La doctrine des Druides

 

Les Druides ne sont pas des prêtres au sens moderne, mais plutôt des voyants guérisseurs. Ils ont hérité de tout le savoir atlante, qui était considérable. Je vais tenter de résumer les principaux aspects de leur doctrine, en m’inspirant surtout des recherches étonnantes d’un auteur oublié, Philéas Lebesgue, qui est comme on verra moins un érudit qu’un visionnaire.

 

Philéas Lebesgue

Né le 26 novembre 1869 à La Neuville-Vault près de Beauvais (Oise) et mort le 11 octobre 1958 dans le même lieu, Philéas Lebesgue est un écrivain français à la fois poète, romancier, essayiste, traducteur et critique littéraire au Mercure de France. Fils de cultivateurs, il reprend la direction de la ferme familiale après le décès de son père, en 1908. Dès lors, il exerce parallèlement une carrière littéraire originale qui le fait parfois voyager au Portugal, en Grèce et en Yougoslavie, les trois pays dont il suit l’actualité littéraire au Mercure. (wikipédia)

Dans le n° 27 d’Atlantis, intitulé ‘Rencontre avec le Druidisme éternel’, Phileas Lebesgue écrivait :

« Cette doctrine, que l’on dit avoir influé sur celles des Druides jusqu’à leur faire accepter la croyance en l’immortalité de l’âme, ne s’est-elle pas constituée sur le fond essentiel de la Révélation primitive, dont les Druides étaient eux-mêmes les dépositaires ?… L’enseignement des Druides, qui florissait déjà à l’époque ligurique, c’est-à-dire avant que le nom même des Celtes ne se fût répandu à travers l’Europe, n’a guère laissé de traces…  » (source)Les textes en violet sont de Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

Les druides ou les Druidesses ? L’île magique d’Avalon était celle, non des Druides, mais bien des Druidesses, qui les ont précédés. Et de beaucoup ! Un voile pudique a été jeté par les premiers patriarches sur la très longue période où les femmes tenaient avec brio le rôle actuel des hommes. Y compris dans le maniement des armes. Elles étaient guerrières et chasseresses tandis que les hommes faisaient le ménage à la maison. Mais j’y reviendrai plus loin.

 

Intuition pure

Philéas Lebesgue affirmait souvent : « Tout ce que j’ai pu apprendre du Grand Mystère n’est que d’intuition pure… » (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

Je ne peux m’empêcher de rapprocher cette déclaration de ma propre expérience, qui m’a toujours fait comprendre les mystères par une révélation, un éclair au sein duquel tout est clair et tout éclaire. J’y vois aussi un lien avec cette affirmation d’Einstein qui m’a particulièrement touché : « Je n’ai jamais fait une seule découverte selon le processus de la pensée rationnelle. (…) Si nous voulons améliorer le monde, nous ne pouvons pas le faire avec la connaissance scientifique, mais avec des idéaux. » 

 

 

La Croix Ligure

La civilisation Druidique, ou Ligure, n’est, au contraire de toutes les civilisations, tant orientales que moyennes orientales, ni patriarcale, ni matriarcale, mais duelle. Les druides connaissaient la mesure du temps, les radiations telluriques du sol et du ciel, l’atome comparé à des systèmes solaires, etc…

Les Grecs disaient avoir été instruits par les Druides, ce qui a pu faire écrire à Aristote que la ‘Philosophie’ avait commencé chez les Celtes (Keltoï), et que la Gaule avait été l’institutrice de la Grèce. La civilisation des Druides s’établissait à la fois sur leurs connaissances Cosmogoniques et sur leur Théogonie.

Cet ensemble de la Connaissance de la terre et du ciel, cette Cosmogonie secrète détermina une Théogonie révélant des aperçus profonds sur les origines de la vie, la croyance en la survivance de l’âme et en un Dieu Unique, des rapports entre la Divinité et le magnétisme solaire, terrestre, animal, végétal et minéral. Deux pentacles provenant de la Tradition primordiale sont parvenus jusqu’à nous grâce au Druidisme, à ne pas confondre avec le celtisme et le pseudo-néo-druidisme que nous voyons fleurir aujourd’hui. Ce sont le Zodiaque et la Croix Druidique dite du Dendrophore. (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

Un dendrophore, dans son sens originel, est un « porteur d’arbre », un bûcheron. Cette corporation jouait un rôle essentiel dans le culte de Cybèle, où il portait un pin, l’arbre toujours vert. (aller plus loin)

L’astrologie druidique fait commencer le ‘Zodiaque’ au signe de la Vierge, soit environ quinze mille ans avant notre ère, et que, dans la Tradition Druidique, les Grands Initiés descendent de la déesse Dana et que toutes la mythologie est basée sur le peuple des Tuatha Dé Danann, les fils de la déesse Dana, dont le Grand Dieu n’est autre que Lugh.

