en mieux. Tes réticences, tes pudeurs et ta honte, ta médiocrité, tes travers et tes bassesses, finies, parties, envolées. Te voici tout nu face à la vie, tout seul face au monde où tu t’étonnes d’être encore. Tu te sens fort d’être Toi, entier, enfin complet.

D’où te vient cette sagesse ? Cette sérénité ? Oui, d’où ça ? Qui peut le dire ? Pas toi en tout cas. 

Encore une autre année
Le menton dans les mains
Où m’a-t-elle amené ?
Je ne reconnais rien

 

Il ne manque à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler.
La Bruyère