Pourquoi les mythes exercent-ils un tel attrait sur les gens, et depuis si longtemps ? À l’âge où je découvrais les mythologies dans la collection Contes et Légendes, j’avais déjà compris que les mythes fascinent parce qu’ils sont vrais. Plus tard, j’ai découvert avec bonheur cette affirmation du grand Platon : « le mythe est l’écho d’un événement réel. » Pour moi c’est une évidence.
Unis vers s’y taire
Pour une majorité de gens à travers le monde, c’en est une aussi. Mais les leaders d’opinion sont persuadés du contraire. Pour eux, les mythes n’ont rien à voir avec la réalité. Cette unanimité des élites pensantes reflète une crise de société plus générale, qui va au-delà des idées, qui dépassent les convictions quelles qu’elles soient. Il y a une frénésie de dénégation qui s’oppose à la réévaluation sereine de notre passé. Il a été tronqué, déformé, réduit, castré, humilié — et cette humiliation est celle de l’Homme, de son statut, de sa grandeur intérieure.
Ceux qui voudraient nous réduire au triste rôle de cochons de payants, vont un jour prochain s’en mordre les doigts jusqu’au sang. Ils ne peuvent plus camper sur des positions intenables. Il est devenu impossible de nier certaines évidences au nom de la continuité du mensonge. L’erreur est démasquée partout. Mentir pour diriger, trahir pour régner : ça suffit!
Je veux me limiter ici aux mythologies. Cette remise en question peut ouvrir de nombreuses portes. Un flot d’air frais doit pénétrer le monde des idées, pour dépoussiérer les cerveaux rétifs.
Mythes imités
Dans un article de 2012 sur ce thème qui m’est cher, j’ai insinué non sans ironie que si les mythes se ressemblent tant d’un bout à l’autre du globe, c’est parce qu’il existait jadis des colporteurs de mythes, des représentants voyageurs de commerce qui auraient tenté, avec succès, de fourguer les inepties gauloises à des sauvages primitifs de Nouvelle Zélande. D’autres, venus d’Afrique, auraient eu le même succès en troquant des mythes de chez eux aux primitifs amérindiens, qui non seulement leur auraient acheté leurs salades mais en plus, enthousiasmés par la puissance de ces âneries, se seraient mis à sculpter dans la roche dure d’immenses têtes de noirs Africains, pour leur rendre un touchant hommage transatlantique.
Unis vers Cythère
Les pseudo-spécialistes des mythologies sont tellement paniqués à l’idée qu’on puisse croire aux mythes qu’aucun d’entre eux n’a pu percevoir l’ironie pourtant mordante qui se dissimulait à grand peine dans ma boutade. À preuve cet article du Monde où l’on s’ennuie daté de 2020.
« Pourquoi les mythes présentent-ils des similarités d’un bout à l’autre du globe ? (…) Les psychanalystes ont d’abord supposé qu’ils révélaient des invariants psychologiques, des représentations mentales communes à toute l’humanité. » (source)
Des invariants ? Ben voyons ! La psychanalyse, cette non-science décadente et obscène, imagine n’importe quoi du moment que c’est crétin. Et de nombreux portefeuilles bien garnis y croient durant des décennies. Je l’ai étudiée pendant ces années, cette horreur, cette bouffonnerie, cette tribune du cabotinage où trône le pire d’entre tous, Jacques Lacan, dans son rôle fumeux de conférencier au Collège de France. J’ai suivi un de ses coursun de ses shows? intitulé Le trou comme symbole du monde.« Das Loch als Weltsymbol » dirait Papa Freud
Sans commentaire. Freudien invétéré et invertébré, triste pantin vide et avide d’applaudissements, Lacan m’a fait rire alors qu’il faudrait en pleurer. Un seul psychanalyste trouve grâce à mes yeux : CG Jung. Ses visions futuristes s’élèvent bien au-dessus des caquetages de la basse-cour. Mais passons.
Experts de l’obsession et praticiens convaincus, les disciples de Lacan scrutent les mythes pour y projeter leurs obsessions sexuelles. Ces gens-là voudraient ramener toute mythologie au culte de la minette et du zizi. C’est osé, mais ils osent tout. Certains mythes leur donnent encore du mal, mais laissons-leur deux trois décennies, vous verrez qu’ils y parviendront.