Ce Zodiaque est donc contemporain de l’homme de Cro-Magnon, de l’apogée de l’art pariétal, de l’apparition des premières ‘Vénus’ et du culte de la Déesse Mère et de la sacralité de la femme. (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

 

 

Les cinq éléments

La Croix du Dendrophore se retrouve dans Platon, au cinquième siècle avant notre ère, tiré de son dialogue ‘Critias’ :

Je vais redire cette vieille histoire, comme je l’ai entendu raconter par un homme qui n’était pas jeune. Car Critias était alors, à ce qu’il disait, près de ses quatre-vingt-dix ans… un des prêtres qui était très vieux, lui dit :

« Ah! Solon, Solon, vous autres Grecs, vous êtes toujours des enfants… Il y a eu souvent et il y aura encore souvent des destructions d’hommes causées par le feu et par l’eau… tout d’abord vous ne vous souvenez que d’un seul déluge terrestre, alors qu’il y en a eu beaucoup auparavant. »

Puis le prêtre de Sais donne la véritable classification sociale, que l’on retrouve dans le Druidisme Traditionnel. Nous savons que les druides, bien avant les Celtes, connaissaient, non pas trois classes sociales, mais quatre. Voici ce que dit ce prêtre : « C’est ainsi d’abord que la classe des prêtres est séparée des autres, de même celle des artisans, où chaque profession a son travail spécial, sans se mêler à une autre, et celle des bergers, des chasseurs, des laboureurs. Pour la classe des guerriers, tu as sans doute remarqué qu’elle est chez nous également séparée de toutes les autres ; car la loi leur interdit de s’occuper d’aucune autre chose que de la guerre… »

Les quatre éléments de la Croix Druidique sont : l’air, l’eau, le feu et la terre, ils représentent les quatre classes que nous venons de voir : prêtres, artisans, paysans et guerriers. Chose que l’on oublie souvent, c’est que, dans le Druidisme il y a un cinquième élément : l’éther. Dans notre classification, l’éther sera représenté par la classe royale. (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

 

 

Un vaisseau spatial

Je m’inscris en faux, une fois pour toutes, contre l’allégation du visionnaire Lebesgue. La Croix Druidique ne représente pas les quatre éléments. La preuve en est donnée par Lebesque lui-même, quand il ajoute dans la phrase suivante qu’il y a cinq éléments dans le Druidisme originel. C’est exact. Mais dans la croix ligure, ou croix du Dendrophore, on ne trouve que quatre « éléments ». 

Il faut se garder des assimilations faciles. Les Ligures étaient adeptes de la quadripatition fonctionnelle : Artisans et ouvriers, Commerçants et banquiers, Nobles ou guerriers, et pour finir, les Druides eux-mêmes. La ‘classe royale’ citée par Lebesgue regroupe tous ceux que j’appelle les Dieux d’Avant. Leur élément est l’éther, qui désigne l’espace infini, puisqu’il est vrai que les dieux d’avant sont descendus du Ciel, venus de la Grande Ourse, plus précisément de l’étoile Alcor et de sa troisième planète, Or / Ur / Our, selon qu’on la prononce.

Ils sont venus à bord d’un grand vaisseau mère de forme sphérique et de la taille de la planète Vénus. Ce vaisseau mère était en vol stationnaire au dessus du pôle nord et il couvrait tout l’hémisphère nord de sa lumière éblouissante. Les Grecs l’ont appelé Hyperborée, qui veut dire au-dessus du pôle nord.

Tous les dieux venaient d’Hyperborée.

Platon

 

Dans le ‘Critias’ encore, Platon nous donne la description de la cité principale du peuple et de l’île Atlante. Malgré sa grande clairvoyance, le philosophe grec n’a pas compris que les dieux n’habitaient pas une île dans l’océan, mais une île spatiale. Si l’Atlantide s’est effectivement posée sur l’océan auquel elle a donné son nom, elle s’est envolée et non, comme dira Platon, elle n’a pas été engloutie par les flots en furie lors de ce jour terrible. Le vaisseau-mère Hyperborée abritait dans ses cales gigantesques quatre vaisseaux identiques à l’Atlantide. Trois d’entre eux, dont l’Atlantide, se sont posés sur nos océans…

 

 

Au centre de l’île Atlante se trouve un temple élevé. Ce temple a été reproduit dans les cités grecques de la période classique sous le nom d’acropole. 

