Le Pré-Existant

 

Le Plérôme, notion centrale du gnosticisme, méritait bien que j’en parle. Mais j’hésitais. Dans son étude passionnante sur les évangiles de Nag Hammadi, John Lash fait un rapprochement ahurissant qui a déclenché cet article. « Les Archontes nous sont effectivement apparentés car la Déesse est leur maîtresse issue du Pré-Existant, à savoir du Plérôme. (34.8-12). »

 

Reptilienne

Notre déesse est aussi celle des Archontes ! Allons bon. Elle est reptilienne comme eux, pas nous. Elle a une âme comme nous, pas eux. Les Archontes nous ressemblent comme des frères ennemis. Nous sommes pareils mais très différents. L’identité des opposés.

Ce raccourci vertigineux m’a fait entrevoir un monde rêvé. Comment y résister ? Laissant tout en plan sur ce plan de réalité, j’y suis allé séance tenante.

Mon atterrissage fut brutal. Je pique une tête au cœur d’un débat musclé. D’antiques savants en toge s’apprêtent à en venir aux mains dans un tourbillon d’insultes et de glapissements où j’ai manqué me noyer. Je reprends pied pour revenir à mon époque dans ma maison sur la colline.

J’ai dû le faire souvent pour interroger le web et pour prendre des notes. Pour les notions spécifiques à la Gnose, j’ai eu recours à Wikipédia que je n’aime guère, mais qui est pourtant bien utile. Même si elle indique le sud au lieu du nord, une boussole peut nous guider : il suffit d’en tenir compte.

 

Le Pré-Existant

Le Plérôme ou Pré-Existant ? Que faut-il entendre par là ? Un monde extérieur à notre monde, d’où seraient venues des entités surhumaines, toutes puissantes, afin d’ensemencer ce monde-ci. Bien sûr, il faut d’abord définir ce qu’on entend par monde. S’agit-il de l’univers, comme on peut l’entendre aujourd’hui, ou plutôt de la terre, qui était alors la totalité du monde connu ?

Plérôme est un terme provenant du grec ancien : πλήρωμα qui signifie « plénitude ». Il désigne également le monde céleste, formé par l’ensemble des éons que le croyant gnostique pense qu’il atteindra à la fin de son aventure terrestre. (wikipédia)

Ainsi, vous recevrez la force de comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la Profondeur, vous connaîtrez l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, et vous entrerez par votre plénitude dans toute la Plénitude de Dieu. (saint Paul, Épître aux Éphésiens, III, 19)

Le Christ en question n’est pas nommé. Ce peut être n’importe qui.

 

 

Le Plérôme selon Jung

Carl Gustav Jung a rédigé Les Sept Sermons aux morts, un ouvrage gnostique qui viendrait de Basilidevoir plus loin et dont Jung ne serait que l’interprète. Il y présente ainsi le Plérôme : « Le néant est à la fois vide et plein… Chose infinie et éternelle, le néant n’a pas de qualité puisqu’il les a toutes… Ce plein ou ce vide, nous le nommons Pleroma. En lui cessent toute pensée et toute existence, puisque l’éternité et l’infini ne possèdent aucune qualité. En lui n’existe aucun être vivant, puisqu’alors il devrait être distinct du Pleroma possédant des qualités qui le différencieraient de lui. »

Quand le philosophe spiritualiste s’aventure dans la logique formelle, son discours s’obscurcit et les ténèbres gagnent notre esprit confus. Ainsi fait le mental, qui brouille nos pensées à plaisir et qui en tire fierté. Le mental est l’autre nom de l’ego. Il aurait suffit de dire : En lui cessent toute pensée et toute existence, donc aucun être vivant n’existe en lui.

Ce qui n’est pas tout à fait exact, Messieurs Jung et Basilide. Il y a une créature associée au Plérôme. Elle n’est pas en lui, mais à côté de lui. Cette créature est nommée Creatura, la Créature. Elle n’est pas en lui, mais elle est avec lui. Sa présence le contrebalance et lui donne l’équilibre. Oulà ! Comme c’est étrange et très tordu !

 

Interdit aux femelles

L’explication m’apparaît fort simple : cette créature est féminine. Pour les Hébreux, qu’une femelle soit à l’origine du monde, de leur dieu Hachem Yahweh, des humains et de leur peuple était chose impensable. Il était hors de question de mettre une femme dans le Pré-Existant. Encore moins une Déesse toute puissante !

