« La connaissance scientifique n’est pas objective. Elle est, comme la civilisation, une conjuration. On rejette quantité de faits parce qu’ils dérangeraient les raisonnements établis », écrivaient Pauwels et Bergier, dans leur livre événement Le matin des magiciens. Merci à eux. La lecture de leur fabuleux  bouquin m’a ouvert les yeux bien fermés par des années d’éducastration thacolique.

 

Coup d’essai

Ce fabuleux essai a fait l’effet d’une bombe lors de sa parution en 1960. Il recense de nombreuses anecdotes alors inconnues, il énonce une tapée de faits cachés, dénonce une flopée de contre-vérités, renonce à l’habituel ronron et pour tout dire, il a entrouvert la porte à des domaines inexplorés, parapsychologie, ésotérisme, alchimie, sociétés secrètes, sciences occultes…

Toutes ces disciplines étaient encore inconnues du grand public et les découvrir fut un choc inspirant pour beaucoup d’entre nous. Quel délicieux courant d’air dans la tête et dans le cœur! Les jeunes de ma génération en avaient bien besoin.

 

De l’air!

Privé d’air, j’étais. De  l’air, encore plus d’air ! Je n’ai jamais manqué de rien d’autre. Avant de mourir, à l’instant même de sa mort, Goethe aurait dit : « Mehr Licht! » Voyait-il déjà dans l’autre monde plus de lumière qu’il n’en voyait ici-bas ? Ou bien voulait-il qu’on apporte d’autres bougies ?

La lumière m’inonde chaque jour davantage. Et pour l’air, je n’en manque pas non plus. Dans tout les sens du terme. J’ai du culot plus qu’il n’en faut. Du souffle aussi. À l’instant où j’écris, ma maisonnette vibre et gémit comme une lanterne au grand frais de la Côte du Vent, Pays d’Avant.

 

 

…Coup de maître(s) !

Ce livre n’est pas un roman, quoique l’intention en soit romanesque. Il n’appartient pas à la science-fiction, quoiqu’on y côtoie des mythes qui alimentent ce genre. Il n’est pas une collection de faits bizarres, quoique l’Ange du Bizarre s’y trouve à l’aise. Il n’est pas non plus une contribution scientifique, le véhicule d’un enseignement inconnu, un témoignage, un documentaire, ou une affabulation. Il est le récit, parfois légende et parfois exact, d’un premier voyage dans des domaines de la connaissance à peine explorés.

Je n’ai guère d’intérêt pour l’astrologie qu’on pratique aujourd’hui. Elle est déconnectée des réalités astronomiques et c’est dommage. Notre époque est tellement décadente!

Les astrologues me disent d’un signe d’air, élément très présent dans mon thème astral. Ils ont sans doute raison. Je suis Gémeaux, enfant du vent. Gamin, j’avais un tel culot que Loulou marmonnait : Celui-là ne manque pas d’air!

 

Ami du vent

Pourtant dans mon enfance parisienne, j’en ai souvent manqué. Aujourd’hui en Bretagne, terre d’élection, j’en respire à foison. Et ces vents ont un effet bénéfique. Thérapie naturelle, ils font de moi quelqu’un de meilleur.

Ma jeunesse a souffert du manque d’air. Je passais toutes mes vacances ici, à Erquy, où je retrouvais mes marques. Mais l’année scolaire dans la capitale m’était un supplice. Par intervalle, un doux zéphyr m’apaisait. Je redevenais moi-même. Parfois –rarement– une rafale m’exaltait. Le bouquin de Pauwels et Bergier fut plus qu’une bourrasque.

Tout à coup le monde étriqué, terne comme un notaire, ce tout petit monde privé d’air s’efface. Son fantôme explose en gerbes fraîches. Très désaltérantes. Un nouveau monde est là, irréel encore et pourtant plus vrai que l’ancien. Le malaise permanent se dissipe, la joie irradie, l’instant se soutient et l’avenir m’appartient.

 

Vivre au présent

Dès lors j’ai décidé de vivre au présent. C’est un choix que chacun peut faire, un choix sauvage, qui dure.  J’ai épousé la Connaissance avec un grand C : elle diffère en tout point de la connaissance scientifique, qui n’est souvent qu’ignorance drapée d’indignité.

« Dans la topographie de l’intelligence, on pourrait, dit Charles Hoy Fort, définir la connaissance comme « l’ignorance enveloppée de rires. » Il va donc falloir réclamer une addition aux libertés que garantit la Constitution : la liberté de douter de la science.

Liberté de douter de l’évolution (et si l’œuvre de Darwin était une fiction ?), de la rotation de la terre, de l’existence d’une vitesse de la lumière, de la gravitation, etc.

