Regarder à deux fois

 

J’ai consacré un article détaillé sur ce que le nagualisme amérindien appelle L’art de voir. Il s’agit de percevoir, non par les yeux mais par l’intention, ce que le visible nous cache. Un lecteur m’écrit: « Comment peut-on apprendre cette pratique du voir? Quand j’ouvre les yeux, je regarde. Dois-je fermer les yeux pour voir? »

 

Folle Pensée

Fermer les yeux ? Non, ce n’est pas nécessaire. Pourtant sur cette question, Antoine de Saint-Exupéry a sa petite idée…

L’essentiel est invisible pour les yeux. On ne voit bien qu’avec le cœur.

Antoine de Saint-Exupéry

 

L’essentiel est tout à fait visible avec le troisième œil. Mais Saint-Ex n’en savait rien. Un pilote d’aéroplane comme lui devait avant tout se méfier des visions et autres tromperies issues de la folie… Les Druides celtes le savaient bien, eux qui pratiquaient la Folle pensée, ou l’art de la folie contrôlée.

Quand le pilote nous propose de se servir non pas des yeux mais du cœur, il s’en approche. Avec ou sans le cœur, les Amérindiens ont trouvé une méthode assez efficace. Elle consiste à regarder deux fois, comme l’explique Jamake Highwater.

 

Le Juif Indien

Jamake Highwater  (13 février 1931 – 3 juin 2001) — né Jackie Marks, connu aussi sous le nom de « J Marks », était un écrivain et journaliste américain d’origine juive d’Europe de l’Est qui s’est présenté comme étant un Cherokee. (source)

Les Juifs sont devenus peuple errant depuis des lustres. J Marks a parfaitement le droit de revendiquer une culture d’emprunt, comme le font tous les Juifs du monde envers leurs nouvelles patries. « De tradition Cherokee Pieds Noirs, il montre la confrontation de deux visions : celle des Indiens d’Amérique et celle qu’on appelle la civilisation occidentale. Il montre comment la pensée primale, supposée primitive, a constitué tout au long de l’histoire le réservoir inépuisable où se sont alimentés les grands cycles de civilisation et auquel l’humanité vient régulièrement se ressourcer. » (source)Jamake Highwater, L’Esprit de l’Aube, Vision et réalité des Indiens d’Amérique, in ‘Prière d’Insérer’

Je fais comme lui quand je défends la supériorité de la Femme sur l’homme et du Noir sur les autres couleurs de peau, moi qui ne suis ni l’une ni l’autre.

 

Une méthode efficace

« Tu dois apprendre à regarder le monde deux fois. D’abord, tu dois diriger tes deux yeux droit devant toi en même temps, de façon à voir chaque petite goutte de pluie sur l’herbe, à voir la vapeur qui s’élève d’une fourmilière dans le soleil. Rien ne doit échapper à ton attention. Mais il te faut apprendre à regarder une seconde fois, en portant tes yeux à la limite extrême de ce qui est visible. Cette fois, tu dois voir autrement si tu veux entrevoir des choses qui sont différentes — les visions, la brume et les gens-nuages… les animaux qui courent derrière toi dans le noir. Tu dois regarder le monde deux fois si tu veux voir tout ce qu’il y a à voir. » (source)Jamake Highwater, L’Esprit de l’Aube, Vision et réalité des Indiens d’Amérique, p.83

La faculté de percevoir un second monde est une source majeure de connaissance. La connaissance première, la seule qui importe aux yeux des peuples naturels. Des peuples premiers. Des vrais humains. Il faut d’abord différencier clairement voir et regarder.

 

« Voir » selon Castaneda

Dans le système de connaissance de Juan Matus et de Castaneda, « voir » et « regarder » expriment deux façons distinctes de percevoir. Regarder concerne la manière ordinaire de percevoir le monde, tandis que voir évoque un processus complexe par lequel l’homme de connaissance perçoit l’essence des êtres et des choses.

On ne peut pas évoquer le voir des sorciers sans aborder de très nombreux défis que rencontre le guerrier de lumière sur son chemin d’éveil. Voir ne peut s’obtenir sans accepter ce qui le rend possible: l’humilité doit vaincre l’arrogance de l’ignorant et la suffisance de l’homme moderne. C’est la seule protection vraiment efficace contre l’ego dominant et ses dérivés que sont l’égoïsme, l’égotisme, l’égocentrisme et les autres briques de Lego.

La connaissance commence par la connaissance de soi. Pour atteindre le voir, il faut d’abord se voir. Et pour se voir tel qu’on est, un miroir ne suffit pas. L’humilité est le miroir adéquat. Le miroir de l’âme. Ainsi pourra s’accomplir le voir en tant qu’acte sacré. (source)

 

 

L’humilité

N’importe qui peut voir, sauf s’il est aveugle. La plupart d’entre nous ignore tout de l’art de voir. Le premier secret pour y parvenir, c’est l’humilité. Se voir tel qu’on est, un parmi des milliards. Et cesser de se croire important.