Pourtant, dans d’autres textes gnostiques comme Pistis Sophia, il est clairement dit que la Déesse, issue du Plérôme, peut insuffler une âme à notre corps matériel créé par les Archontes.

Aucun gnostique n’est du même avis qu’un autre, et l’ami Jung ne vient pas simplifier cet embrouillamini.

« La Creatura ne fait pas partie du Plérôme, elle a une existence propre. La Creatura est la seule chose stable et certaine, car elle est empreinte de qualité, plus, elle est la qualité même. Notre nature profonde, intime est la différenciation. Nous en sommes le principe même, et nous procédons d’un processus de Création. Quitter cette nécessaire différenciation nous conduirait à la dissolution. Ce n’est pas la différenciation qu’on doit s’efforcer d’atteindre, mais notre propre différence. »

 

 

Plérôme et Shakti

La Créature est pour ainsi dire la parèdre du Plérome. Elle est sa shakti, dans laquelle je ne peux m’empêcher de reconnaître la Grande Déesse. Les gnostiques professaient un sexisme outrancier, refusant à la femme la place qui lui revient. Par la suite, cette effrayante misogynie n’a fait que croître et enlaidir.

J’avoue n’y rien comprendre. Toute pensée, tout comportement qui rabaisse la femme me paraît non seulement offensant, mais totalement inepte. L’histoire et l’expérience nous montre assez que les femmes sont nos leaders naturels, à nous les humains. Que serions-nous sans elles?

C’est simple : nous ne serions pas. Si nous sommes incapables d’admettre une telle évidence, il nous est impossible de regarder le monde et ses phénomènes avec un regard neutre et bienveillant. D’où la discorde universelle, la haine, le sadisme, les guerres et les massacres en tous genres.

 

Jung et Basilide

Basilide est un philosophe et théologien paléochrétien qui enseignait à Alexandrie au début du 2e siècle. On le tient pour le tout premier gnostique historique. D’un pessimisme absolu, son enseignement oppose le monde des hommes, irrémédiablement déficient, et le Dieu du Bien absolument inaccessible.

Le Monde et Dieu sont séparés par trois cent soixante-cinq cieux dont l’ultime est l’Esprit Saint qui constitue la limite du monde supérieur. Seuls des initiés instruits des mots de passe secrets peuvent franchir et surmonter les obstacles des puissances mauvaises. Dieu, au-delà de tous les êtres, est en lui-même un « non-être » où se crée la semence du monde, un programme génétique d’un déterminisme inéluctable. (wikipédia)

Bien que l’existence historique de Basilide soit clairement avérée,contrairement à celle de Jésus! nous possédons très peu de textes attestant de sa doctrine. Du coup je soupçonne Maître Jung d’avoir un peu brodé sur une trame ô combien lâche, et d’exposer son point de vue sous couvert de celui d’un grand nom antique. Comment pourrais-je lui en vouloir, moi qui ne fait rien d’autre ? Il est vrai qu’en moi le conteur prend le pas sur le philosophe…

Jung était voyant et perspicace. Qui nous dit qu’il ne pouvait pas s’aventurer lui aussi sur la ligne de temps ? Un exploit dont l’inepte Freud était bien incapable.

 

 

Les Archontes selon Lash

John Lamb Lash, né en 1945 dans le Maine aux États-Unis, est un auteur américain et un universitaire en mythologie comparée. Décrit comme le véritable successeur du mythologue américain Joseph Campbell, John enseigne la mythologie, le gnosticisme, les mystères pré-chrétiens. Il a voyagé à travers le monde et a vécu au Japon, au Royaume-Uni, en Grèce, en Norvège, en France, en Espagne et en Belgique. (source)

Lash est un gnostique, et non des moindres : c’est un convaincu, qu’on écrira en un seul mot s’il vous plaît. Voici sa définition de la Gnose : Une révélation authentique et en évolution permanente. La meilleure façon d’aborder le Gnosticisme est au travers de la vision du cœur, en lequel cette révélation vit un processus de naissance perpétuelle.

