Le Livre des Déesses — Sixième volet
Elle se disait l’Humaine. Elle habitait une île de l’Océan Indien. Longtemps les mails et les ondes astrales nous ont unis. L’histoire de sa vie était une mélopée destroy. Avant de traverser les mers pour venir me voir, elle m’a écrit ce qui suit. Ces versets font une belle fin pour ce Livre — puisque l’Humaine est une Déesse. Qui se souvient de loin.
Versets 190 à 195
190 Je t’ai créé Homme, par devoir et par châtiment
191 Je fis partie des bannis et des proscrits
192 En charge de peupler la terre
193 Pendant que mes frères se battaient
194 Pour savoir comment dépasser ce que Père leur avait donné
195 Moi je me languissais de Lui
Elle l’Humaine m’a écrit ces textes, non comme des citations, mais comme des événements vécus dans une vie antérieure, ou au cours d’un voyage astral à rebrousse-temps. Tout se passe comme si mon interlocutrice avait été notre créatrice Sophia, Hathor ou quelque soit le nom qu’on lui donne. L’Humaine nous a créé par devoir, ce n’était pas son initiative, elle obéissait aux ordres venus de plus haut. Par devoir, mais aussi par châtiment. Le verset suivant clarifie ce propos. Les dieux qui sont venus terraformer cette planète et créer l’être humain sont des bannis, des proscrits.
Il y avait deux équipes, nous dit-elle. La première, celle de l’Humaine, en charge de repeupler la Terre. La seconde, qu’elle appelle ses frères, devaient faire mieux encore que les dons du Père. Qui est ce Père ? Il est en commandement, mais je ne pense pas qu’il s’agisse du Tout-Puissant de la Bible, du Coran et de la Torah. Il est aux ordres de la Déesse, qu’il ne faut pas confondre avec l’Humaine. Cette dernière se dit notre créatrice. Elle correspondrait à Ninhoursag / Inanna de Sumer, voire à Ea / Enki, notre père, le génial généticien qui nous a créés.
Versets 196 à 201
196 Je communiquais avec le Grand Tout, ainsi était ma vie
197 Je communiquais aussi avec « Elle »
198 Il m’arrivait de plonger et de descendre regarder
199 Votre espèce évoluer
200 Mais il m’était interdit de vous parler
201 Et de vous rencontrer car j’étais fille de Lui
L’Humaine est fille de Lui, le Père. S’agit-il de Zeus ? J’ai montré que Zeus n’est pas le patron. Que fait-il à part organiser des batailles de troupes humaines contre sa fille Athéna ? Il joue à la guéguerre et drague tant qu’il peut. À chaque fois, Héra sa sœur et épouse lui remonte solidement les bretelles. Il se fait tout petit, le dieu de la foudre. Il devient le pâle dieu d’une fusée d’artifice.
On le voit, établir des correspondances entre les diverses traditions mythologiques se révèle une tâche délicate, hasardeuse. L’Humaine communique avec le Grand Tout, qu’elle distingue de Lui le Père. Ce dernier est aussi doublé par Elle.
En résumé, l’échelon suprême est bicéphale : le Grand Tout et la Grande Déesse Elle. Le Grand Tout pourrait désigner les grands dieux du centre galactique, ces giga géants qui restent proches du Trou Noir central et qui, pour résister à son attraction dévorante, ont développé une taille hallucinante de plusieurs kilomètres, voire plusieurs dizaines de kilomètres.
Dans son jeune temps, la Grande Déesse est allée à Grand Central voir ces giga dieux. Ils sont en charge de notre galaxie la Voie Lactée. Àce titre, ils ont souhaité rencontré l’impératrice des mille étoiles, notre Grande Déesse qui règne sur tout ce secteur de la galaxie, le système solaire, la Grande Ourse, Orion, Sirius et les Pléïades, pour ne citer que les plus connus.
Versets 202 à 206
202 Pourtant je ne fus pas insensible à ton état Homme esclave
203 Ainsi étais-tu et je suis encore là pour toi Homme
204 J’aime ton espèce car même s’il t’est difficile
205 De porter la lourdeur, de supporter l’éclair, tu restes ma création
206 Et pour cela, en mémoire de cela, je me dois de réussir
Oui, les dieux d’avant nous ont créés dans un seul but, travailler pour eux et faire la guerre à leur place. Les pacifistes et les flemmards sont des héros qui clament leur indignation à la face de nos anciens maîtres. On voit que l’Humaine n’est pas insensible à notre condition. Elle nous aime assez pour ne pas supporter l’état de servitude et de soumission où les dieux d’avant nous ont maintenus.
Ce qui me fait dire qu’elle appartient aux Déesses du Plérôme. Elle est intervenu après que les Archontes aient façonné notre corps physique. Une vraie réussite, soit dit en passant. Ce fut son avis. Aussi a-t-elle souhaité nous donné une âme éternelle. L’accès possible à la divinité. Une voie de libération pour nous hisser au delà de notre condition misérable.
