Membre d’une communauté civile d’essarteursdéfricheurs du Pays éduenBourgogne du Sud Morvan, Jehan sort de sa forêt natale, s’approche d’une abbaye cistercienne. Bientôt enrôlé dans l’équipe des Compagnons constructeurs, les mystérieux Enfants de Maître Jacques et les Pédauques, il devient frère constructeur sur les chantiers des cathédrales.
Dans son chef d’œuvre Les chemins de Compostelle, Henri Vincenot décrit la vision qu’il a eue, celle d’une vie antérieure dans la peau d’un garçon sans instruction, Jehan l’essarteur. À travers quelques extraits de son fabuleux bouquin, je vous donne ici un aperçu des trésors de connaissance sacrée que ce visionnaire a retrouvés.
Jehan dit Le Tonnerre va devenir Compagnon bâtisseur et découvrir un à un tous les secrets médiévaux, issus d’un savoir très ancien qu’on peine à admettre aujourd’hui. Le bourguignon Vincenot s’y trouve comme chez lui. N’est-il pas le Pape des Escargots ?
L’auteur
Henri Vincenot est un artiste, écrivain, peintre et sculpteur français. Né en 1912 à Dijon 8 rue des Perrières, dans le quartier cheminot près de la gare, Henri Vincenot passe son enfance dans une famille d’employés du chemin de fer. Il décède dans cette même ville en 1985.
Mes commentaires sont dans cette couleur, « et le texte de Vincenot est comme ceci. »
La Communauté
« Ils étaient là alignés de chaque côté de la grande table, qu’ils avaient taillée dans un gros chêne fendu en deux. Dans l’épaisseur du bois ils avaient coupé des sortes de trous en forme d’assiettes, chacun le sien, où les femmes versaient la nourriture. On lavait tout ça, après le repas, d’un grand seau de lessive de cendres. C’est ainsi qu’on faisait la vaisselle à la Communauté. »
Je suis arrivé en Bretagne en 1953. J’avais quatre ans. La longère achetée par mes parents était dans son jus médiéval. Sur le sol en terre battue, les souris trottinaient de miette en miette. La table était comme celle des essarteurs. Épaisse comme une poutre, elle était creusée de six trous sur son pourtour.
Au-dessus, un bloc de sel de mer pendait à un gros crochet. Les aliments n’étant pas salés, chaque convive se levait pour passer un coup de langue sur la motte de sel.
Inutile de préciser que nous n’avons pas suivi cette coutume. En bon parigot, Papa a cloué un isorel sur la table pour y poser nos assiettes. N’empêche. Des années durant, il a conté cette histoire à tous nos visiteurs.
Le mire
« -Il faut aller chercher le mire.
C’était un homme qui, au village, guérissait les gens en faisant payer sa science. Il avait de bonnes recettes contre tous les malandres.
-Tiens Jehan, prends cette bête. Entrave-lui ailes et pattes et porte-la vite au mire, il a un élixir contre ces douleurs-là.
Jehan était déjà sur le seuil et il partait d’un bon pas lorsque la fille de Thibault, Reine, s’élança.
– J’y vais avec toi !
Ils arrivèrent chez le mire et lui donnèrent la poule.
– Je ne peux remuer ni pied ni patte, je ne peux donc pas aller dans votre quartier. Mais dites-moi ce qu’il ressent, je vous donnerai ce qui lui convient.
– Je vois, je vois, dit-il lorsqu’ils eurent expliqué. C’est un caillou qui ne peut pas sortir de lui. Donnez-lui ça : une cuillerée à l’aube, une cuillerée à matines, une cuillerée à messe, une à vêpres, une cuillerée à complies !
Et il leur céda une grosse fiole pleine d’un liquide ambré assez épais. Ils y mirent le nez et convinrent qu’il y avait là-dedans un fameux baume, que rien qu’à le respirer on se sentait guéri de toutes les douleurs passées, présentes et à venir. »
Avant le Christ
« Lorsqu’il arriva chez les moines, ils étaient tous au travail, mais sous un ormeau, le Prophète était en grande discussion avec trois moines blancs et le Père Abbé. Le Prophète s’agitait :
– J’en ai prou de vos Grecs et de vos Romains! À vous entendre, on ne peut pas faire un pet qui n’ait déjà été pété deux fois par eux! Et les Hébreux! Et la Bible! Mais longtemps avant le Christ, il y avait une Révélation supérieure à celle d’Israël, mes petits frères! Elle ne venait pas d’Orient, mais d’Occident ! Et les Druides l’ont reçu du Dieu des Mers, c’est vous dire qu’elle venait de l’autre côté!
