Toute vérité n’est pas bonne à dire, paraît-il. Les mensonges sont-ils meilleurs? Pas pour moi en tout cas. La vérité me hante. L’inconnu me fascine. Je n’aime rien tant que la vérité cachée. Je la débusque avec jouissance pour raconter ce que j’ai trouvé. À vous d’en faire bon usage ou de l’ignorer.
Il y a trois choses qui ne peuvent rester longtemps cachées : le soleil, la lune et la vérité.
Réalité ordinaire?
Le secret m’éveille, il rend la vie qui s’enfuit. À force d’enterrer les secrets on finit par s’enterrer soi-même. Personne ne m’empêchera de dire ce que je sais.
Plus j’apprends, plus je réalise que je ne sais pas.
Le nagual Juan Matus évoque souvent la réalité ordinaire. Ce n’est pas ce qu’on croit. Ordinaire, elle l’est. Réalité, elle n’est pas. Certains physiciens commencent à prendre au sérieux la thèse de Matrix. Elle m’a sauté à la face dès 1999, quand ce film est sorti sur les grands écrans. Depuis je tourne autour, en spirale convergente. Je ne crois plus en ce monde fabriqué.
Dès lors, le choix de vivre en astral s’impose comme une évidence. Ce n’est pas aussi facile que de dormir devant la comédie terrestre et la vacuité humaine. Tout est fait ici-bas pour nous maintenir ici-bas. Bien bas. J’aime l’altitude. Les piètres sommets terrestres n’ont pas de quoi me satisfaire. Trop bas pour moi. La lune aussi. Le soleil pareil. L’espace sidéral m’a distrait cinq minutes, mais j’ai vite vu que ce n’est qu’une prison de plus : disons la cour carrée où les détenus marchent en rond.
Trop de murs, trop de barreaux, trop d’interdits. Toi tu me comprends. Tu as expérimenté, si brièvement que ce soit, la vie plus grande et tu poursuis péniblement l’existence ordinaire avec un sentiment d’irréalité, de vide et d’horrible négation. Voilà un joli secret : tu veux la vie plus grande ? C’est facile.
Bouge ton P.A.
Décale ton point d’assemblage. Comme l’explique si souvent Castaneda, l’astral est très facilement atteint par un décalage minime du point d’assemblage. Mais pour y parvenir, le guerrier doit s’armer de patience. Tendre vers l’impeccabilité. Effacer toute manifestation intempestive d’ego. Se vêtir d’humilité. Cent fois sur le métier remettre son ouvrage. Éviter courir deux lièvres à la fois. Se garder du monde et des pièges qu’il nous tend. Se souvenir de ses rêves. Porter son attention sur toute chose, tout fait, toute rencontre.
Le hasard n’existe pas. Tout ce qui nous arrive est voulu. Mais par qui ? That is the question. Apprends à reconnaître ceux qui te dirigent. Ils ne sentent pas bon du tout. Ils ont l’air louche d’un gros dégueulasse qui se fait passer pour ton meilleur pote. Méfiage, méfiement, méfiation.
La confiance tue, la méfiance empêche de vivre. Croire sans y croire, reste entre les deux. Mais totalement l’un comme l’autre. Oui, c’est dur. Si c’était facile, tout le monde le ferait. Or je peux te dire que les routes de l’astral sont désertes. Mais pleines de monde. Difficile à croire? Si c’était facile tout le monde y croirait. Tu dois donc le croire sans y croire.
Mille miroirs
Je me répète, tu en as marre. Ça ne suffit pas. Quand tu en auras marre d’en avoir marre, viens me voir. Là tu seras prêt. Et tu quitteras définitivement l’irréalité ordinaire. Ta vie sera irréelle, ça oui, mais elle n’aura plus rien d’ordinaire. Et son irréalité se rapprochera davantage de la réalité, la vraie. Celle qu’on nous a toujours cachée. Derrière des murs, des écrans, des paravents, des films, des livres, des gens de papier, des poupées de cire et de son, des miroirs infinis qui dissimulent l’infini pour te renvoyer ton image mille fois répétée, mille fois fausse.
Moi aussi je suis un miroir qui se répète. Tu n’es pas forcé de me croire, c’est vrai. Dis-toi qu’il est plus avantageux de croire sans y croire que de douter de tout.
Douter de tout ou tout croire, deux solutions également commodes qui nous dispensent de réfléchir.