« La rapidité intérieure te rend fluide. Ainsi l’énergie peut irriguer tous les chakras de façon homogène et régulière. Pas de fluidité possible tant que n’a pas maté sa peur. C’est un point capital du nagualisme, qui considère la peur comme le premier ennemi du guerrier.

Malheureusement, quand vient ce moment de vérité, Castaneda cale. Et sa peur l’emporte. Son benefactor Juan Matus prend la parole. « Tu as été effrayé et tu t’es enfui parce que tu as cru que ta personne était sacrément importante. Croire que l’on est important alourdit, rend maladroit et vain. Pour devenir un homme de connaissance, il faut absolument être léger et fluide. » (source)Carlos Castaneda, « Voir », p. 15

Et pour devenir léger et fluide, il faut traquer la suffisance. Tuer le sentiment de notre propre importance. La suffisance est une des filles de l’ego, probablement la plus bête. L’ego a beaucoup de filles, la pensée en est une. Elle vient du mental rationnel. La mauvaise part du mental. Il en possède une bonne, juste une seule : le mental intuitif. L’intuition. » (source)

Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don.

Albert Einstein

 

Voir ou regarder?

Oui, que faut-il privilégier ?  Voir ou bien regarder ? L’art de voir derrière les choses ou l’art de voir les choses de l’extérieur ? J’ai évoqué cette cruciale question dans un article intitulé La pratique du Voir. L’auteur du Meilleur des Mondes, Aldous Huxley, a pondu tout un bouquin sur un sujet qui m’a semblé proche, mais je me trompais lourdement. Son Art de Voir n’a rien à voir avec celui des Amérindiens…

« Presque aveugle à l’âge de seize ans, Aldous Huxley (1894-1963) vécut jusqu’en 1939 avec une vision très déficiente. C’est alors qu’il découvrit la méthode du Dr W.H. Bates, une méthode de rééducation visuelle à base psychologique, qui lui permit en quelques mois de lire sans lunettes. Par gratitude envers ce pionnier de l’éducation visuelle, Huxley écrivit L’Art de voir. Il y explique la méthode du Dr Bates en la rapprochant des grandes découvertes de la psychologie moderne. Car apprendre à mieux voir, c’est apprendre à mieux vivre. Non seulement mieux vivre avec les autres, mais aussi mieux vivre avec soi même. »

Il s’agit là d’apprendre à regarder. C’est très utile, mais ça ne constitue pourtant que la première phase du travail. La première vision selon Highwater et Castaneda.

 

 

Le véritable art de voir

L’art de voir des Amérindiens est très différent de celui dont parle Huxley, comme nous l’explique Highwater : « Lorsque les Indiens Wintus utilisent le terme de personne entière pour désigner le corps, ils parlent selon une tradition qui appréhende parfaitement le corps comme instrument spirituel. » (source)Jamake Highwater, L’Esprit de l’Aube, Vision et réalité des Indiens d’Amérique, p.83

Pour les occidentaux, le corps ne possède pas cette dimension spirituelle, il est purement et totalement physique. Au contraire, pour les Wintus comme pour beaucoup d’autres Amérindiens, le corps possède aussi de multiples possibilités virtuelles d’utilisation, concernant les apparitions et les transformations notamment.

En ignorant ces possibilités, l’occident moderne se prive de la dimension corporelle de la spiritualité. Il s’agit là d’un grand retour en arrière. Nous nous montrons moins puissants que les Anciens, qui vivaient dans un monde de magie opérative tandis que nous sommes cloués dans la tranche la plus banale de la réalité.

 

Nos multiples réalités

À chacun sa vérité, disait Pirandello. À chacun sa réalité, ajouterais-je. On peut fort bien vivre une réalité séparée au lieu de se contenter de cette réalité simulée à laquelle ce système 100% rationnel nous demande d’adhérer — sous peine d’internement en hôpital psychiatrique. Dictature des médiocres, nous nous privons de bien des joies et de tant de découvertes ! J’ai décrit ce que j’appelle l’irréalité ordinaire, notre triste pain quotidien.

Le nagual Juan Matus évoque souvent la réalité ordinaire. Ce n’est pas ce qu’on croit. Ordinaire, elle l’est. Réalité, elle n’est pas. Certains physiciens commencent à prendre au sérieux la thèse de Matrix. Elle m’a sauté à la face dès 1999, quand ce film est sorti sur les grands écrans. Depuis je tourne autour, en spirale convergente. Je ne crois plus en ce monde fabriqué.

