La haute antiquité aurait-elle connu la navigation hauturière ? En tout cas, des textes antiques attestent la présence de très grands bateaux, comme l’arche de Noé, qui a été reconstituée à l’échelle biblique dans le Kentucky par des évangélistes de la Bible Belt.

Dans le droit fil de la relecture du lointain passé de notre espèce, je ne me contente pas d’éplucher les mythes protohistoriques et les légendes antiques. Il arrive qu’une bande-dessinée, un film ou une chanson me projettent au cœur du passé lointain et déclenche en moi une série de flashs qui, à terme, donneront une nouvelle page de cette saga. Pour l’affamé de vérité, tout fait ventre. je m’interdis d’interdire quoi que ce soit. Ainsi cette belle ballade de Cat Stevens m’a toujours paru bien étrange. Je crois y reconnaître l’arrivée sur nos côtes des rescapés atlantes. A plus d’un titre, ce curieux poème mérite qu’on s’y attarde. En voici le texte :

Longer boats are coming to win us
They’re coming to win us (bis)
Hold on to the shore or
they’ll be taking the key from the door.   

I don’t want no god on my lawn               
Just a flower I can help along                
‘Cause the soul of nobody knows           
How a flower grows…
oh how a flower grows.   

Mary dropped her pants by the sand
And let a parson come and take her hand
But the soul of nobody knows
Where the parson goes,
where does the parson go ?

 Longer boats…  

 

De plus longs bateaux viennent nous faire la guerre,
Défendons nos côtes
Ou ils prendront la clé sur la porte

Je ne veux nul dieuPar la suite, il a changé sur mon pré,
Rien qu’une fleur que je puisse aider
Car l’esprit de personne ne sait 
Qui la fait pousser
Ce qui la fait pousser

De plus longs bateaux…

Marie pose culotte sur le sable
Et laisse un pasteur lui tenir la main 
Mais l’esprit de personne ne voit
Où le pasteur s’en va

 

 

Ces plus longs bateaux pourraient bien être ceux du débarquement atlante en – 7000. On objectera que Cat Stevens pouvait faire allusion à n’importe quelle invasion historique en Albion, comme les Vikings sur leur drakkars. Ces bateaux profilés, étroits et allongés, pourraient être décrits comme des longer boats. Dans ce cas, il faut se rendre à l’évidence : les mêmes faits se reproduisent au fil des âges. Les longer boats seraient-ils une autre preuve de l’histoire cyclique ?

Pourtant, si Cat Stevens a écrit longer et non pas long, c’est pour mettre l’accent sur la longueur inhabituelle des bateaux conquérants. A mon sens, il ne s’agit pas de simples drakkars, dont la longueur n’excédait guère celle des bateaux britanniques, mais de navires beaucoup plus longs. Dont Cat aurait saisi le souvenir dans les limbes akashiques. S’abreuvant à cette source, d’autres ont vu que les navires atlantes étaient très longs. Très très longs. Et plus rapides encore.

Dans le premier couplet, Cat Stevens nous montre qu’il ne s’agit pas des Vikings, mais de l’irruption de dieux nouveaux. « Je ne veux nul dieu sur mon pré, » indique le chanteur. On peut y entendre une allusion aux Quetzalcoatl, nouveaux dieux venus d’Amérique pour reprendre leurs droits sur l’Europe. Libre à chacun de suivre ou non cette piste ténue où notre chère Clio se mord la queue.Si l’on ose dire ! Pour les cancres, avant d’être une bagnole, Clio est la muse de l’Histoire. Et les muses ne peuvent pas se mordre la queue, voyons ! Voyons ! Ni les bagnoles. Ironie de la vie, Cat ne voulait nul dieu sur son pré, Yusuf regrette-t-il ce péché de jeunesse ? Allahou Akbar mon Cat !

 A qui sont donc ces Longer Boats ? Pourquoi ne pas poser la question à Cat lui-mêmeChiche ? Si d’aventure un internaute a le contact avec le grand homme, qu’il passe l’info.? Mais je crains que sa réponse ne soit pas décisive.  La plupart des auteurs croient faire œuvre d’imagination quand ils puisent dans les annales akashiques.

Tolkien ne s’est pas douté qu’en inventant son Seigneur des Anneaux, il faisait la chronique précise de notre âge de bronze dont il a capté l’écho dans la mémoire du monde. George Lucas a fait le même plan, nous contant un passé beaucoup plus lointain encore dans sa série Star Wars.

Tout se passe comme si la vérité devait sortir à n’importe quel prix, par n’importe quel moyen. Il vient un temps où doit tomber le voile d’Isis, et chacun, à sa mesure, dans son domaine, devient prophète des temps nouveaux. Il révèle, il ôte le voile. Ça peut être un chanteur, un dessinateur de BD, un réalisateur, ou même un passant qui fredonne une chanson, et cette chanson-là répond précisément à la question que tu te poses. Elle apporte la pièce manquante à ton puzzle intérieur. Cette fois, c’est Cat qui joue à chat perché avec le diable et le bon dieu. Le second, il n’en veut pas sur son pré carré. Le premier est un pasteur séducteur.

Hé, Cat, tu nous manques. Ton génie aux orties, ta voix dans les gravats, ton talent d’or n’est qu’en fer blanc. Quelle horreur de survivre à la gloire, d’être croqué vif par la peur du vide, de ne pas partir à temps. Quelle douleur d’être libre jeune, éclatant à 30 ans, pour finir si minable ! La barbe du hippie a poussé dru, Yousouf est un barbu. 

 

 

Xavier Séguin

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