À tous mes ex
La vie astrale se marie mal avec les routines obligées du quotidien. J’ai eu la chance de faire une carrière d’artiste et d’auteur. Ça m’a donné du temps libre, certes, et surtout la possibilité d’aménager à mon gré mon emploi du temps. Peu de gens ont cette chance. Je le sais et j’ai tout fait pour que ma chance profite à d’autres.
J’ai exercé, exploré, exposé mes expériences — qui ne sont pas des exploits — à tous les ex, qu’ils soient exclus, expatriés, exfiltrés, excommuniés, extravagants, excessifs, experts, exemplaires, examinés, explosés, excusés, exemptés, exonérés, extravertis, exaltés, extérieurs, excentriques ou exterminés. Et ceux que j’oublie.
Ils m’ont lu ou pas, ils ont su ou non, la question n’est pas là. Et ça m’étonne : elle était encore ici il y a cinq minutes.
Foutue peur de tout
J’avais peur de la vie. Peur de l’amour. Peur de reproduire le schéma traditionnel. Peur du couple. Peur du mariage. Peur des liaisons qui durent. Peur du bonheur. Peur d’être heureux. Peur de ne plus souffrir. Peur de renoncer à mon mal-être permanent. Peur des émotions positives.
Les hommes sont des enfants. Faut pas les enfermer si tu veux les retenir.
Inexplicable indignité
J’ai peur de ce qui me fait du bien. Je ne suis pas digne d’être heureux. Voilà ce que je me suis répété pendant toutes ces années. Je croyais que cette indignité venait d’atrocités que j’aurais commises. J’ai cru des tas de sottises, moi qui suis plutôt chaleureux et dévoué. C’est vrai, je peux être teigneux, mal embouché, susceptible. Difficile à supporter. Très chiant. Ces excès me désolent, c’est vrai, mais pas au point de me juger indigne du bonheur.
À l’âge que tu as, tu pourrais être ton père.
J’ai reçu une foule de dons, j’en reçois encore, chaque guérison que j’obtiens me comble de récompenses subtiles, et franchement, ça me met tout à fait mal à l’aise. Là encore, je m’estime indigne de ces dons. Quand je suis trop dans la dèche, je fais un appel ici même, et votre générosité montre à quel point vous appréciez ce site. Merci de tout cœur, une telle gentillesse me fait pleurer. Tout ça me semble trop.
J’ai vécu le jour des merveilles. J’ai connu quatre grands amours dans ma vie, une foule de rencontres exaltantes, je me suis retrouvé dans des aventures insensées, j’ai exploré le bout du monde, le cœur des étoiles, le fond de mon âme, j’ai frôlé la mort cent fois ni loi, j’ai tout fait, j’étouffais. Après la chance que j’ai eu, que j’ai toujours et que j’aurais encore, comment pleurnicher parce que la mariée est trop belle ?
Quand une femme fait le premier pas, c’est qu’elle veut avoir le dernier mot.
Piégé
Depuis quelques temps, mon pouvoir de guérison s’est accru de façon exponentielle. J’ai toujours été guérisseur, ça remonte à l’enfance. Fini tout ça. Je ne guéris plus.
Un médicament ne soigne qu’une partie de la maladie. Le reste se passe dans la tête du malade. C’est cette partie-là que je soigne.
Au fil des épreuves de la vie, au gré des découvertes, j’ai franchi de nombreuses étapes dans la gestion de ce pouvoir embarrassant. Pourquoi m’embarrasse-t-il tant ? Parce que ça me dépasse. Je n’ai fait aucune étude médicale. Aucun apprentissage ne peut expliquer l’origine de ce pouvoir.
C’est un don de naissance qui va de pair avec mes autres dons : visionnaire, voyant, voyageur du temps et de l’espace, je suis plus à l’aise dans le monde astral que cette pseudo réalité matérielle où je me sens piégé.
Tu dois juste te demander comment utiliser correctement les pouvoirs que tu as.
♥
Mes dons nombreux me donnent de nombreux devoirs. Aider, soulager, décrypter, expliquer, je ne fais que ça et j’adore ce que je fais. Qu’on me remercie pour ça, je comprends. Je prends. Salaire joyeux d’un travail épanouissant. Je n’en tire nulle vanité, j’ai passé l’âge.
Mais qu’on me remercie pour une guérison, non. Je n’ai rien fait. La guérison s’opère à mon contact, je reste celui que je suis, il y a quelque chose dans l’aura, dans l’énergie subtile, dans le mana, il y a un je-ne-sais-quoi qui fait le boulot pour moi.