Dès lors, le choix de vivre en astral s’impose à moi comme une évidence. Ce n’est pas aussi facile que de dormir devant la comédie terrestre et la vacuité humaine. Tout est fait ici-bas pour nous maintenir ici-bas. Bien bas. J’aime l’altitude. Les piètres sommets terrestres n’ont pas de quoi me satisfaire. Trop bas pour moi. La lune aussi. Le soleil pareil. L’espace sidéral m’a distrait cinq minutes, mais j’ai vite vu que ce n’est qu’une prison de plus : disons la cour carrée où les détenus marchent en rond. (source)

 

 

Trop de murs, trop de barreaux, trop d’interdits. Toi tu me comprends. Tu as expérimenté, si brièvement que ce soit, la vie plus grande et tu poursuis péniblement l’existence ordinaire avec un sentiment d’irréalité, de vide et d’horrible négation. Voilà un joli secret : tu veux la vie plus grande ? C’est facile :

 

Déplace ton point d’assemblage

L’usage correct de cette merveille que les Indios d’Amérique latine appellent le point d’assemblage ouvre l’accès aux mondes supra-sensibles, ces mondes sublimes auxquels ne mène aucune philosophie occidentale.

Comme l’explique si souvent Castaneda, l’astral est très facilement atteint par un décalage minime du point d’assemblage. Mais pour y parvenir, le guerrier doit s’armer de patience. Tendre vers l’impeccabilité. Effacer toute manifestation intempestive d’ego. Se vêtir d’humilité. Cent fois sur le métier remettre son ouvrage. Éviter courir deux lièvres à la fois. Se garder du monde et des pièges qu’il nous tend.

Se souvenir de ses rêves.

Porter son attention sur toute chose, tout fait, toute rencontre. Le hasard n’existe pas. Tout ce qui nous arrive est voulu. Mais par qui ? That is the question. 

 

Croire sans y croire

Apprends à reconnaître ceux qui te dirigent. Ils ne sentent pas bon du tout. Ils ont l’air louche d’un gros dégueulasse qui se ferait passer pour ton meilleur pote. (source)

Méfiage et méfiement. Et encore méfiation. Non, ce n’est pas la bonne solution.

La confiance tue, la méfiance empêche de vivre. Croire sans y croire, reste entre les deux. Mais totalement l’un comme l’autre. Oui, c’est dur. Si c’était facile, tout le monde le ferait. Or je peux te dire que les routes de l’astral sont désertes. Mais pleines de monde. Difficile à croire? Si c’était facile tout le monde y croirait. Tu dois donc le croire sans y croire.

 

Le déclin des Mystères

Oui, l’occident qui se croit champion de modernité et roi du progrès a fait régresser la culture mondiale dans des zones lointaines du passé oublié. L’Antiquité grecque nous rend des points, pas qu’un peu.

« Depuis le déclin des rites extatiques des mystères de la Grèce présocratique et celui des cultes méditerranéens postérieurs (4e et 3e siècles AECavant l’ère commune) de Cybèle, de Ma, d’Isis et de Mithra, la civilisation occidentale a été continuellement interpellée par le rêve qui est le sien : échapper aux éléments qui constituent son armature — le catégoriel, le linéaire, l’immuable et le connaissable. » (source)Jamake Highwater, L’Esprit de l’Aube, Vision et réalité des Indiens d’Amérique, p.84

 

 

L’armature occidentale

Le catégoriel est issu d’Aristote. Ce philosophe du classicisme antique a muré la philosophie dans un labyrinthe de catégories. Le peu d’imaginaire et de magie que Platon tenait encore des Celtes et des Vikings est réduit à néant. Aristote nous enferme dans des classifications logiques, prisons mentales desquelles on a peine à sortir. Dans la même ligne castratrice, Descartes enfonce le clou. Toujours plus de logique, moins de mystère sous le diktat de la pensée. Puis viennent Kant et Hegel. Les ultimes traces de l’indicible et de la magie s’évaporent sous leur griffe de fer.

Le linéaire découle aussi de la même pensée — comme si l’on pouvait penser le monde ! La pensée est linéaire, seule la vision est panoramique, non linéaire, en expansion spirale. Les sensualistes britanniques ont tenté, bien timidement, d’effectuer un retour vers la non-pensée créatrice. Bergson aussi, à sa façon, tente de rectifier le tir. Car c’est bien de tir qu’il s’agit : quoi de plus linéaire que le trajet d’un projectile?