Selon la Gnose du 2e siècle, les Archontes sont les Maîtres des Ténèbres, de la Matière et du Sommeil. Très anciens habitants de cette planète, ils l’ont rendue accueillante et belle. Ils voulaient y mettre un être divin, ils n’ont pu créer que notre corps matériel. La Grande Déesse et ses Archanges ont terminé le travail en nous donnant l’Esprit. Ainsi tenons-nous à la fois des Archontes et des Archanges. (lire la suite)

 

Le Révélateur

Dans une étude précédente, Les Archontes selon John Lash, j’ai mis en évidence la convergence de vues entre Lash et moi-même sur la non-existence historique de Jésus. Lash a un énorme avantage sur votre serviteur, il lit le copte. Ce qui lui permet d’affirmer que Jésus n’est mentionné dans aucun des évangiles apocryphes, les plus anciens et les plus fiables, datant du 2e et 3e siècle de l’ère commune. Les évangiles canoniques, les seuls que reconnaisse l’église catho, ont été écrits mille ans plus tard, autour du 13e siècle. On peut à bon droit douter de leur authenticité. Bien fol est qui s’y fie.

Misogynie ordinaire
François Ier est réputé pour mener une vie amoureuse débridée. Désireux de laisser une trace de son dépit après le changement d’humeur de l’une de ses nombreuses conquêtes, il aurait gravé ces deux vers : « Souvent femme varie / Bien fol est qui s’y fie » sur la fenêtre de sa chambre à Chambord. L’histoire ne dit pas quel tour de cochon le roi avait joué à la belle pour qu’elle se détourne de lui…

Jésus est donc introuvable dans les évangiles coptes. Le mot christ n’y figure pas non plus. Énorme révélation, merci infiniment monsieur Lash! Vous apportez une confirmation textuelle à mes visions. Dans ses leçons, John Lash ne l’appellera jamais ni Jésus ni le Christ, mais le Révélateur. C’est selon lui ce qui rend au plus près le texte original. Un révélateur que je traduirai dans le langage des dieux d’avant : celui qui ôte le voile d’Isis.

 

Les initiales XS

Dans le texte copte, ce clairvoyant est désigné par deux lettres, XS, que les chercheurs du Vatican ont traduit par Kristos. John Lash nous expliquent qu’ils se sont trompés… volontairement ou non. XS pourrait se traduire par Kristos s’il s’agissait d’un texte grec. Mais en copte, kristos s’écrit XC.

Tout ceci pour vous dire qu’il n’y a pas de Christ et encore moins de Jésus dans les textes de Nag Hammadi. Par contre, les Archontes y sont abondamment cités. Et moi aussi, en toute modestie, puisque je m’appelle Xavier Séguin.

Ci après, sensible à cette critique pertinente, une icône moderne fait une erreur volontaire en remplaçant les initiales XS du texte copte original par XC à côté d’un christ (imaginaire) en médaillon sous les archanges géants. Devrais-je dire les archontes géants ?

 

 

Qui sont donc ces archontes? Des anges ou des démons? Je me pose sérieusement la question puisque j’ai trouvé dans l’évangile canonique de Jean cette expression qui m’a cloué le truc : L’archonte Michel. Ou l’archonte Gabriel. Stupéfiant pas vrai ? Les archontes et les archanges seraient-ils les mêmes ? En grec ancien, archonte signifie l’administrateur. Le patron, quoi. Il est vrai que les Archontes, indubitablement, sont nos maîtres.

 

Yaldabaoth le démiurge

Yaldabaoth (fils du chaos) ou Sabaôth (dieu des armées) est le nom du mauvais démiurge dans les traditions gnostiques, par exemple chez les Nicolaïtes et les Séthiens. Il a été assimilé notamment au Yahweh hébreu, au Chronos grec, et à d’autres équivalents dans d’autres cosmogonies.

Pas de dieu unique pour les Gnostiques. Ils croient que Yaldabaoth est une divinité émanée du vrai Dieu. Le démiurge est la cause du mal par sa création désastreuse qui mêla la matière à l’étincelle divine.

Les Archontes sont, dans le Gnosticisme et les religions étroitement liées à lui, les constructeurs de l’univers physique. Parmi les Archonties, Ophites, Séthiens et dans les écrits de Bibliothèque de Nag Hammadi, les archontes sont des dirigeants, chacun étant lié à l’une des sept planètes; ils empêchent les âmes de quitter le royaume matériel. (wikipédia)

 

L’Hebdomadaire

L’Hebdomadaire, tel est le nom des sept archontes corrélés chacun à l’une des sept planètes du système solaire.

Ce qui signifie clairement que ces derniers n’ont pas créé l’ensemble de l’univers matériel, mais seulement notre système stellaire, avec une grave erreur : ces ignorants prennent la Lune pour une planète !

