Dystopie despotique

 

« Une dystopie est un récit de fiction d’une société imaginaire à laquelle il est impossible d’échapper et dont les dirigeants exercent une autorité totale et sans contrainte de séparation des pouvoirs, sur des citoyens privés de libre arbitre. »  Ouaaah ! Mille mercis Wikimerdia ! Que ferait-on sans toi ?

 

Imaginaire !?

Très chers wikipédistes, la vanne est savoureuse ! Vous nous amusâtes à tel point que nous nous esclaffâmes de concert, mes pairs et moi-même. Quelle savoureuse tronche de rire nous payâmes-nous ex abrupto ! À cette seule pensée, je m’esbaudis derechef non sans maints tressaillements d’une bedaine que j’ai fort belle et ronde à souhait. On en mangerait.Cannibales!!

Vous plairait-il d’ouïr les prémisses de notre allégresse ? Vous m’en priez ? Un tel souhait m’oblige et m’y oblige. Un seul mot a suffi pour déclencher notre hilarité : imaginaire. Mais tout est imaginaire dans cette parodie de réalité. Tout est fictif. Nous vivons dans un monde imaginaire ! La société dystopique que dépeint Wipikiéda, c’est la nôtre !

D’où nos gloussements. Cette société à laquelle on ne peut échapper, loin d’être imaginaire, c’est la nôtre. Et de jour en jour en jour les libertés se resserrent. Ces dirigeants qui exercent une autorité totale, vous les avez sous les yeux. Qu’ils s’appellent Trompe, Macaron, Purine, Mélangeon, tous fonctionnent de la sorte. Y compris l’inénarrable ânesse, la Marine Nationalesocialiste?. Elle a le pompon rouge. Nul besoin de quérir des tout petits tyrans, ils sont là. Ils nous encerclent et se rapprochent.

Ces empaffés notoires ne tolèrent aucune contrainte, ni la séparation des pouvoirs, ni l’issue des urnes. Quant aux citoyens, quel libre arbitre peuvent-ils avoir ? Dès le plus jeune âge allaités de mensonges, élevés dans l’ordure, endoctrinés de vice, ils n’adorent que la richesse et cultivent la paresse.

 

 

Imitation de Nos Seigneurs

Ne soyons point trop sévères avec les dirigeants. Ils ont choisi ce rôle, incapables de se diriger eux-mêmes. Admirons plutôt leur sagesse ! Ces pitres nains suivent point par point les lois des dieux d’avant. La foi est toujours émouvante, quoique stupide. Nos dirigeants en font montre avec précision. Ce qui s’impose pour une montre.

Les grands tyrans qu’on ne peut dépasser sont au fond du passé. Leur sinistre mémoire est entretenue par les diverses églises, temples, mosquées, synagogues, tous ces lieux saints où l’on prie les dieux d’avant. Et que leur demande-t-on dans nos prières ? La seule requête sensée serait : Mes Dieux, mes vieux Dieux, soyez bons avec nous, de grâce, restez chez vous. 

Mon Dieu, mon Dieu, délivrez- nous de toutes les religions.

Guy Bedos

 

Au lieu de ça, on les appelle à l’aide. Taisez-vous, malheureux, ils pourraient vous entendre ! Vos prières finiront par leur donner des idées. Imaginez qu’ils vous prennent au mot, qu’ils rappliquent à nouveau comme ils l’ont fait jadis ? Dès qu’ils vont réaliser que vous êtes si nombreux tout prêts à les adorer, vaniteux comme ils sont, ils reviendront. Et comme autrefois, on aura toutes les peines du monde à  s’en débarrasser.

Bonjour l’angoisse ! Place aux pleurs et aux grincements de dents ! Ces puissants-là sont les inventeurs du malheur, du péché, de l’enfer, de la peine de mort, de la guerre, de l’envie, de la haine, des excès, des rapines, des mesquineries, des punitions, des classes sociales, des riches, des soldats, des conquêtes, des patries, de la propriété privée, mais ça, ne comptez pas sur wiki la sage ânesse pour en parler.

 

Bribes

Des bribes et des débris. Des brins de rien. Des brimborions. Des bricoles. Voilà tout ce qui se passe dans ma vieille tête. Et derrière ces riens, un secret, l’ultime secret qui sans fin se dérobe. Je sais qu’il est question de barques noires, je les vois passer en rêve, à l’instant où je me réveille je comprends ce dont il s’agit, mal de mer, nausée, dégoût, répugnance, sensation d’un grand malheur imminent, tout s’efface !

C’est frustrant. Je suis au bord d’une découverte vertigineuse, celle que je cerne depuis plusieurs décennies, celle pour laquelle j’ai entrepris de narrer cette saga qui n’en finit pas… Paré pour le grand saut, j’ai déjà un pied dans le vide et que tchi ! Je vois keud.

