Le cœur sur la main

 

Adolescent, je courais partout. J’avais un avis sur tout, je regardais tout, je comprenais tout, je ne savais rien. À force de m’ouvrir à tort et à travers, j’ai bien failli dilapider mes dons. Du Pakistan, un sage a stoppé ma course. « Tu donnes beaucoup, tu donnes mal. Apprends à donner la fleur, pas la plante. »

 

Donne la fleur, pas la plante

J’avais, j’avoue, le cœur sur la main. Ce qui n’est pas sa place. J’étais de ces gens-là qu’a chanté le grand Jacques, j’aurais donné ma chemise pour des pauvres gens heureux. Avec cette bonne vieille demoiselle Larousse, je semais à tous vents. Seulement le pissenlit c’est juste de la mauvaise graine. Le geste auguste du semeur ? Propagande pétainiste.  On croit voir le paysan qui sème, je t’en foutrais, c’est l’ouvrier agricole qui brade ses bons de la Semeuse.

Quand on s’aime, on ne compte pas. Quand on sème, ne risque-t-on de jeter son cœur avec la poignée de grain ? La bonne place pour le cœur n’est pas sur la main, mais dans la poitrine.

 

 

Je meurs où je m’attache

Quand il est sur la main du chirurgien, le cœur ne bat plus. Si tu veux garder dans ta poitrine un cœur qui bat, ne le mets pas sur ta main. Garde la plante en ton cœur, un cœur à sa place, une bonne pompe qui donne un pouls régulier, pas une breloque en toc qui fait tic-tacatac et qui bat la chamade.

Mon cœur, j’y tiens. C’est un cadeau de ma chère maman, qui ne vieillit plus dans son urne au funérarium de Rennes. Mon cœur je ne le donne pas au premier venu. Quand je le donne, je ne le reprend pas. Comme le lierre, je meurs où je m’attache.et si la Saga clamse, je calancherai itou. (voir plus loin) Si l’enfant que je fus n’a jamais su tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d’énoncer quelque saillie vengeresse, l’adolescent que j’ai été, l’homme que je fus et le vieillard que je suis ont su faire battre leur cœur assez longtemps avant de le donner à quiconque, homme ou femme.

Une fois sa foi donnée, Xavier ne peut la reprendre. Il est ainsi, croyez-moi, je le connais mieux que de vue. Je partage son lit, je me douche avec lui et si je le quitte souvent pour batifoler en astral, je le retrouve avec plaisir. Sans lui comment vivre ici ?

 

Sacré dollar

Il se trouve que ce Xavier-là n’a jamais donné son cœur au dieu unique, ce démon qui n’a rien de bon, mais que tous adorent dans tous pays depuis l’aurore de cet âge des ténèbres. Un démon ? Quel démon ?

J’ai nommé l’argent, la némo, le pèze, le pognon, le flouze, l’oseille, le blé, le fric, l’or, la joncaille, les pierres, les radis, la maille, les pépètes, le grisbi, le trèfle, le répondant, les biffetons, la caillasse, la ferraille, l’artiche, les patates, les briques, les plaques, les fafiots, la douille.

Tout ça sous un seul bicorne, celui du Grand Salopiot et Principal Démon : Mammon l’Immonde. En anglais fucking mother* ou l’entchoulé** de mes deux.

*ooh !

**la vache !!!

 

 

Oui c’est fou ce qu’on fait pour t’avoir
Sacré dollar, ça me fait rigoler
J’aime mieux chanter avec ma guitare
Tant pis pour ce sacré dollar
(écouter les Missiles en 1963)

 

La charité

Il y a le don et il y a la charité. Cette dernière a moins de valeur à mon cœur. Elle consistait jadis à glisser une piécette dans la main du clodo en sortant de la grand messe. La messe d’onze heures. Le dimanche le bourgeois se lève tard. Les autres jours aussi, s’il est rentier. Mais il ne donne aux mendiants que le dimanche à midi. Pour que chacun le voie et loue sa bonté d’âme.