Et si vous voulez le savoir, c’est vers les Druides que Pythagore et Platon ont tout appris ! Et les Compagnons que vous avez là, savent faire la quadrature du cercle... »
Le Dieu des Mers n’est pas forcément le Grec Neptune, il s’agit plutôt d’un illustre navigateur celte issu d’Hyperborée, qui a fait le tour de la terre à la tête d’une puissante escadre, celle des Peuples de la Mer.
Tous les dieux venaient d’Hyperborée.
Partout où ce conquérant est passé, il a laissé le souvenir d’un guerrier redoutable, d’un administrateur exemplaire et d’un géant d’une grande sagesse.
Il s’appelait Ramos le Druide. Mais il a eu autant de noms que de vies. Ram le Bélier d’Armor a tenu tête aux druidesses toutes puissantes avant de devenir Fils du Soleil sous le nom de Ra l’Égyptien et prince régnant en Inde sous le nom de Rama, enfin au Tibet, sous le nom de Lama, il fonde le lamaïsme qui deviendra le bouddhisme. Il est le premier bouddha mythique, un bouddha noir.
L’autre côté auquel le Prophète fait allusion pourrait être l’Amérique, continent que Rama le Nègre a pacifié également. Pour ma part, je crois que cet autre côté désigne le lieu d’origine des dieux d’avant, à savoir Hyperborée, leur vaisseau-mère gigantesque, venu de la Grande Ourse.
La quadrature du cercle
« Plus intéressés qu’ils ne voulaient le paraître, les Pères s’approchèrent de lui :
– La quadrature du cercle, dites-vous ?
– Oui : le passage de la table ronde à la table carrée !
– On serait curieux de voir ça !
– C’est simple, dit le Prophète. Vous développez la circonférence pour en avoir la longueur. Cette longueur servira de base à un triangle dont la hauteur égale le rayon du cercle.
– Mais la table carrée, comment l’obtenez-vous ?
– Comment, à partir de ce triangle, on obtient un carré de même surface ? À quoi vous sert d’avoir saint Benoît comme maître ? Allez le demander à votre abbé, il connaît ça comme il connaît la Croix du Dendrophore, la croix éduenne, notre croix, bien antérieure à celle du Christ ! »
C’est la croix aux quatre branches égales, figurant le plan des quatre quartiers de l’Atlantide ou d’Hyperborée. Lire L’origine de la croix.
Chiffres du diable
« On te fait inscrire l’icosaèdre dans un cube. Bon. On te calcule la longueur d’un entrait ou d’un arbalétrier. Bon ! On t’entre dans le crâne les mystères de la croix celtique et les symboles essentiels de nos ancêtres. Très bien. On t’apprend à construire la voûte. Parfait ! C’est ça notre Révélation. Elle est nécessaire pour poursuivre la régénération de l’homme. »
« Des chiffres ? Il n’en utilisait jamais. Peut-être en existait-il quelque part, mais Jehan, à la Communauté, n’en avait encore jamais rencontré, et il semblait bien que le Gallo et le maître l’Oiselet n’en eussent point vu non plus. L’homme peut parfaitement vivre, créer et procréer sans chiffre. Le chiffre est une invention du diable. C’est à coup sûr le fruit de l’arbre défendu. Et les cuisines qu’on peut faire en les combinant sont poison mortel.
Quant à cette science, que les Arabes ont osé apporter de leur terre à scorpions, et qu’on nomme « al djebra », c’est le sperme du diable. »
Le maître d’œuvre des chantiers médiévaux se passait fort bien de tout calcul. Il avait sa canne qui lui servait de mesure en la reportant autant de fois qu’il fallait. Il savait prendre de mystérieux alignements, usait du compas et de la règle. Doué de double vue ou vision subtile, il discernait les strates d’énergie s’élevant du sol. Ces outils-là sont ceux des druides. Ils suffisaient amplement pour bâtir les cathédrales.
Il y a une certaine férocité — et même une férocité certaine — dans les propos du Prophète à l’égard des Arabes. N’oublions pas qu’à cette époque les Arabes étaient des conquérants issus d’une civilisation avancée, comme en témoignent les palais et mosquées qu’ils ont construits en Espagne. Et si Charles Martel ne les avaient pas arrêtés à Poitiers en 732, la France médiévale eut été arabique.