Une y verse ictère
Des spécialistes de la mythologie ont pourtant formulé une autre hypothèse : ces mythes se sont diffusés, soit avec de très anciennes migrations, soit par des échanges entre cultures.
« Ainsi, comment expliquer que l’on ait découvert, de part et d’autre du détroit de Béring, des récits oraux quasi identiques ? Les peuples d’Amérique et du continent eurasiatique ont été presque entièrement séparés entre la préhistoire et la colonisation. Charles-Félix-Hyacinthe Gouhier, comte de Charencey, remarquait ainsi en 1892 que les Iroquois possédaient des récits similaires au mythe d’Orphée, poète descendu aux Enfers : « Nous verrions volontiers, dans son voyage aux enfers à la recherche d’Eurydice, une légende remontant jusqu’aux temps paléolithiques et qui, à une époque impossible à préciser, aura été transportée au Canada. » (source)
C’est se foutre du monde. Ce que j’avançais comme une boutade est très sérieusement mis en avant par des savants! De quoi choper la jaunisse! On nous cite un pantin à particule exhumé du 19e siècle, Charles-Félix-Hyacinthe etc, qui voit dans le mythe d’Orphée une légende née au Paléolithique et mystérieusement colportée au Canada !!!
Mystérieusement? De qui se moque-t-on ?! Si les mythes nous disent la vérité, comment s’étonner que tant de légendes se recoupent d’un bout du monde à l’autre? Mais il a plus de sagesse et de vraie connaissance dans les Dialogues de Platon que dans les âneries de Gouhier. Le goût n’y est pas.
Ma vanne de potache décrivait trop bien ces prétentions scientifiques. Les VRP mythologiques auraient donc sévi sur toute la planète. Ils auraient fourgué les mythes européens à des tas de patelins sous-développés, ravis de l’aubaine : avant nous, ils n’avaient rien à se raconter au coin du feu!! Messires les bouffons, prenez-nous pour des cons.
Devant tant de bêtise, de racisme et de mauvaise foi je ne peux que plaindre tous ces tristes connards de faux savants oxydantaux si occis dans tout. Oxydantaux? Absolument! …contrairement à leurs bévues, mes fautes sont volontaires.
Répétons la Vérité sans cesse car le Mensonge est répandu constamment et par le plus grand nombre : dans la presse et les livres, à l’école et à l’université, partout il exerce son emprise.
Le mythe religieux
Il est une autre sorte de mythe qui mérite qu’on l’analyse : la religion. Du latin religio, ce qui relie. Les religions relient de la pire des façons. Elles fanatisent des foules par des superstitions sans cesse rabâchées. Ces croyances aussi vaines qu’antagoniques provoquent de nombreux crimes de sang.
Force est de constater que les religions ne sont pas ce qui relie, mais ce qui divise. Elles sont tout le contraire de ce que notre monde a besoin pour apaiser ses angoisses et guérir ses déchirures.
La religion regroupant le plus de croyants au monde est le christianisme avec 2,4 milliards de baptisés. La seconde religion en terme d’importance numérique est l’islam avec 2 milliards de fidèles. La troisième religion la plus pratiquée est l’hindouisme avec 1,20 milliard d’adhérents. En troisième position vient le paganisme ou l’irréligion avec 1,15 milliard, le bouddhisme avec 508 millions, l’animisme 430 millions, le sikhisme 27,7 millions et le judaïsme 14,7 millions — d’après un classement de 2023.
Il y en des saints, des sages, des guides spirituels, des gourous, des illuminés ! Le fonds de commerce est si rentable ! Tant de gens se demandent ce qu’ils font sur terre et ça les ronge. Alors ils adhèrent. Et comme les chrétiens sont les plus nombreux, leur religion grossit sans cesse. Mais l’islam s’en mêle, lisse l’âme et s’emmêle.
Il n’y a que les sots et les huîtres qui adhèrent.
Talonné
Les observateurs du fait religieux estiment que d’ici 2050 le christianisme sera, sinon rejoint, du moins talonné de très près par l’islam. Dans un monde déchiré par les haines et la violence, cette prime à l’intolérance n’a rien de surprenant. On voit la tournure que prend l’intolérance et le racisme dans le judaïsme.
Si le nazisme était considéré comme une religion avec Hitler pour prophète, gageons qu’il grandirait très vite, lui aussi. Les adeptes ne seraient pourtant pas les mêmes. On a constaté à quel point les néo-nazis détestent les musulmans.