« C’est dans ce temple que les dix rois de l’Atlantide s’assemblaient tous les cinq ou six ans alternativement, accordant le même honneur au pair et à l’impair. Dans cette assemblée, ils délibéraient sur les affaires communes, ils s’enquéraient si l’un deux enfreignait la loi et le jugeaient », précise Platon. Seule la civilisation druidique présente tous ces aspects. (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

À l’origine, cette acropole était le poste de commandement du vaisseau-île quand il naviguait dans les airs. Platon l’ignorait, tout comme les autres auteurs grecs ou romains qui ont évoqué l’Atlantide.

 

L’île Atlante

«Du côté de la mer, s’étendait, par le milieu de l’île entière, une plaine. Vers le centre de cette plaine on voyait une montagne. Poséidon fortifia la colline en en découpant le pourtour par des enceintes faites alternativement de mer et de terre, les plus grandes enveloppaient les plus petites. Il en traça deux de terre et trois de mer et les arrondit en partant du milieu de l’île… Or cette plaine avait été aménagée comme je vais dire. Elle avait la forme d’un quadrilatère… De la partie haute de la ville partaient des tranchées qui coupaient la plaine en ligne droite et se déchargeaient dans le fossé près de la mer…»

Poséidon n’a rien tracé du tout. Il s’est contenté d’habiter le vaisseau-île Atlantide, qui avait été fabriqué très loin de là, sur Ur en Alcor. Et son fils Atlas a quelque peu cafouillé au décollage…

Dans le ‘Ménon’, Platon nous donne quelques indications sur les Druides et le Druidisme, en laissant parler Socrate : «Ce sont des prêtres et des prêtresses qui ont eu à cœur de rendre compte de leur ministère. Ce qu’ils disent, le voici : l’âme de l’homme est immortelle, et tantôt elle s’échappe, ce qu’on appelle mourir, et tantôt reparaît, mais elle ne périt jamais. Pour cette raison, il faut mener la vie la plus sainte possible… Puisque l’âme est immortelle, puisqu’elle a vécu plusieurs vies, elle a vu tout ce qui se passe ici et dans l’Hadès, il n’est donc rien qu’elle n’ait appris».

Dans le ‘Critias’, Platon nous fait la description des hommes de l’Atlantide : «Ils étaient renommés dans toute l’Europe et toute l’Asie pour la beauté de leurs corps et les vertus de toute sorte qui ornaient leurs âmes et ils étaient les plus illustres de tous les hommes d’alors.» 

 

 

Le Sidh

Sous la forme du calendrier ligure, la Croix du Dendrophore partage l’année en quatre quartier. L’un d’eux débute par la fête de Samaïn, le 1er novembre. Lors de cette fête, les vivants et les morts pouvaient communiquer puisque le ‘Sidh’ s’ouvrait.

Le ‘Sidh’ est le nombril du monde, le monde intérieur habité par les divinités. Cet ‘autre monde’ est accessible par de nombreuses portes, les tumulispluriel latin de tumulus et des monuments mégalithiques. Ces portes du ‘Sidh’ sont également présentes au-delà de l’Océan Atlantique. Dans nos légendes, ce sont les ‘tertres aux fées’. Ce mot ‘Sidh’ signifie Paix et indique le monde de toutes les divinités. (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

On retrouve cette même racine dans le nom sacré du Bouddha historique, Gautama Siddharta.

Nous avons vu également que la Croix Druidique représentait la triple enceinte sacrée. Celle-ci se retrouve de l’époque protohistorique jusqu’à l’époque gallo-romaine. Les enceintes rondes sont toutefois rares et ne concernent que les enclos religieux. Nous voyons, par exemple, la capitale irlandaise Tara entourée d’une triple enceinte symbolisant les trois mondes.

Dans le domaine religieux, elle représente les trois degrés du sacerdoce druidique : Bardes, Ovates et Druides.

Nous avons vu que la plaine avait la forme d’un quadrilatère, qu’en son centre se trouvait le palais royal avec le temple de Poséidon et de Clito, qu’une enceinte circulaire fermait le tout, que des cours d’eau traversant la plaine coupaient celle-ci en ligne droite et allaient se jeter dans la mer par les deux extrémités, qu’en plus nous y trouvons deux sources ; nous avons donc là la parfaite représentation de la Croix dite du Dendrophore. (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

 

La Croix Druidique, dite de Dendrophore, se compose de trois éléments essentiels :
trois cercles concentriques dont chacun a un diamètre triple de celui qui s’y inscrit immédiatement.
N’oublions pas deux éléments essentiels : le point central et le carré formé par les branches de la Croix.