En quoi il se fourre le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Jésus n’a-t-il pas dit, dans l’apocryphe de Thomas : « Ne fais pas la charité, tu feras du mal à ton corps. » Et il ajoute : « Ne jeûne pas, tu feras du mal à ton corps. »  Vingt dieux, c’est pas dans l’air du temps ! Cet anar-là est bien loin du petit Jésus de la grand messe.

« Charité bien ordonnée commence par soi-même » selon le dicton. Ce n’est pas banale avarice à la Balzac. C’est admettre l’évidence qu’un aveugle ne peut guider personne. Et ça veut dire : Commence par soigner ta vue, tu pourras mieux te guider avant d’en guider d’autres.

 

 

Le don

Les bourgeois mettaient don et charité dans le même sac que la charité. Pas moi. Le don vient du ciel. Pas comme dans la comptine de ma grand-mère :

Il avait le dédain des dons
C’était un dindon digne
Il avait le dédain des dons
C’était un digne dindon

L’allitération faisait pouffer le mouflet que j’étais. Ding Ding Dong, quelle drôlerie ! Mais j’ai grandi. Un peu.

Pour moi, le don n’est pas la charité ostentatoire. Il doit rester discret. Il se révèle utile, extrêmement. Voire primordial s’agissant de sauver Eden Saga d’une mort programmée. Précipite-toi vers le formulaire de don juste à main droite et sur toutes les pages du site. Il y va de ma vie, car je suis attaché à Eden Saga par toutes mes fibres, et si la Saga clamse, je calancherai itou.voir le deuxième paragraphe

 

La voie du don de soi

Comment pourrais-je blâmer le don ? Je le pratique à chaque inspir. J’ai bâti ma vie sur ce fil. J’y encourage chacun. Je me suis toujours senti redevable. Nous le sentons tous, ce « merci la vie » qui fait battre le cœur. Quand on revient de loin, quand on marie sa fille, quand on bénit le pain en traçant sur la croûte dorée la simple croix d’Hyperborée.

Inspir – Nom commun, phase d’inspiration respiratoire, impliquant l’introduction d’air dans les poumons, souvent employée dans des contextes de méditation ou de relaxation pour accroître la concentration et le bien-être.

J’ai vécu cent vies, magiques, magnifiques. J’ai connu tant d’êtres beaux. Sublimes. Tant d’esprits élevés, tant de grands cœurs battants. J’ai été gâté par les fées, par la vie. À chaque seconde, à tous les coups.

 

 

Sans compter, sans s’épargner

Qui a beaucoup reçu doit donner sans compter. Attention, pas n’importe comment. Pas de défausse à la sauvage dans la première poubelle venue. Donner sincère, mais sensé. Donner la fleur, qui repousse, et garder la plante en son cœur. Enracinée.

Le dindon vous le dira, tous et toutes ne sont pas dignes d’un don. Ne donne pas tes perles aux pourceaux, ni ta confiture aux dindons. Garde les fleurs pour ceux qui savourent leur senteur, leur grâce et leur couleur.

Ne donne pas non plus à ceux qui te volent. De telles gens existent, voleurs d’attention, voleurs de vie, voleurs de souffle, d’envie, de temps et d’énergie. Ce sont les psychopompes. Pour une raison ou pour une autre, ces êtres sont privés de l’activité énergétique du chakra de base, qui nous alimente sans cesse en bio-énergie ou vril.

Sous peine de mort, ils n’ont pas d’autre choix que de pomper l’énergie vitale chez d’autres, ce qui est ressenti par ces autres-là comme une intense fatigue. En fait la solution consiste à réparer le chakra de base, et la demande d’attention cesse aussitôt ainsi que le pompage énergétique. Malheureusement les réparateurs de tuyauterie subtile ne courent pas les rues. Ils préfèrent courir la terre nue.

 

Respecter chacun

Il y a une autre raison de se méfier de la charité systématique. Qui donne beaucoup s’en veut beaucoup. Il sème à tout vent pour s’acheter une bonne conscience, comme ces PDG qui balançaient les billets de 500 balles à la quête. En prenant l’air modeste. Les mêmes PDG, dès le lendemain, ne vont pas se gêner pour exploiter leurs employés, ni pour ruiner leurs concurrents. Une morale pour le dimanche, une réalité pour la semaine.