Ça m’énerve, j’accuse mon grand âge, je trépigne dans le plus grand calme apparent — car je me contrôle, de crainte qu’une exultation ne fasse s’envoler la vérité traquée. Pourquoi s’est-elle drapée ? Ne peut-elle m’apparaître au naturel, nue comme un vers du jeune Arthur. « Elle était fort déshabillée« … Je pense à celui-là.

 

 

Première soirée

Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d’aise
Ses petits pieds si fins, si fins.

Je regardai, couleur de cire
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, mouche au rosier.

Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s’égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal.

Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : « Veux-tu finir ! »
La première audace permise,
Le rire feignait de punir !

Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : « Oh ! c’est encor mieux !

Monsieur, j’ai deux mots à te dire… »
Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D’un bon rire qui voulait bien.

Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
~~Arthur Rimbaud

 

Timing

C’est bien le moment ! Comment puis-je me souvenir de tant de choses entendues, lues, sues, connues et reconnues et là, au bord de l’inconnu, le vide est venu, je suis retenu. « À l’inconnu nul n’est tenu ! » ricane une voix grinçante dans mon arrière-cour. Bord d’elle ! Je suis cerné.

Si vous pouvez m’aider, écrivez-moi. Il me manque un déclic, cliquez-moi, poussez l’interrupteur et que la lumière soit !

Je ne blague pas. Écrivez-moi vos désaccords, ce qui vous choque, ce qui vous hante, ce qui vous plaît et ce dont vous voulez davantage. Plus encore. Vos souhaits, vos sujets d’élection, vos délectations, mes omissions, que j’y revienne, que je vous entraîne sur le chemin qui ne mène à rien, qui fait du bien quand on revient.

Ce qui déplaît, cultivez-le. C’est votre force, a dit John Seky. Je l’ai fait, mal m’en a pris. On me traque, on m’oppresse, on m’insulte à la messe alors je n’y vais pas. Je voudrais tant voir clair. Trouver ce qui. Aimer ce que. Il se peut que j’ai offensé une créature invisible qui s’attache à m’attacher. Qui me brouille les idées, la tête et l’écoute. 

Parlez plus fort ! Plus haut ! Il y a forcément quelqu’un parmi les 6 millions qui me lisent, au moins une personne qui va bondir sur l’occasion. Elle n’a jamais songé à m’écrire auparavant, mais là j’ouvre la porte en grand. J’ai besoin de ses mots, son ressenti, son rêve. Même ses critiques les plus odieuses, je prends tout. Le riz aussi a les pieds dans la boue.

 

 

La foi qui tue

Cette société dystopique à laquelle on ne peut échapper, c’est la nôtre. Ces dirigeants qui exercent une autorité totale, aussi absurde qu’implacable, on les a sous les yeux. Pourtant ne soyons point trop sévères avec eux.

Les tyrans les plus exotiques sont au fond du passé. Leur sinistre mémoire survit dans les diverses églises, temples, mosquées, synagogues, tous ces lieux saints où l’on prie les dieux d’avant. Nos prières demandent les pires calamités, comme celle-ci : qu’ils reviennent vite !

Mais pas du tout, malheureux inconscients ! Ne parlez pas de malheur ! La seule requête sensée serait :

Ces dirigeants exécrables sont des exemples de sagesse et de prudence. En effet, ils obéissent point par point aux modèles de société imposés par les dieux d’avant. Ces surhommes vulgaires, gonflés d’orgueil et de sottise, ces cancres las, ces idoles prêtes à tout pour qu’on les aime, même à tuer, ces géants pleins d’arrogance et de superbe sont plus à plaindre qu’à blâmer. Nos maîtres ont pris le pire chez eux. De sales gamins mal éduqués qui confondent la gloire avec la guerre et prennent l’humidité pour de l’humilité.

La foi est toujours émouvante, quoique stupide. Nos tyrans nous le prouvent et si nos religions survivent, c’est pour qu’on s’en souvienne. On a les dirigeants qu’on mérite amplement. 

Le vrai mystère de la religion : il y a des gens pour la pratiquer.

José Artur

Odieux qui êtes aux cieux,
Mes dieux si vieux,
Vicieux, superstitieux,
Chacun son lieu pardieu !
Croyez-moi c’est le mieux.

 

 

Notre Père qui êtes aux cieux

La vraie prière, l’unique prière qu’il faut savoir par cœur parce qu’elle est aussi belle que vraie, aussi touchante qu’utile, la voici.

Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l’Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son Océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-même d’être de telles merveilles
Et qui n’osent se l’avouer
Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.
~~ Jacques Prévert

 

 

 

« Une dystopie est un récit de fiction d’une société imaginaire à laquelle il est impossible d’échapper et dont les dirigeants exercent une autorité totale et sans contrainte de séparation des pouvoirs, sur des citoyens privés de libre arbitre. » Mille mercis Wikimerdia ! Que ferait-on sans toi ?

 

 Éveillez-vous !

 

 

Bio-énergie

 

 

L’humanisme du 18e siècle a défini l’être humain de façon beaucoup trop restrictive : il l’a défini comme être pensant au lieu d’être vivant.
Claude Lévi-Strauss