Les adeptes d’Hitler haïssent plus encore les Juifs dont la religion est très minoritaire. Minorité qui s’explique : cette religion ne pratique pas le prosélytisme. Si le Christianisme et l’Islam recrutent tambour battant, la conversation au Judaïsme impose à l’adepte un parcours du combattant presque impossible…
La vie de Jésus
…Ou l’avide Jésus. On pourrait l’écrire ainsi, vu son score. Comme j’ai pu le montrer dans de nombreux articles, Jésus n’a pas existé au sens historique du terme. Sa vie est donc imaginaire. Elle résulte du collage de plusieurs autres vies de personnages appartenant à des religions diverses et variées.
Commencée en 2011, mon enquête sur l’affaire Jésus se poursuit encore quatorze ans plus tard. Pendant tout ce temps, j’ai accumulé assez de preuves et de faits concordants que toute personne sensée ne peut que s’incliner. Hélas, les personnes sensées sont déjà de mon avis.
Quant aux croyants, rien ne peut les dissuader. Jésus m’écoute et me parle, me disent-ils. J’ai beau leur dire que n’importe quel invisible peut leur répondre en se faisant passer pour le Christ ou le Père Noël, ils sont d’accord pour le Père Noël, mais pas pour le Christ. Même si je faisais venir Jésus en personne pour leur avouer son imposture, ils continueraient à croire en lui.
L’affaire Jésus
- Le secret de Jésus
- Jésus d’Avignon
- Jésus l’absent
- Improbable Jésus
- Jésus et ses modèles
- Hénoch et Jésus
- Osiris et Jésus
- Ésus Christus
- Orphée le Christ
- Le Christ Lucifer
- Le secret de Marie
- Christianisme et mithraisme
- Le Chrisme parle
- Où est le Moyen-Age ?
- Sept siècles fictifs
- Dionysos fils de Dieu
- Dionysos le dieu double
- Saint Graal, l’enquête
- L’apocalypse de Zachée
- Les dessous cachés de Zachée
- L’hérésie de Simon
- Foutus magiciens
- Les deux christianismes
- Mythe et religion
Qu’il ait existé ou non, Jésus devrait avoir honte. Ce christ-là a causé tant de morts cruelles, tant de tortures et d’ignominies, qu’il mériterait plutôt le titre de principal démon.
Force est de constater que le mythe de Jésus est très vivant dans le cœur de nombreux fidèles à travers le monde. Et l’avidité de Jésus ne connaît pas de bornes, puisque sa religion caracole en tête du hit parade des croyances — ou de l’absence de croyances, s’agissant de l’irréligion.
Le nagualisme ne peut en aucun être défini comme une croyance, non plus que le Bouddhisme, puisque les Naguals comme le Bouddha ont érigé cette maxime en fondement absolu de leur doctrine : Croire sans y croire.
Aussi je tiens à éditer cette mise en garde :
Le chioûne de purne à qui prendrait la fantaisie de bâtir après ma mort une religion inspirée de mes écrits serait non seulement un voyou sans scrupules, mais aussi un damné à qui je viendrais chaque nuit chatouiller la plante des pieds avec une plume de Pan.Hommage à Peter.
Paganisme
Cette carte et ce classement posent d’autres questions et appellent à d’autres réflexions. Notamment celle-ci : peut-on confondre paganisme et athéisme ? Si l’athéisme est l’absence de croyance religieuse, il n’en est pas de même du paganisme. Les auteurs de cette carte n’en parlent pas, ce qui est dommage. Mais y a-t-il seulement une statistique sur cette pratique considérée comme archaïque, voire primitive ?
Mes lecteurs savent que je m’inscris en faux contre cette étiquette scandaleuse. La vieille religion des druides est-elle plus archaïque que des croyances actuelles qu’on peut juger beaucoup plus choquantes ?
Dieu ou Gott?
Il faut se souvenir que le dieu chrétien s’appelle ainsi car c’est une traduction du terme grec theos, qui se traduit aussi par Zeus. Si on considère que tous les adorateurs de Zeus sont des païens, alors il faut considérer que tous les chrétiens qui croient en [dieu, deus, theos ou ses dérivés] sont des païens. Quant aux adorateurs de God, Gott et dérivés, ils ont remplacé Zeus par un autre dieu païen.
