Vieux hiboux, yeux grigous, faune sans goût, profils mous… Sont-ils nous? Sont-ils vous? Dis-moi où vont-ils tous? Je ne vois rien, comprends bien moins, j’ai la berlue, je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu… Sans la moindre envie de faire comme l’oiseau. Voici une chanson bizarre, des pensées de colère et d’usure signées Ficelle, frère du Vieux Patate.

 

quand je mourirai
dans quéq’ années,

si tu dirais:
« qui qu’est canné? »

ça me requinquerait
d’avec mon nez,

pas fort fin d’avoir tout gobé.

 

Je peux les voir de loin. Il se trouve qu’ils se trouvent trop bien, les cons. Ils sont plein. Je les plains. Je les regarde bien. Ils sont trop. J’ai les crocs. Mais les bouffer ça non! Pas si con! Peur de m’empoisonner. Je veux bouffer la lune, le soleil et toutes les étoiles au néon qu’on a suspendu à la fenêtre de la prison pour nous faire croire qu’on est seuls. Ou pas. Je ne sais pas, je m’en bats l’œil. 

Seuls? Dans notre genre ça oui! Nous le sommes. Des prisonniers du vide en somme. Mais pas des hommes. Des reclus. Des exclus. Des êtres humains qui n’en sont plus. Depuis que tu t’incarnes ici, dis-moi quand tu t’es plu? Hier? Demain?

 

tu te mariras,
ma pogne dans le feu.

les gens dira:
« jouissez vous deux! »

moi je rira,
ça seront mes vœux.

j’en fais grand serment sur mes deux!

 


Vous y verrez le vieux Socrate / En position quand il se gratte

 

Le Temps philosophique

Pour les philosophes, le Temps signifie que les choses comme les êtres ne peuvent rester eux-mêmes qu’en se modifiant. Le Temps est la modification de l’instant présent. Le Temps est mouvement. Le Temps est musique, piano lente, allegretto, allegro vivace, largo, andante, adagio — chaque mesure s’aligne à sa portée.

Le philosophe universitaire ne conçoit que le temps minuscule — et d’abord celui qui le sépare de la publication aux PUF de son nouveau pavé indigeste qui ne servira, au mieux et s’il me l’envoie,à Zeus ne plaise ! à caler mon bahut bas. Le philosophe universitaire n’a rien de rustique et tout du rustaud. Rapeuse parole, rugueuse pensée, rude étroitesse d’esprit. Le temps n’est pour lui que la séquelle des grands anciens. Platon, Héraclite, Aristote, Maître Eckart, Descartes, Leibnitz, Spinoza, Kant, Nietzsche, Hegel, Marx, Heidegger, Hume, Locke, Wittgenstein, Unamuno, Bergson, Kierkegaard, Sartre…Ou Tartre. Ou Jean-Saul Pâtre.

Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui sont en mer.

Aristote

L’existence fait éclater tous les systèmes.

Søeren Kierkegaard

L’enfer, c’est les autres.

Jean-Paul Sartre

 

Oisons vaseux

Platon n’est qu’un plat thon. Il tissa ses dialogues pour encenser son maître. Et lui, Socrate, abuse : il a bu la cigüe. 

Héraclite n’est obscur que pour les nuls. Plus d’un philosophe l’est… ou le sont ? Quel philosophe a compris la leçon ?

Maître Eckart est tricard. Sonnant midi et quart, il fait le grand Eckart en tombant du placard. 

Descartes a joué, dealer, il a triché. Le traître avait caché Descartes dans sa manche.

Spi n’osa Spinoza, à qui l’ose il causa, mais Spi s’ankylosa : qu’il est roux ce Spirou !

À Kant les vacances ? Je n’y suis pour Bergson. (source)merci Yannik

Nicht Hinauslehnen ? Ne pas s’épancher au dehors. L’animal en friches en offrit d’riches. Nietzsche vaut nitchevo. 

À vos Marx… Prêt… Partez !! Car la marque c’est capital. Et gueule son compère.

Ludwig vide Einstein ? Avide gaine tienne. Vite ! Qu’est-ce teigne Wittgenstein.

Unanime âme ou no, mygale ou mégalo, m’égale Unamuno.

 

j’ai rien gagné
à jouer mouton.
fini ciné,
c’est plus dans le ton.
chagrins, saignées,
palots gloutons,
ça ferait même tartir un cureton.

 

La faucheuse n’est pas loin. Le temps ne dit plus rien. Est-il faux lui aussi ?

 

Osons jaser

Mouvement, le temps t’entraîne. Il te porte et t’emporte avec lui. Musique, le temps t’interprète, te partitionne, te déchiffre et te joue.

Le temps se joue de nous.

Principal tyran, le temps martyrise l’enfant pour qu’il mue. À pas lents, l’ado en adulte se mue. Toujours en mouvement, l’adulte erre. L’âge le fige. Le temps l’inspire. Dans les poumons du temps, le vieillard expire.

L’instant présent n’existe plus depuis l’instant où je vous parle. Vus d’ici, chers amis, vous n’existez pas plus que le ciel en carton. Vous êtes de pures créations de mon esprit malade. Si j’étais sain d’esprit, je vous aurais imaginés autrement. Pas si bête! …Quoique?