Maçons mystiques
« – L’on retrouve tout naturellement, chez nos compagnons constructeurs,du Moyen Âge la persistance des préoccupations du druidisme !
– On ne connaît rien pourtant de l’organisation du compagnonnage sous l’occupation romaine ? dit le père abbé.
– Vous ne connaissez peut-être rien vous, parce que vous n’interrogez que les textes latins. Mais moi, je sais bien par la tradition orale qu’il existait ici à Autun, chez vous, au bienheureux temps,plusieurs millénaires avant notre ère ! un Ordre de Constructeurs qui comprenait le Dendrophores ou charpentiers, les Centonaires ou maçons mystiques, et les Fabres ou serruriers. Cela venait du fond des tempsplusieurs millénaires avant notre ère ! et s’est perpétué jusqu’à nous. »
J’ai traité de ces sujets dans l’article: L’occident n’est pas né en Grèce.
Saint Bernard
« – Bernard de Fontaine ? C’est peut-être un Grand Passant ? Oui, je crois, un Grand Passant ! Mes frères pensent que les Grands Passants sont tous morts et qu’il n’en reste plus, que ces grands missionnaires qui annoncent le renoncement ont disparu, ou que, s’il s’en présente, on leur accorde dans un petit coin de l’âme une bénédiction en paroles et pfuitt!… on retourne à la bouffe, à la ripaille et à la prévarication. »
Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, né en 1090 à Fontaine-lès-Dijon et mort en 1153 à l’abbaye de Clairvaux, est un moine bourguignon, réformateur de la vie religieuse et saint catholique. Saint Bernard de Clairvaux fut l’individualité la plus marquante de l’Église médiévale et l’un des hommes les plus actifs et les plus importants du 12e siècle.
Merlin et Viviane
« Tu vois bien ce qu’ils ont fait de Merlin? Un vieillard libidineux, alors que c’est le prince de la Connaissance. Et Viviane? Tu as vu ce qu’ils ont fait de Viviane? Une putain pourrie, alors qu’elle est notre symbole lumineux de l’intelligence dont Merlin, par sagesse et connaissance, est arrivé à mériter l’amour. »
Quand Merlin fut bien vieux, à la fontaine de Barenton en Brocéliande, il rencontra Viviane, de quarante ans sa cadette, dit la Légende du Graal d’après Chrétien de Troyes.
Merlin n’était pas un druide, contrairement à ce qu’on raconte un peu partout. Les druides appartenaient au clan du Sanglier, tandis que Merlin était du clan du Loup. Il était grand passant et portait le titre d’enchanteur.
La pauvreté
« Sont voués à la pauvreté ceux qui luttent pour soulever le voile que les hommes ont étendu sur la loi des causes et des effets. Ceux qui ont la passion de connaître les au-delà, ceux-là négligent les choses ordinaires de la vie… C’est la règle aussi, qu’ils soient méprisés. »
Le voile d’Isis rend les humains aveugles à la transcendance, il leur fait prendre les vessies pour des lanternes et le savoir trivial pour la connaissance sacrée. La richesse matérielle tue la flamme intérieure. Aussi les chercheurs de vérité s’en détournent, ils n’ont pas d’autre choix. Et c’est bien. Oui, la pauvreté nous convient.
Comprenez donc dans quel esprit je sollicite votre aide financière. Ce n’est certes pas pour m’enrichir. Je répugne à le faire, le dieu de l’époque m’y contraint.
L’archonte Mammon, diable de l’argent, est assurément le maître du monde. Tout passe par lui, il est incontournable.
Templiers et cathédrales
- Les Templiers
- La malédiction du Templier
- Le trésor des Templiers
- Le droit de tuer
- Le printemps des cathédrales
- Les étoiles de Compostelle
- La construction sacrée
- Art gothique, art roman
- Cathédrales païennes
- L’amour courtois
- Le labyrinthe de Tintagel
- La Mère l’Oie
- Les Jacques ou Cagots
- Les Tables de Chartres
- Libera-me
- La grève des cathédrales
- Les Passants du Devoir
Nos maîtres Reptiliens
- Le Peuple Serpent
- La religion d’Adam
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- Serpents Volants Anunnaki
- Le Serpent et le Vautour
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