Je prends un cancéreux dans mes bras, il est guéri. Pareil pour toutes les maladies. Je n’y connais rien, mais elles me reconnaissent. Dès qu’elles me voient, elles prennent la fuite. Le malade retrouve très vite la patate. Il oublie comme il allait mal. Tout semble prendre un nouveau départ en lui. Soyez-en sûr, je ne guéris pas. Fini. Passé. Perdu. Dépassé.
Une bonne action ne sera comptée que si elle reste discrète.
Déraciné
Guérir tient du miracle. Je comprends combien ça ressemble aux exploits des Indios du Mexique ou des Indiens des plaines de l’Ouest étasunien. Je vois le rapport étroit avec les pratiques magiques des anciens Celtes, les exploits des sorciers légendaires, je fais ces choses, je connais ces façons d’être. Les fées ont bercé mon enfance, je les ai vues danser jusqu’à l’âge de 50 ans. Je ne les vois plus mais je sais qu’elles sont là. Je suis comme elles.
Cette inexplicable parenté fait de moi un déraciné du temps présent. Je vis ailleurs, ou autrefois. Ou demain. Je puise mon énergie anormale et une bonne partie de mes dons dans ce futur inconnu, ce passé légendaire, ces ailleurs qui n’existent peut-être que dans l’imagination d’autres êtres. Toute réalité terrestre n’est-elle pas imaginaire ?
Le monde des Grandes Déesses d’avant les dieux d’avant, comme j’adore m’y glisser, passager clandestin, resquilleur sans vergogne, tapeur d’incruste, tel est mon milieu naturel. Où vont-elles ? Qui sont-ils ? Ils sont là mais ils sont ailleurs aussi. Reviendront-elles ? C’est déjà fait. Nous diront-ils ? Fait aussi. Elles sont si loin mais sont ici pourtant.
Écrire, dit-il
Pas un jour sans une ligne, a écrit Pline l’Ancien. Je fais beaucoup mieux que le vieux : pas un jour sans une page. Je ne sais si je durerai autant que le vieux sagouin, mais je m’appelle Séguin. Je suis Pline le Jeune Sagouin.
Chaque jour, j’écris un brouillon d’article. Parfois deux. Je corrige le brouillon écrit la veille. Je prépare la publication prochaine : version anglaise, illustrations, liens, citations, notes et le reste de l’appareil critique. « Travaillez, prenez de la peine, c’est le fond qui manque le moins » m’a dit La Fontaine. Ça coule de source. Gros Jean comme devant.
Quand on sait ce qu’on cherche, on le trouve aisément. Si l’hypothèse est fausse, nulle confirmation ne se trouvera nulle part. Si l’intuition est juste, dix mille preuves surgiront des endroits les plus inattendus.
Et pourtant le hasard n’existe pas. Al Azar, Ouzir. C’est le nom arabe d’Osiris. On est piloté par plus puissant que soi.
Le hasard n’existe pas. Tout ce qui arrive est voulu.
Ar conteur
Chaque fois qu’il est question des Archontes, ma réflexion s’écoule en jus de boudin, me dit Jude Bout d’Un. Ils font tout pour nous égarer dans l’espoir stupide qu’une fois perdus, nous tomberons tout rôtis dans leur assiette, direction leur gosier d’osier.
Rien n’est inventé. Je ne cache rien. Sincérité. Je souscris au témoignage de Jude. Les Archontes font chier. Quand je les observe, ils se floutent aussitôt. Dès que j’approche, ils me sentent et se referment. Comment peuvent-ils me sentir puisqu’ils ne peuvent pas me sentir ? Sent-on de Provence ? Dis-moi où tu crèches, je te dirai Noël.
Je suis un raconteur. Un archonteur. Libre à chacun de croire ou pas ce que je raconte, sachez que je parle vrai. Ce que je dis est juste ou ne l’est pas, c’est sans importance. Ma vérité est droiture. Je m’astreins toujours à dire vrai. Que vaudrait mon témoignage sinon ?
Quand je parle de religion, là aussi je suis honnête. Plus que jamais. Peu importe que Jésus ait existé ou non, les recettes que je donne fonctionnent. Si vous ne me croyez pas, testez-les.
L’important n’est pas de croire ou de ne pas croire. Ce qui compte, c’est de poser le maximum de questions.