 

 

La règle du guerrier contient en bonne place cet article non-écrit : « respecte le guerrier en chacun ». Ce n’est pas à moi de juger des mérites d’autrui. Tous les parcours sont respectables a priori. Et même quand je crois savoir, dur comme fer, je peux me tromper, faux comme jeton.

Tenir toute personne, tout être, pour ce qu’il est vraiment : un vent d’énergie pure, une étincelle divine, une lumière parfaite. C’est la base de l’impeccabilité. Nul guerrier n’a besoin de rien qui s’achète ou se vend. Tout est déjà présent pour le guerrier, y compris l’avenir. Rien est écrit, sauf l’inéluctable de nuit qui reste évitable de jour. Table de nuit, table de jour, la brocante est ouverte.

 

Le défi de l’escargot

Juan Matus l’enseigne à l’apprenti nagual Carlos Casteneda avec la parabole de l’escargot. Ce n’est pas vraiment une parabole, plutôt une histoire de pouvoir. Mais quelle leçon !

N’interviens pas dans le destin de quiconque, tu n’es pas la providence, tu risques d’aggraver la situation avec ton don de dingue droit tombé du ciel. Combien de fois me suis-je dit : « Voilà une solution qui arrangerait tout ! C’est ça qu’il faut faire ! » Avant de réaliser plus tard que cette prétendue solution s’avère catastrophique. Je dégaine une autre parabole, celle du vieux chinois.

Quand on le plaint parce qu’il a eu un malheur, il dit: Est-ce une chance ou une malchance ? Je n’en sais vraiment rien. Et quand on le félicite car il a eu de la chance, il répond la même chose. Ce gars est sage comme un vieux chinois. Personne ne sait de quoi demain sera fait, pas même les météorologistes. Surtout pas eux. Le métier de devin n’est plus ce qu’il était.

 

 

Responsable de ma rose

Qu’il soit roi, mendiant ou escargot, le guerrier ne doit compter que sur lui. Il fuit comme la peste les cadeaux propitiatoires ou les cadeaux qui obligent. Mais s’il gère Eden Saga, s’il a fait fleurir patiemment cette rose, il doit écouter le Renard qui dit au Petit Princede Saint Exupéry :
Tu es responsable de ta rose. Et le Petit Prince comprend l’étendue de sa responsabilité envers elle, comme votre serviteur admet celle qu’il a vis-à-vis d’Eden Saga. Aidez-la, au fait. C’est urgent.

Je suis responsable de ma rose. Je me battrai pour elle. Et s’il le faut, comme le Petit Prince, je mourrai pour elle. On est responsable pour toujours de ce qu’on a apprivoisé. Eden Saga est un conte de fée, c’est aussi une règle de vie. Un aperçu d’une autre façon de vivre qui est possible, et même souhaitable.

J’ai apprivoisé certains amis qui me font l’honneur de me suivre. J’ai accepté d’en être responsable. Attention, je n’ai rien d’un gourou.

 

Don d’amour

Mais vous l’êtes aussi. Vous lui devez respect et fidélité. Alors aidez-moi, ou plutôt aidez la Saga. Moi je n’ai nul besoin d’argent. Je suis libre. La liberté ultime n’a que faire des dons matériels. Or le guerrier ne cherche qu’elle, absolument. La liberté d’être responsable de ce qu’on a apprivoisé.

Si tu donnes, tu achètes avec ce don. Ceux qui donnent achètent une part d’Eden Saga. Ils pourront la regarder grandir et devenir une femme splendide. Ils auront créé avec elle un lien d’amour et de confiance. Si pas de sous, pas de souci : apprends à écouter. L’écoute vaut de l’or. Davantage. Tendre une oreille attentive à l’autre peut guérir.

Si tu écoutes, tu donnes mieux que de l’or. Et si tu guéris, qu’as-tu donné ? De l’amour. Le don se donne et c’est toi qui reçois.

 

 

Secrets de guérison

 

 

Nos Maîtres Reptiliens

 


Le triplé gagnant :  Mammon l’Immonde, Grand Salopiot et Principal Démon

 

 

Plaisir d’amour ne dure qu’un moment. Chagrin d’amour dure toute la vie.
Joan Baez