Comparé aux trois gaillards qui nous ont créés par erreur dans leur labo cosmogénétique, je suis l’ultime connard, le dernier du dernier des cons. Aucun doute sur la question. Je me regarde et je les comprends. Soudain ça me rend moins con de savoir à quel point je le suis. À quel point je les suis. Borné me trouvent-ils. Pas d’affront. Ils verront à quel point je l’essuie. Il s’efface. Il n’est plus. L’offense est effacée. La face est ravalée. 

 

Qu’elle était verte ravalée !

J’avais rien à foutre je me suis amusé à calibrer c’t’aprèm. J’ai compté les mots dans le site. J’ai compté les mots dans un bouquin de 200 pages. Et j’ai divisé. Devinez ce que ça m’a donné ? J’ai pondu 60 bouquins. Soixante, nom d’odieux !!! Pue thym de merle ! Tu vois le travail ? Des heures sur mon clavier, le nez sur mon écran, et des fois le contraire. 

 

quand je pourrirai 
dans le fond d’un trou
qui pourrirait
payer son coup
moi qui boivrai
plus fort qu’un trou
je m’en irai
comme un coucou

 

Soixante bouquins c’est pas rien. J’ai mesuré ce que ça ferait dans ma bibliothèque : 120 cm linéaire. Je m’attendais à mieux. Bon, je continue, histoire d’atteindre les deux mètres. J’ai calculé que ça va me prendre moins de dix ans.

J'aurais 85 ans... T'as vu la tronche de Fugain à c't'âge-là??
je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu

 

Notre royaume est-il une prison?

Prison spatiale, prison spéciale. Est-on dedans ? Qu’y a-t-il dehors ? Le sait-on vivant ? Le saura-t-on mort ? Faut-il s’en soucier en toute insouciance ? Pour le peu qu’on y peut, pourquoi s’en soucier ? Les anciens en savaient beaucoup plus long que nous là-dessus… Comme sur le reste.

Qu’on se croit sorcier, on boit sans sourcier ni sans sourciller l’eau du robinet. Notre prison est un royaume, ainsi Gilbert Cesbron a-t-il titré son roman paru en 1948. Le pitch ? À Paris, entre les deux guerres, des lycéens recherchent les causes de la mort de l’un d’entre eux.

Notre royaume est une prison serait un film qui déchire, tourné en 2048 avec des effets plus que spéciaux et des moyens au-dessus de la moyenne. J’encourage un nouveau George Lucas à s’y mettre dare-dare, l’intrigue en vaut la peine.

Ça commencerait à Athènes au 7e siècle avant notre ère. En -683 est institué un collège annuel de neuf archontes, un par tribu, pour remplacer la royauté. Les archontes étaient tirés au sort et leur personne était sacrée ; on les reconnaissait à leur couronne de myrte. L’archontat perdit de son importance au bout de deux siècles, mais des archontes sont encore mentionnés dix siècles plus tard. (source)

Une voix off dirait aux spectateurs que les premiers archontes n’étaient pas élus. Ces tyrans impitoyables ont réduits les populations en esclavage pendant des millénaires. (source)

 

mon trou dans l’eau,
pieds sur ma gueule,
même pas salauds,
les gens rigolent.
c’est plus mon blot
la gaudriole;
c’est plus ton beau cul qui m’affole.

 

Tyrannie des Archontes

Les Archontes premiers n’avaient rien d’humain. Ni rien d’aucun mammifère. Ils appartenaient à un autre règne animal, celui des Serpentes. Les Serpentes, ou Ophidiens, sont des reptiles carnivores sans pattes, au corps allongé et recouvert d’écailles (source). Des serpents, en bon français.

Vous noterez pourtant que le nom scientifique, serpentes, vient du latin et se prononce donc serpenntès. N’empêche qu’il s’écrit serpentes et qu’en français c’est le féminin pluriel de serpent. Ce qui montre une fois de plus que le français est une langue initiatique, puisque ce sont les serpentes femelles et non les serpents qui ont régné très longtemps sur notre planète.

La serpente ou la wouivre est le nom qu’on donne à l’énergie tellurique qui fait la puissance d’un lieu, et son caractère sacré si la puissance est grande. Ainsi l’œil du labyrinthe qui orne le pavement de la cathédrale de Chartres vibre à 16’000 bovis, maximum absolu qu’il partage avec le Potala de Lhassa au Tibet. Ce n’est pas un hasard si le célèbre café juste en face de la cathédrale de Chartres s’appelle Serpente…  (lire la suite)

 

 

 

 

 

ça pue le rousti.
j’ai l’air fin con.
j’en ai trop dit,
moi trou sans fond.
viandé, parti, 
tout pour de bon;
ça débouline à gros bouillons.

 

Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse; puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des événements.

Honoré de Balzac

 

 

 

plat-ventrez vous,
goberge-moi mieux.
trognons, voyous, 
putains, foireux:
ma pomme s’en fout,
j’irai pas vieux
beugler rigodons la fleur bleue.

 

Patate et ses potes

 

Mère veux-tu ? Oui Ficelle ! Où vas-tu ? Chu parti ! Par où ça ? Parvati !

 

Xavier Séguin

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Xavier Séguin

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