 

Au nombril de la Terre

Voici maintenant l’agencement de l’acropole où se trouvait le palais royal : «Au centre même de l’acropole il y avait un temple consacré à Clito et à Poséidon. L’accès en était interdit et il était entouré d’une clôture d’or.» Nous retrouvons, là, l’enceinte sacrée des druides et la description de la Croix et de son centre.

Au centre de l’île, donc au milieu du temple, se trouvait une colonne d’orichalque sur laquelle était gravée la loi donnée par Poséidon. Le temple devenait donc un Omphalos. (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

L’Omphalos, pour les Grecs, est le nombril du monde. Ici encore l’ami Lebesgue nage dans l’à-peu-près. Il est très excusable, vue l’époque où il a pondu ces lignes. Le nombril du monde, le Centre du Monde, nous sommes encore et toujours dans l’Autre Monde sous nos pieds, ce monde souterrain habité par les dieux d’avant, Ligures, Tuatha dé Danaan, Pré-Celtes ou quel que soit le nom qu’on s’est plu à leur donner. 

 

Dieu ? Ou la Déesse ??

Platon écrit à ce propos : « Dieu, interprète traditionnel de la religion, s’est établi au centre et au nombril de la terre, pour guider le genre humain. » (source)Philéas Lebesgue cité par G. Moreau de Waldan

Là encore, ne tenons pas rigueur à Platon de masculiniser la Déesse. L’Antiquité gréco-romaine était en plein patriarcat, après une longue, très longue période de matriarcat sous le règne de la Déesse Mère et de ses avatars, toutes déesses. Que ce soit Héra, Hathor, Isis, Shakti, Parvati, Innana, Freya, les déesses ont régné pendant cent millénaires, oui, vous avez bien lu. Ici, Lebesgue nous parle des Ligures qu’il origine il y a quinze mille ans.

Seulement quinze mille ans ? Oui, seulement. Et dites-moi, les Ligures étaient-ils patriarches ? Que non. Ils obéissaient à la Grande Déesse, eux aussi. Comme les Tuatha de la déesse Dana Ann. Comme les anciens Celtes. Comme les premiers Vikings. Tous des géants noirs de peau, aux cheveux crépus comme les bouddhas noirs de l’Inde antique.

Il faut se faire une raison, messieurs les machos, le mâle compte bien peu dans ce multivers féminin. Quand on me demande qui est dieu, j’aime réponde ceci :

Dieu est une Déesse noire

 

Ces bouddhas n’ont pas les cheveux crépus, ils abritent des escargots sur leur crâne. Ben voyons !!!!

 

Grand Druide ? Ou Druidesse ?

L’omphalos des Celtes était un menhir, donc un pivot. Le centre du microcosme humain. « Le menhir s’apparente à l’arbre de vie et à l’axe du monde. Dans la tradition celtique, il représentait le ‘Grand Druide’ et était dressé en son honneur. César nous dit qu’il représentait le Mercure gaulois, alias Lug », nous dit encore Philéas Lebesgue.

Lug est un dieu préceltique. Il a donné son nom à la civilisation Ligure et à la ville de Lyon, au nom latin Lugdunum, le dun ou le fortin de Lug. Il est vrai que le menhir, homme dressé, pierre frette ou drettedroite, évoque davange le sexe masculin. Le domen, lui, est plus féminin. C’est l’entrée du monde des profondeurs, la porte divine du Sidh. « Le dolmen se dresse à la limite de la terre des vivants face à la plaine heureuse » dira Lebesgue.

Quant au Grand Druide, n’oublions surtout pas qu’avant la toute puissance des Druides, il y eut l’interminable règne des Déesses. Ces grandes prêtresses de la magie possède en leur ventre l’omphalos, le Sidh, le monde intérieur qui donne la vie. 

La reconnaissance de la supériorité féminine est chose récente. De même que le racisme, le sexisme n’a pas disparu. À l’heure actuelle, il règne encore avec une grande violence non seulement dans des contrées lointaines, mais chez nous, en notre douce France. Douce, c’est vite dit. Des dizaines de meurtres se commettent chaque années contre des femmes ou des noirs. 

Si vous avez la peau noire en plus du sexe féminin, fuyez les cités inhumaines. Si vous n’avez pas le choix ni les moyens de vivre ailleurs que dans ces pièges à rats, surtou restez chez vous. À chaque pas dehors, vous risquez la mort.

 

L’Atlantide

 

Sagesse Celtique

 

Je suis la Voix qui crie dans le désert: « Esquimaux! Boissons fraîches! »
Lao Surlam