De tout, sauf des faits. Des faits non triés, tels qu’ils se présentent, nobles ou non, bâtards ou purs, avec leurs cortèges de bizarreries et leurs concomitances incongrues. »  (source)Pauwels et Bergier, Le Matin des magiciens

 

L’évolution est une fiction

Bien sûr, l’œuvre de Darwin est une fiction. Tout est fiction dans cette pseudo théorie de l’évolution. Darwin lui-même, en fin de vie, a voulu retirer son ouvrage maître, The Descent Of Man, qu’il jugeait rempli d’erreurs et d’incohérences. Clairvoyance, enfin ! Sous la pression de ses disciples, il n’en fit rien. Je le déplore. La science de l’homme ne s’en est pas remise.

Depuis deux siècles, on répète ces mêmes âneries sans voir plus loin ni chercher les erreurs. Pourtant innombrables! Alors on met des patchs sur les rustines, on scotche, on rafistole, on fait durer l’erreur envers et contre tout. La théorie de l’évolution fait eau de toutes part, la science s’en fout, ses caciques bornés préféreront couler avec le navire. RIP, sans regrets éternels … ni même éphémères.

 

 

 

Singes savants

Je reste au coin sous un bonnet d’âne, et les singes savants me jettent des bigorneaux. J’aimerais mieux des légumes pour en faire une bonne soupe. Ne croyez pas que je sois ennemi de la science. C’est tout le contraire. Je l’aime assez pour m’irriter férocement des jean-foutre et des fesse-mathieu qui la travestissent sans vergogne et la font tapiner dans les ruelles obscures de leur ignorance. Ne croyez pas non plus que je sois un ennemi des bigorneaux. Je n’en raffole pas, c’est vrai. Bon gré mal gré je dois pourtant les accepter. Ils sont réels, eux.

« Ne rien rejeter du réel : une science future découvrira des relations inconnues entre les faits qui nous paraissent sans rapport. La science a besoin d’être secouée par un esprit boulimique quoique non crédule, neuf, sauvage. Le monde a besoin d’une encyclopédie des faits exclus, des réalités damnées. » (source)Pauwels et Bergier, Le Matin des magiciens

Merci mes amis, ma voie était déjà tracée. Il m’a fallu cinq décennies avant que je me décide à la suivre. Une des rares choses dont je suis sûr : dans son aspect critique et encyclopédique, Eden Saga doit beaucoup au Matin des Magiciens.

 

Papy Boom

Ce bouquin est tombé à pic pour ma génération, celle du baby boom d’après guerre, celle qui allait déclencher mai 68. Elle deviendra celle des babas cool, puis celle des bobos. Elle est maintenant celle des papys la honte, derniers survivants des seventies et du pop rock.

À l’époque, les magiciens avaient le vent en poupe. Ils ont fait place à une autre magie, le virtuel.

Bon, il n’y a pas vraiment de différence : tous les virtuels communiquent. La magie et le web copulent. Je ne me sens pas trop déphasé, malgré mon grand âge. Je suis au pied du mur, juste en face de mon dernier ennemi, la vieillesse. Le seul ennemi que l’on ne peut pas vaincre. Ainsi font les blés qu’on fauche, sauf que c’est moi qui tiens la faux.

 

Science et bon sens

« Où en sommes-nous aujourd’hui ? Des portes se sont ouvertes dans presque tous les édifices scientifiques, mais l’édifice de la physique est désormais presque sans murs : une cathédrale toute en vitrail où se reflètent les lueurs d’un autre monde, infiniment proche. 

La matière s’est révélée aussi riche, sinon plus riche en possibilités que l’esprit. Elle renferme une énergie incalculable, elle est susceptible de transformations infinies, ses ressources sont insoupçonnables. Le terme « matérialiste », au sens du 19e siècle, a perdu tout sens, de même que le terme « rationaliste ». 

La logique du « bon sens » n’existe plus. En physique nouvelle, une proposition peut être à la fois vraie et fausse. A.B. n’est plus égal à B.A. Une même entité peut être à la fois continue et discontinue. On ne saurait plus se référer à la physique pour condamner tel ou tel aspect du possible. »  (source)Pauwels et Bergier, Le Matin des magiciens

 

Soixante ans après

Louis Pauwels et Jacques Bergier ont publié ça en octobre 1960. Soixante ans après, le bilan est mitigé : rien n’a vraiment changé. Les mêmes phrases pourraient exprimer le même espoir dans la science nouvelle dont l’éclosion n’est toujours pas à terme.

La physique quantique, principale percée du siècle dernier, reste cantonnée à un rôle subalterne au lieu d’inspirer, comme elle le devrait, les autres sciences. Au lieu de s’ouvrir comme un vaste éventail, l’infinité des possibles se réduit comme peau de chagrin. Et le cerveau des scientifiques se ratatine sous les jets d’acide d’un ego morbide.

 

Louis Pauwels et Jacques Bergier, les deux magiciens d’un matin 1960

 

Bibliothèque de l’âme

 

Louis Aragon, le fou d’Elsa 1897-1982

 

Métaphysique tranquille

 

Jiddu Krishnamurti 1895-1986

 

Xavier Séguin

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Xavier Séguin

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