Dieu : ce nom, du moins dans les langues indo-européennes, renvoie à l’idée de lumière, et de lumière du ciel. C’est en effet à la racine indo-européenne *deiwos qui signifie « lumière » du ciel ou du jour que se rattachent le sanskrit devas, le grec theos, le latin deus, et le français dieu. Il est vrai que les termes qui désignent Dieu dans les langues germaniques (Gott en allemand, God en anglais) ont une autre origine, elle aussi indo-européenne, mais ici l’étymologie ne donne pas de réponse assurée, car on peut rattacher le mot allemand Gott soit à la racine indo-européenne *ghau, qui renvoie à la notion d’appel ou d’invocation, Dieu étant donc ainsi compris comme celui qu’on invoque, soit à la racine indo-européenne *gheu, base du verbe allemand giessen, qui signifie verser, Dieu étant alors celui auquel on offre en sacrifice une libation. (lire la suite)
Invoquer une créature invisible ou adorer la lumière ne sont que deux façons de rendre un culte païen. Il faut creuser un peu l’origine de ce terme, qui qualifie tous les adeptes des anciennes religions. Tant il est vrai que les dieux des vieilles religions deviennent les diables des religions qui les remplacent…
De bons petits diables dont la seule faute est d’avoir cru ce qu’ils ont vu : des lumières dans le ciel. Des lueurs insoutenables émises par ces géants venus d’ailleurs dans leur superbe engin.
Tous païens ?
Oui, ils étaient tous des païens. La première attestation de l’emploi de ce terme pour désigner ceux qui ne sont pas chrétiens se trouve sur l’épitaphe de la tombe d’une enfant de Sicile, Julia Florentina, ayant vécu quelques mois durant les premières décennies du 4e siècle. L’épitaphe fait état de sa brève vie en indiquant qu’elle est née païenne (nata pagana), puis qu’à l’âge de 18 mois, quelques heures avant son dernier souffle, elle fut baptisée. L’épitaphe évoque ensuite la douleur des parents et l’inhumation par un prêtre dans un lieu où reposaient des martyrs.
Ce que signale cette inscription à propos du terme paganus est que, selon un usage du début du 4e siècle, des gens naissent « païens », mais ils peuvent devenir chrétiens par le baptême. (suite)
On comprendra que le paganisme dont parlaient les pères de l’Église désignait notamment la religion des Romains et celle des Grecs, pas très différentes de l’hindouisme actuel, ou de l’antique religion égyptienne. Ces religions dites primitives sont selon moi les seules qui puissent se vanter d’un fondement historique. Toutes les autres reposent sur des révélations. Non que je tienne celles-ci pour non avenues, je dis seulement que la foi repose d’abord sur la crédulité.
On croit parce que l’on veut croire. On a besoin de croire. Tous les humains ne sont pas aptes à devenir des guerriers de lumière. La plupart, écrasante majorité, se contentent de se choisir un guide, religieux ou assimilé, qui pensera à leur place et décidera de ce qui est bon pour eux. C’est pourquoi les religions actuelles sont avant tout des morales. Des lois soi-disant divines. Des règles de comportement individuel et social. Des garde-fous sans lesquelles l’anarchie règnerait.
Plaidoyer pour l’anarchie
En somme, et pour conclure, ce que nous tenons aujourd’hui pour des fariboles, des élucubrations dénuées de fondement, des farces, des contes à dormir debout, ce que nous appelons avec mépris des mythes de mythos, désolé de le dire, ce sont les seules vérités qui ont pu surnager jusqu’à nous. La marée d’imbécilité a tout submergé. Nos croyances et nos convictions sont frappées au coin de la bêtise et de l’abrutissement. Rien n’est vrai dans les religions nouvelles. Et si quelque abruti plus épais que les autres avait un jour l’idée de transformer ces révélations en quelque religion nouvelle, le mal aurait gagné. Pour toujours. Et la sagesse aurait définitivement perdu la partie.
Moralité ? Il faut croire, oui, de tout notre être. Mais sans y croire, sans s’y croire, sans s’abandonner à aucune croyance. Car la foi quelle qu’elle soit est la meilleure et la pire des choses. L’anarchie institutionnalisée parait la seule échappatoire, la seule issue de secours qui puisse sauver ce monde moribond.
Il n’y a pas d’autre sauveur que toi-même. Si tu l’oublies, si tu te mêles de vouloir en sauver d’autres, tu les feras fuir en s’écriant :
Sauvons-nous v’là l’sauveur !!!!
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