L’immuable est le champion de la non-vie, la totale négation du vivant. Tout ce qui vit est en perpétuel changement. À commencer par notre propre corps. « Jusqu’à une période très récente, la plupart des gens, en occident, étaient complètement coupés de leur propre corps par un reste de contrainte religieuse et un sentiment de gêne. Il leur manquait ce que les Wintus appellent la personne entière. » (source)Jamake Highwater, L’Esprit de l’Aube, Vision et réalité des Indiens d’Amérique, p.84

Le connaissable serait pour Jamake la dernière catégorie. Mais là j’hésite à le suivre. J’ai expliqué ailleurs qu’il existe deux mondes proches, qui pourtant ne communiquent pas : l’inconnu et l’inconnaissable. Quand on mène une recherche dans l’inconnu, on voit toutes les portes s’ouvrir devant nos pas, toutes les sources nous sont communiquées avant même qu’on songe à les chercher, les synchronicités abondent, les solutions aussi, innombrables, excitantes, et l’inconnu devient connu. Il n’en va pas de même pour l’inconnaissable.

 

 

Le verdict de l’inconnaissable

Divine ou pas, immédiate ou pas, la connaissance humaine se heurte nécessairement à un mur, le mur de l’inconnaissable, jusqu’ici infranchissable. L’inconnu est séduisant, fascinant même. Il incite le chercheur à consacrer toute sa vie et toute son énergie à le déflorer, comme un skieur laisse sa trace sur un mur de poudreuse. Grisante sensation. Rien n’égale la bouffée de sur-oxygène qui fait bouillir le sang dans les artères, qui régénère celui qui la vénère. Trop pas vénère, du coup.

Il est des choses connues et des choses inconnues, entre les deux s’ouvrent les portes de la perception.

Aldous Huxley

 

Et dans les choses inconnues se dissimulent des choses inconnaissables. Des réalités qui nous sont inaccessibles et qui le resteront quelque soient nos efforts. D’ailleurs il ne fait pas bon persévérer dans cette voie tant elle est pénible. Si jamais vous le croisez l’inconnaissable, circulez, y a rien à voir.

« Tant que tu habites ce corps de matière, tu n’es pas habilité à en connaître. C’est comme ça, c’est la règle. Détends-toi, rigole !
-C’est quoi cette putain de règle du jeu ?? Tu trouves que ça ressemble à un jeu ? Merde!! À la fin de ce putain de jeu, il y a quoi, selon toi ? Il y a la mort, bordel ! La mort !!! Pas de quoi se fendre la gueule. » (source)

 

Les quatre clous du cercueil

Si ta recherche te galvanise, si chaque jour t’apporte son lot de synchronicités, si tu progresses à pas de géant, si tu te sens porté sur les ailes d’une angelle, alors c’est l’inconnu que tu traques. Continue.  La piste est bonne, elle peut te mener loin. Aussi loin que le centre de toi-même où tout est calme et sérénité. Peut-être plus loin encore ? L’inconnu te donne de l’énergie, l’inconnaissable te prend ton énergie, sa quête sera toujours infructueuse, si tu t’entêtes il te tuera. Tu as raison garçon. C’est tout sauf un jeu. Mais on a le droit d’y jouer quand même. (source)

Ainsi, pour reprendre Jamake Highwater, je dirais que l’ultime élément, le quatrième clou du cercueil occidental, ne doit pas s’appeler le connaissable, mais plutôt le piège du connaissable. L’illusion qui consiste à s’imaginer que tout est connaissable. Le bémol que j’introduis pour ce quatrième peut aussi se moduler pour les trois premières, puisqu’aussi bien elles sont les quatre pièges à éviter. La civilisation occidentale doit s’efforcer d’échapper aux éléments qui constituent son armature — le catégoriel, le linéaire, l’immuable et le connaissable. » (source)Jamake Highwater, L’Esprit de l’Aube, Vision et réalité des Indiens d’Amérique, p.84

Il faudrait donc dire : l’attrait du catégoriel, le goût pour le linéaire, la croyance en l’immuable, le piège du connaissable.

 

En résumé

Secoue-toi. Quitte ces parages sinistres. Tu veux devenir un savant, un marrant, un érudit, un dégourdi, un magicien, un pharmacien, un voyageur du temps, un guérisseur content ou acquérir tout autre pouvoir qui t’en fait voir depuis toujours ?  Ça ne tient qu’à toi. Personne d’autre ne peut mieux t’aider dans la reconquête de toi-même.

Il se trouve pourtant que je donne un maximum d’atouts à ceux qui prennent le temps et le soin de me lire. De très nombreux articles ouvrent l’éventail des pistes à suivre. Dans chacun d’eux, de nombreuses fenêtres créent les liens qu’il te faut pour suivre ton propre chemin. N’hésite pas. Fais ton choix.

Et si ça ne suffit pas, s’il t’en faut toujours plus – ce qui se conçoit dans notre anti-monde du toujours moins – bravo, j’aime ça. Dans ce cas viens me voir. Erquy rime avec reiki. Je reçois de rares élus en stage individuel. Pourquoi pas toi ? Lis la description et postule. On ne sait jamais. Tous les sélectionnés ont commencé par là. (source)

 

Stage initiatique

 

Sagesse amérindienne

 

 

Science et Connaissance

 

 

 

Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.
René Char