Nous avons besoin de l’esprit pour comprendre la matière, décrète Wikipédia. Et sur ce point, qui peut dire le contraire ? Moi. Et je le clame bien haut, tandis que l’esprit peut fort bien se passer de matière, sans l’esprit il n’y aurait pas de matière. Méfions-nous des évidences, elles sont souvent des contre-vérités si rabâchées qu’on les admet sans broncher.
C’est un des problèmes que pose la langue anglaise pour cerner la vérité au plus près. Le mot français esprit est tantôt traduit spirit, tantôt mind. Ce qui entraîne de multiples difficultés, insolubles la plupart du temps. Non seulement pour traduire le français en anglais, comme je le fais chaque jour pour la version anglaise de ce site. Mais pour les anglophones eux-mêmes, cette ambiguïté infondée les éloignent à chaque instant davantage de la vérité absolue.
Affaiblie par sa mondialisation, la langue anglaise est devenue une langue du relatif, l’absolu lui résiste. Elle s’accorde mieux avec le concret que l’abstrait. C’est la raison pour laquelle cette langue des affaires et du commerce est devenue planétaire, tandis que le français ne concerne que l’élite. Et pas seulement l’élite intellectuelle : les choses de l’esprit spirit lui sont prédestinées.
Aux anglophones qui me lisent, je recommande d’étudier le français s’ils veulent découvrir autre chose que les sempiternelles évidences mensongères de ce bas monde. Ils pourront alors lire la version originale de ce site et se réjouir de leurs découvertes.
Si on a besoin du mind pour comprendre la matière, seul le spirit permet de s’en passer.
Albert Einstein nous propose deux théories concernant le voyage dans le temps, une théorie générale et une théorie spéciale. La relativité générale concerne l’interaction entre des objets extrêmement massifs et des objets plus petits qui tentent d’échapper à leur attraction gravitationnelle. En supposant que votre vaisseau puisse se déplacer à une vitesse à peine inférieure à celle de la lumière et que vous essayiez de vous éloigner d’un trou noir ou d’une étoile à neutrons, le temps se comporte de manière très étrange.
À l’intérieur du vaisseau, le temps ralentit, du moins comme il apparaît à un observateur extérieur. Si vous vous approchez trop près, les forces de marée du trou noir vous déchireront. Le côté du vaisseau faisant face à la force gravitationnelle subit une attraction plus forte que l’autre côté, et s’éloigne de l’autre côté du vaisseau, provoquant l’allongement de l’ensemble.
Ce phénomène porte le délicieux nom de « spaghettification » ou « effet nouille ». Le côté le plus proche de la force gravitationnelle connaîtra également le temps de manière légèrement différente (en raison de la dilatation gravitationnelle du temps) que le côté le plus éloigné, et ces deux phénomènes sont différents de ce que vit l’observateur extérieur. (source)
Lorsque j’ai appris la relativité restreinte, j’étais dans un cours délicieux surnommé « La physique pour les poètes » (le pendant plus lyrique de « Les sports pour les sportifs »). Mon professeur était un vieil homme adorable, titulaire depuis longtemps, qui avait écrit et illustré son propre manuel, ce qui signifiait des figures en bâton et des fusées rudimentaires.
Il a expliqué le paradoxe classique des jumeaux de la relativité restreinte à l’aide de figurines nommées Moe et Joe. Cette expérience de pensée fait partie des discussions sur la physique depuis le début des années 1900 et restera une expérience de pensée jusqu’à ce que nous soyons capables de voyager à la vitesse de la lumière.
Très bien, il y a des jumeaux nommés Moe et Joe. Moe monte dans une fusée et Joe reste sur Terre. Alors que la fusée de Moe s’approche de la vitesse de la lumière, Joe vérifie avec un télescope. Depuis le point d’observation extérieur de Joe, Moe semble se déplacer au ralenti. (source)
Le tic-tac de l’horloge de Moe sera plus lent que celui de Joe, et les longueurs d’onde de la source lumineuse de sa fusée se déplaceront vers l’extrémité rouge du spectre (parce qu’elles sont allongées par l’effet de nouille). Lorsque Moe reviendra sur Terre, elle n’aura vécu qu’une fraction du temps terrestre de Joe, et ce dernier sera donc plus âgé. Il y a beaucoup de maths et d’expériences avec de très petits objets pour étayer cette théorie, et vous êtes invités à les explorer plus en profondeur par vous-même si vous aimez vraiment les faits et les chiffres, mais les figurines et le gentil vieux professeur m’ont suffi.