Sept planètes, 365 cieux entre le Monde et Dieu, décidément les Gnostiques mesuraient tout à l’aune de notre planète. C’était pour eux la totalité.

Quand on lit que l’Hebdomadaire empêche les âmes de quitter le royaume matériel, il nous fixe uniquement sur le système solaire. Tout se passe comme s’il n’y avait pas de matière ailleurs. Serions-nous dans une bulle virtuelle, comme je me tue à le répéter depuis 20 ans? Certains physiciens y pensent très fort et s’efforcent de le prouver.

 

Les Sept Rishis

Jusqu’ici, malgré les progrès de notre astronautique, nous sommes restés bien sagement dans notre système stellaire. Les autres étoiles resteront encore longtemps hors de notre portée. En sera-t-il de même quand nous tenterons d’y aller ? Les Archontes nos maîtres nous laisseront-ils faire, invalidant ainsi les élucubrations de la Gnose?

Bref tout ceci me paraît bancal et tiré par les cheveux d’ange, ou de comète.

Ces sept archontes me rappellent irrésistiblement sept autres créatures divines ou quasi-divines, les Sept Rishis. Ils jouent un rôle équivalent aux sept archontes dans la tradition hindouiste. Une culture corrélée à la nôtre, à travers la porosité indo-européenne.

 

 

La terre creuse

S’ils existent, ces archontes démiurges sont des démons. L’inframonde qu’ils habitent, ce vaste espace vide au centre de la terre, n’est-ce pas l’enfer des chrétiens, avatar des Enfers gréco-latins?

S’ils sont des démons, pourquoi les évangiles les assimilent-ils aux archanges ? A priori ces derniers sont les serviteurs des dieux. Ou de la Déesse. L’une comme les autres sont Reptiliens, mais ça ne prouve rien. Dans cette partie de la Voie Lactée, il semble que les Reptiliens dominent les autres espèces.

Maintenant, rappelez-vous le tarot de Marseille. L’arcane XV Le Diable n’est pas un mauvais tirage, puisqu’il exprime la montée de la kundalini et l’ouverture des six premiers chakras. Ces montées d’énergie font partie des meilleurs choses de la vie.

 

L’Ailleurs plus grand

Tandis que les Archontes sont les bâtisseurs de la matière, tout puissants en ce domaine uniquement, la Déesse vient du Pré Existant. Il s’agirait d’un incréé extérieur à notre univers.

J’ai fait ce rêve éveillé dans un tout autre contexte. J’ai connu des êtres immenses qui nous ressemblaient comme frères et sœur. Ils sont réellement les créateurs de notre univers physique. Mais ils n’ont rien de Reptiliens.

Ils faisaient des expériences de physique amusante dans un laboratoire inconcevable. Et là, sous mes yeux ébahis, voici qu’ils font péter quelque chose vraiment puissant. Ils sont indemnes, mais fort surpris. Médusé, j’assiste aux premiers instants de notre univers.

 

Le Big Bang est un accident

Ces géantissimes humanoïdes sont les auteurs du Big Bang. Désolé, Messieurs les physiciens, le Big Bang n’est pas le début, mais une péripétie au sein d’une création continuée, pour reprendre une expression chère à René Descartes. Le résultat d’une expérience amusante, surprenante il est vrai, surtout pour moi. Mais somme toute insignifiante.

Assurément ces Messieurs-Dame habitent le Pré-Existant, le Plérôme. Ils existaient longtemps avant que notre monde surgisse d’une explosion fortuite. Ils existeront longtemps après que notre univers se sera éteint, quand toute matière aura disparu avec lui.

Alors et pour toujours resplendira le règne de l’immatériel.

 

Que vienne l’Immatériel

Oui, que son règne arrive. Qu’il vivifie cette planète si belle que nous rendons si moche. Qu’il fasse disparaître à jamais toute trace de notre iniquité, perversité, bestialité, obscurité, superficialité, imbécilité, nullité, matérialité. Qu’il nous rende à nous-mêmes, qu’il nous restitue notre véritable nature spirituelle, immortelle, éternelle, immatérielle. Pour qu’enfin l’amour nous rende amènes, AMEN ! 

 

 

La Vierge Mère

 

 

Les Reptiliens

 

 

 

 Je ne crois pas à la vie après la vie, mais j’emporterai tout de même un sandwich.
Woody Allen