« Les Étasuniens ne veulent pas réellement de révélation. Ils veulent une transformation cosmétique pour que leur propre monde en déroute soit changé en Disneyland. C’est pourquoi ils se demandent encore si les livres de Castaneda sont fictifs. Ils sont prisonniers d’un conformisme invétéré, malgré la frustration intense qu’il leur donne. »
Voilà ce que dit Jamake Highwater, un Indien d’Amérique qui a écrit un livre profond, The Primal Mind, en français L’esprit de l’aube. Je prépare un article sur ce livre précieux.
Sans importance
Quand je parle de moi, je m’adresse à toi. Au plus intime de ta personne. À ce que tu ignores sur ton propre compte, et que je lis en toi comme dans un livre ouvert. Qu’importe si tu te prends pour quelqu’un d’autre, ma vérité ne demande qu’à devenir tienne. Qu’importe si tu n’aimes pas tout ce que je raconte, peu de gens peuvent aimer ainsi, d’un amour inconditionnel, tout ce que dégoise un allumé comme moi.
Pioche. La vie est un resto universitaire. Bouffe ce qui te convient, laisse le reste. Nulle n’est semblable à sa sœur, pas même des jumelles. Ce que j’écris s’adresse tantôt à l’une, tantôt à l’autre. Le choix n’a pas d’importance. À d’autres moments tu choisiras autre chose. Nos centres d’intérêts dépendent de nos priorités qui suivent nos besoins qui naissent de nos désirs.
Tous nous sommes en train de grandir et tous nous savons que le but est lointain. Élevé. Difficile à atteindre. Peut-être ne l’atteint-on jamais ? C’est sans importance. La mort du corps ne ferme pas la porte. La personne poursuit sa route au-delà. Son corps peut se détériorer, l’esprit continue le travail entrepris.
Nous sommes tous des visiteurs de ce temps, de ce lieu. Nous ne faisons que les traverser. Notre but ici est d’observer, d’apprendre, de grandir, d’aimer… Après quoi nous rentrons à la maison.
Help from my friends
Toi qui m’as lu beaucoup, toi qui me lis encore, vois-tu en quoi j’ai démérité ? Explique avec tes mots pourquoi je suis si las. Ce qui m’a fait ce mal dont je ne guéris pas. Ce mal maudit que rien ne guérira. Guérisseur de mes deux. Incorrigible fat qui guérit à tout va mais ne se guérit pas.
C’est un dialogue Eden Saga. En astral je vous écoute autant que vous me lisez. J’y rencontre de futurs amis bien avant qu’ils osent m’écrire. N’en doutez plus : nous nous connaissons de longue date, c’est pourquoi nous avons un tel plaisir ensemble. La vie cruelle m’a pris de trop nombreux amis. Il en est parmi vous qui s’ignorent. Des qui hésitent encore. N’attends pas d’être mort pour m’écrire !
Les sorciers ne peuvent jamais construire un pont pour rejoindre les personnes de ce monde. En revanche, si les personnes le désirent, elles doivent construire un pont pour rejoindre les sorciers.
Chaque chose en son temps, dit-on. Le sens du timing est une qualité vitale pour le guerrier. Tout vient à point à qui sait attendre ? À trop attendre, rien ne vient.
L’auteur
- Maisons d’arbre
- Xavier par moi-même
- Qui je suis ?
- Un chemin d’éveil
- Mon père, cet inconnu
- Loulou m’a dit
- Cinéphile
- Autoportrait
- In Memoriam Devic
- Quatorze février
- Ami Devic
- Dix ans déjà
- Adieu mon Stef
- Confession publique
- Mes vies parallèles
- Erquy, l’antique Rekinea
- Renaître
- La chance que j’ai !
- Haute solitude
- Irréalité ordinaire
Futurologie
- Empilage total
- Demain les nains
- Forever 2030
- Le bug de Pioneer 10
- Le secret de Pioneer 10
- Mars Attaque 2048
- Au théâtre en 2200
- Tant de fins du monde
- Légendes futures
- Pirates de l’hyper temps
- La machine te tue
- Edgar Cayce
- La menace du Cumbre Vieja
- Les pôles se décalent
- La guerre climatique
- La menace antarctique
- Un Autre Monde
- Pour finir ce cycle
- L’affaire Kapteyn
- Bienvenue chez toi
- À dos de griffon
- Matrice et mémoire
- Sans les chiffres
- Antarctique 2026
- L’humanité future