En théorie, il est donc tout à fait possible de se déplacer rapidement dans le futur, mais jusqu’à présent, nous sommes loin d’avoir atteint la vitesse requise pour l’expérimenter avec un être humain. Pour cela, il faudrait qu’une personne atteigne une vitesse d’environ 300 000 km/seconde, et jusqu’à présent, nous n’avons pas découvert de source d’énergie capable de générer une telle quantité d’énergie. Et franchement, si nous en découvrions une, je doute que nous l’utilisions pour projeter quelqu’un dans le futur, vu que nous nous dirigeons déjà vers l’avenir en permanence. (source)
1 – Récit d’évènements fictifs à partir d’un point de départ historique.
2 – Utopie appliquée à l’histoire ; histoire refaite logiquement telle qu’elle aurait pu être.
L’uchronie est donc un genre littéraire qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification du passé.
« Uchronie » est un néologisme du XIXe siècle créé par Charles Renouvier ; étymologiquement, le mot désigne un « non-temps », un temps qui n’existe pas. On utilise également abusivement l’anglicisme « histoire alternative », alternate history. (We Keep Aid Ya)
Mes récits devraient relever de ce genre-là, même s’ils relèvent aussi de la Dystopie despotique. La dystopie fait référence à un monde proche et imaginaire, dans lequel les libertés individuelles sont étroitement surveillées et la démocratie n’a plus lieu d’être.
Entre l’uchronie et la dystopie, il y a aussi peu de différence qu’entre un cheval et une bicyclette. Question d’époque, les deux s’enfourchent pour voyager.
Voyageur des étoiles, je parcours l’espace temps. En vérité n’existent ni espace ni temps. Einstein l’a démontré sans en tirer les mêmes conclusions que les miennes : nous sommes plongés au cœur d’un mensonge universel. Mon voyage immobile est pourtant infiniment riche en surprises. Ses voies imaginaires sont pavées d’incessantes découvertes.
Pas besoin de déplacer notre corps physique pour voyager. Pas besoin de dépasser la lumière lente pour visiter le temps passé. Dans le monde matériel, la vitesse de la lumière est un absolu. Aucun corps ne peut dépasser 300.000km/s. Aucun corps physique. Mais pour l’Esprit, rien de plus facile. L’éternité ? J’y passe le plus clair de mon temps.
je sonde des mondes
aux ondes profondes
qui me font accueil
j’en franchis le seuil
leur beauté m’inonde
mais j’y suis tout seul.
L’esprit n’est pas un corps physique. Du moins le spirit. Le mind fait partie du corps physique en tant que produit du cerveau — qui est matière. Le spirit, lui, vient d’ailleurs. Toi aussi qui me lis, tu viens d’ailleurs. Tu acceptes d’être ici, à vrai dire tu n’as pas le choix. Que tu crois. Il y a en toi une force qui se rit de la vitesse lumière. En toi coule une source à l’origine de toute clarté : elle vrille tout ce qui brille.
La lumière est cocue, du coup. La vitesse lente qu’elle suit dans la matière, tu n’en as rien à foutre en fait. Ta lumière intérieure peut aller beaucoup plus vite. Infiniment. Car tu es la source.
Au-delà de toute croyance, à côté de toute religion, en dehors de toute obédience, toute coterie, tout clan, toute tribu, ta famille aussi tu peux l’oublier. Vivre seul est ma règle. Nul ne peut me suivre où je vais, ni vivre où je vis, car pour les humains mon ombre est le néant.
Ma maison n’existe pas. Mon seuil bascule et me voici au trente-sixième dessous. Je m’éveille alors aux merveilles des mondes intérieurs. L’univers est infini, croit-on. On oublie qu’il est aussi infini à l’intérieur. En y pensant, ça fait peur. N’y pensons pas. Oublions cet infini si accessible, le chemin intérieur est si rapide, le temps n’y compte pas, l’espace est banni, l’éternel présent est la loi si facile.
Il faut payer ce luxe un prix exorbitant. Accepter d’être seul au monde. Mes proches, ceux que j’aime et qui m’aiment, malgré la puissance de leur affection, l’honnêteté de leur amour, ne peuvent pas me rejoindre. La souffrance est immense. La solitude, une gangue de plomb fondu.