En effet, nous ne pouvons supporter l’éclair, dit-elle. Or l’éclair est libérateur. Il donne l’éveil, mon benefactor Flornoy a pu en bénéficier. Pour retrouver notre condition divine, il est nécessaire d’être éveillé. L’éclair est l’éveil automatique, d’où les gigantesques machines de pierres que les anciens ont construit pour attirer la foudre.
Nous avons aussi beaucoup moins de force que l’humanité précédente, les géants de 4m. Ou les Cyclopes de 50m, bâtisseurs des mégalithes et des pyramides aux blocs gigantesques. Ces êtres puissants pouvaient, eux, porter la lourdeur.
Versets 207 à 212
207 Je dois pouvoir moi aussi m’affranchir de la matière
208 Afin de te rendre ce que m’a légué mon Père
209 Homme, je suis lourde, vois comme je peine
210 Je connais tes affres mais je connais aussi la caresse de ta tendresse
211 Alors je me battrai encore pour toi, pour ton espèce
212 Pour l’avenir que tu recèles mais au Nom de Lui, je t’en prie réveille-toi
L’Humaine se dit prête à affronter les Archontes pour nous aider à nous libérer. Mais pourquoi « au nom de Lui » au lieu de « au nom d’Elle » ? Voilà une des choses que j’aimerais lui demander…
Telle Isis, Elle l’Humaine a le don d’éveil. Il lui suffit de toucher un humain pour que son taux vibratoire atteigne le niveau de blanche clarté qu’il est convenu d’appeler éveil. Elle le fait autant qu’elle peut, car il y a en l’humain un avenir divin qu’elle sait voir. Sa tâche immense doit l’accabler. Tant de travail reste à faire pour éveiller les milliards d’humains qui s’entassent sur la planète verte — qui devient grise…
Si j’ai vu dans un avenir indéterminé que nous aurons tous à nous affranchir de la matière, Elle l’Humaine le savait déjà. Je me doute bien qu’en lisant ces mots il y a douze ans je n’en ai pas compris la moitié. Mais ça m’a plu. J’avais imprimé ce mail, ce qui me permet de le retrouver à présent que mon ancien ordi est mort et avec lui toutes ses données… Méfiez-vous de l’informatique et de tout support dématérialisé !
Quand nous serons dématérialisés, aurons-nous perdu tous nos souvenirs ? Que voulez-vous que j’en sache ? Je ne suis qu’un homme tout à fait matériel encore. Et s’il m’arrive de visiter l’avenir, c’est toujours par un don divin. Les dieux nous cachent bien des choses et les déesses ne nous disent pas tout… de peur sans doute de divulgâcher notre avenir.
Versets 213 à 217
213 Beaucoup d’entre nous sont descendus
214 Pour imposer notre loi et diminuer ainsi votre potentiel
215 Je devais reprendre le flambeau sur une grande cité
216 Ainsi étais-je manipulée quand à mes yeux était cachée
217 La noire misère qui vous tenaillait
(source)
Au moment où l’Humaine m’écrivit ces mails, j’ignorais tout de la grande Déesse et du rôle primordial qu’elle a pu jouer dans notre origine. C’est bien dommage, car je n’ai pas eu l’occasion de lui demander des éclaircissements qui seraient aujourd’hui bienvenus. Je ne peux plus le faire, malheureusement. Il se trouve que l’Humaine est venu me voir ici même, à Erquy dans les Côtes d’Armor. Erquy, l’antique Rekinea.
Sa visite n’était pas seulement amicale. Elle voulait un exorcisme. J’ai déjà conté cet épisode, je n’y reviens pas. Cette rencontre, je l’avoue, a laissé en moi une marque indélébile. Je ne suis pas fana des exorcismes, je n’en ai fait que très rarement, et je suis trop fatigué pour accepter d’en faire d’autres.
Pourtant, imaginez ma surprise quand en triant de vieux courriers je suis tombé sur ce mail qui tombe à pic. Tout ce qu’elle dit fait aujourd’hui du sens pour moi. Et quelle synchronicité ! Retrouver ce précieux témoignage quand je rédige et publie ce Livre des Déesses ! À n’en point douter, l’amie Yesaëlle était une déesse. Je suis heureux et honoré de l’avoir rencontrée et d’avoir pu l’aider.
Sauf que mon aide, en l’exorcisant, lui a ôté la plupart de ses souvenirs de vies antérieures. Il se peut que depuis lors — c’était il y a dix ou douze ans — l’Humaine ait recouvré ses esprits d’avant ? Mais je n’ai plus aucune trace d’elle. Si d’aventure elle me lit, j’aurais un vif plaisir à entrer en contact pour pouvoir échanger quelques mots avec Elle l’Humaine … Yes à Elle.
Relisant ce poème aujourd’hui, sa clarté m’éblouit. Prophétie, initiation, rien ne manque. Elle avoue tout, ma belle sorcière des mers du sud. Elle sait qui elle est et qui elle a été. La bonne et la mauvaise déesse partageaient son corps dès sa naissance. La pauvre petite fille a été avalée par un Archonte qui l’a croquée jusqu’à la moelle des os.
Le Livre des Déesses
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