Quand j’étais rédacteur chez Okapi, magazine catho pour les 10-14 ans, j’ai scénarisé une bd qui sappelait ainsi, Seule au monde. Elle est sortie par épisodes dans Okapi. Le rédac chef l’a lue — il attendait que les bd soient publiées pour les lire, l’abruti. J’en profitais. Il a bondi. Rien de catho là-dedans, s’est-il dit, au contraire ! Ça sent le souffre. C’est démoniaque. Cette BD n’est jamais sortie en album.
Seule au monde, par Philippe Adamov sur un scénario de votre serviteur. Philippe dont j’apprend le décès en écrivant ces lignes.
J’ai passé toute mon enfance et ma jeunesse à raconter des histoires imaginaires ou que j’ai crues telle. J’étais visionnaire. Toutes ces histoires me concernaient, dans un futur lointain. La plupart de mes chansons, contes, récits, peintures, n’avaient qu’un seul but, m’aider plus tard. Toutes s’adressaient à moi, à l’âge que j’ai maintenant. Je vis des actions si folles, tellement indicibles, il me fallait mobiliser tous les talents visionnaires de l’enfant que je fus pour alléger la souffrance que je connais maintenant.
Sans le savoir, je me suis envoyé tout ça par la voie lente : textes oubliés dans un tiroir, poèmes au fond d’une malle, peintures dans des cartons couverts de poussière au fond d’un grenier. Je n’arrête pas d’en retrouver et je tilte.
Françoise, tenez ! Ma première coquine, on avait 19 ans. Vingt ans après, on se revoit. Hasard de la vie, soi-disant. Mon Q.
Le hasard n’existe pas. Tout ce qui arrive est voulu.
Françoise n’est pas venue les mains vides. Elle m’a remis un gros dossier. Tous mes poèmes d’enfant. Elle avait tous les doubles. Je lui avais donné, me sachant capable de les perdre. Merci Françoise. J’ai pleuré.
Je me suis revu gamin fébrile, écrivant sans en comprendre un traître mot. Il fallait que j’écrive, j’y passais mes nuits, sûr que si je dormais rien qu’un instant, la mort me prendrait.
Elle a perdu. Je vis encore. Grâce à Françoise, je dispose des précieux conseils d’un gosse qui écrivait, écrivait, écrivait…
La mort me hait pour cette défaite. Elle ne veut plus de moi. Pourquoi ? J’ai passé des jours à chercher des nouvelles de vieux potes. Artistes, cinéastes, gens de télé ou de bédé, publicitaires, créatifs de tout crin. Tous célèbres, de mon âge.
Tous morts. Incognito, je vis encore. Pourquoi ?
La matière et l’esprit sont en perpétuel conflit. La première veut toujours le dernier mot, le second la regarde avec tristesse avant de tourner la tête en haussant les épaules. Ce qui renforce la fureur de la Matière. Elle se veut mère éternelle, forte de ses lettres latines :
La matière mère se sait matrice. D’elle tout provient, en elle tout retourne. L’esprit ricane. Il se souvient. C’est sa force à lui, son refuge et sa certitude : sa mémoire. Le conflit n’est pas de son fait, il ne s’y implique pas, ce qui excite encore davantage la rage matricielle.
Elle n’a pas de mémoire, elle a des pulsions à la place. L’esprit se souvient et s’en moque. Mémoire du monde, il sait depuis toujours que la matrice n’est pas l’origine. Elle est le réceptable. Elle accueille en elle une énergie qui vient du Ciel. De la Déesse Mère. Seule véritable source que ce qui est, Notre Dame d’En Haut a ensemencé la Terre, Ter Ra, troisième planète du système de Ra, nom égyptien du système solaire.
Je ne cache pas que les puissantes réflexions d’Henri Bergson1859-1941 ont inspiré cet article — auquel je n’ai pas voulu donné son titre. Et pourtant !
Publié en 1896, Matière et mémoire est le livre qui imposa Bergson comme un philosophe de premier plan. Il y aborde une question philosophique essentielle, celle des relations du corps et de l’esprit. Par le choix de sa méthode, il fait dialoguer d’une manière singulière la métaphysique a et la psychologie, l’analyse des concepts et les apports de la science, alors en plein renouvellement.
Pour lui, pas de connaissance de l’esprit sans connaissance de la mémoire et de ses défaillances, que psychologues et neurologues ont commencé à appréhender ; pas de connaissance du corps sans une interrogation sur la matière, qui doit rencontrer celle des physiciens.
Si Bergson, en soutenant que la vie mentale ne se réduit pas à la vie cérébrale, s’inscrit dans le débat intellectuel de son temps, la portée générale de l’ouvrage invite à réexaminer des questions qui, plus d’un siècle plus tard, sont toujours les nôtres. (source)https://www.amazon.fr/Mati%C3%A8re-m%C3%A9moire-Henri-Bergson/dp/
Les miennes, en tout cas. J’ai dévoré l’œuvre de ce grand philosophe qui près d’un siècle après sa mort n’est toujours pas sorti de son purgatoire. Le mien promet de durer plus longtemps encore… Je n’ai certes pas son génie, mais je suis plus facile à lire. Souvent.
Le vitalisme d’Henri Bergson
Henri Bergson : Temps et Durée
L’éternité ? Je la connais. J’y passe mes journées toutes les nuits. La réussite matérielle s’oppose à l’épanouissement intérieur. Cet épanouissement est la seule chose qui puisse nous rendre heureux, un peu. Heureux de vivre en marge de ce monde de merde où tout est fait pour nous traire et nous distraire.
Nous maintenir en surface de nous-même. Nous garder en vie dans un vide éternelle. Avide, la vie est vide. Ouverte, la vie est verte. Intense, la vie est danse.
Gardons-nous de choyer cette prison matérielle où nous sommes tombés pour notre malheur. Ici-bas tout nous pousse à devenir de plus en plus matériels, matériaux, terreaux, Terrien t’es rien. La chappe au fil des ans te pétrifie jusqu’à ce que toute chance d’en réchapper t’échappe et fonde comme grésil au four solaire.
L’enfer n’existe pas. Les chrétiens les plus modernes l’imaginent comme une sorte de trou noir. Mais le trou noir n’est pas ce q’on croit.
« La théorie des trous noirs fut développée bien avant qu’il y ait le moindre indice de leur existence. Je ne connais pas d’autre exemple de réussite d’une extrapolation aussi extrême fondée sur la pensée pure. »
Ainsi s’exprime Stephen Hawking dans la préface qu’il a rédigé pour Trous noirs et distorsion du temps, l’ouvrage de Kip S Thorne, prix Nobel de physique. Qu’on ne s’y méprenne pas. Cette extropolation extrême à laquelle Hawking fait allusion n’a pas été faite par Thorne, mais par le prince des physiciens. Thorne l’indique en sous-titre sur sa page de garde : L’héritage sulfureux d’Einstein.
Que se serait-il passé si tout à coup toutes les sciences s’étaient alignées sur les prodigieuses avancées induites par les travaux d’Einstein ? À coup sûr le monde eut été bien différent. En voilà une belle uchronie que j’écrirai peut-être…
Ce génie était une des personnalités les plus célèbres de son temps. New York offrit à Einstein un triomphe digne d’une rock star ou d’un astronaute de retour de la Lune, alors que ses travaux passaient largement au-dessus de la tête de tout un chacun.
À l’époque, Oppenheimer avait dit : Moins de trois personnes au monde comprennent la théorie de la relativité — œuvre majeure d’Albert Einstein. Et trente mille New-Yorkais l’ont acclamé à se casser la voix.
Quand Stephen Hawking nous parle d’une extrapolation aussi extrême fondée sur la pensée pure, il se gourre. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Au fait, Hawking a-t-il lu Einstein ? Peut-il le comprendre ? Je me le demande sérieusement.
Einstein l’a pourtant bien dit : « Je n’ai jamais fait une seule découverte selon le processus de la pensée rationnelle. »
…Moi non plus ! Comme le grand Einstein, je me sers de mon intuition, de mes visions, de mes hallucinations, de mes rêves… Et la pensée n’intervient qu’après coup, pour valider la découverte.
Certes, je ne suis pas Einstein. Mais moi, il y a plus de trois personnes qui peuvent me comprendre. Audiences du jour : 6,7 millions.
♫ Denver le dernier dinosaure c’est mon ami et bien plus encore ! (source)
Plus qu’un ami ? Bwèèèèh ! C’est dégoûtant…
Anna, sainte-vierge et Déesse-Mère, vit depuis si longtemps qu'on a oublié son âge.
En 1989, une idée géniale a sauvé mon agence de communication qui battait de l'aile...
C'est admirable ce que tu fais. Tu me permets d'avancer le gigantesque puzzle d'Eden Saga.
Petit ou grand, un puzzle se commence par les bords, les pièces sont plus faciles…
Deux siècles après sa mort, Heine reste un écrivain discuté, surtout dans son propre pays.
Dépêchez-vous, mangez sur l'herbe, un de ces jours, l'herbe mangera sur vous. (Jacques Prévert)