Les sages de l’antiquité ne savaient presque rien, nous en savons mille fois moins.
La réflexion et l’action sont les deux chemins de la philosophie européenne. Mieux que la réflexion, la philosophie de l’action a produit des maîtres et des guides. Être philosophe est plus qu’une façon d’être, mieux qu’un style de vie. C’est une voie solitaire. Pour être libre et devenir ce que je suis, j’ai dû quitter les rails de la raison raisonnante. J’ai choisi l’action.
L’universitaire salarié reste incarcéré dans la gangue sociétale. Il ne pense que la pensée. Il n’aime qu’elle. Vit-il seulement la vie ? À votre avis ? Pour le philosophe de l’action, tout change, tout bouge. Ne demeure que l’impermanence.
Ni l’Espace ni le Temps n’existent. Ils sont des illusions admises par la grossièreté de nos sens et l’épaisseur de notre jugement.
Être philosophe n’a rien d’universitaire. Aucun prof de philo ne sera philosophe. Les vrais philosophes n’étudient pas la pensée. Ils l’enseignent encore moins. Ils ne lisent pas les acrobates de la logique, les immobiles de la réflexion. Un vrai philosophe ne pense pas, il agit. Sa tête est vide.
Je ne pense pas, je suis trop intelligent pour ça.
La pensée paralyse et pousse à l’oubli du corps. Ceux que j’aime à relire sont gens d’action. Destins hors normes. Mes préférés ? Héraclite. Nietzsche. Castaneda.
Les présocratiques sont aux origines de la philosophie, avant Socrate (470-399 av. J.-C.) et Platon son disciple. La plupart des humains dorment profondément. Héraclite était un grand éveillé. Il révèle, rectifie, ressource et répare. Sa pensée est action. Elle nous pousse à agir. Il parle vrai, il choque par ses révélations d’un savoir oublié. Héraclite est un surhomme qui se souvient des dieux d’avant.
De lui, nous ne possédons que quelques fragments incomplets. On le surnomme Héraclite l’Obscur, pourtant sa parole éclaire ceux qui cherchent la Voie. Il fait plaisir à lire.
« Cette parole, qui est vraie, n’est jamais comprise par les hommes, qu’ils l’aient déjà entendue, ou qu’ils l’entendent pour la première fois. Quoique toutes choses se fassent selon cette parole, ils semblent n’avoir aucune expérience des mots et des faits tels que je les expose, décrivant leur nature et disant comme ils sont. Les hommes ne s’aperçoivent pas plus de ce qu’ils font étant éveillés, qu’ils ne se souviennent de ce qu’ils ont fait en dormant. » (Héraclite d’Éphèse)
Les vrais sages sont ceux qui donnent ce qu’ils ont, sans méchanceté et sans secret.
La tragédie antique est la meilleure philosophie du monde, car elle s’adresse à l’être total, et pas seulement à sa raison. Logique mécanique, tu n’animes que les clones et les bots. De raison il n’est point dans l’humain. Il n’y en eut jamais. La folie, mon chemin qui a du cœur. Autour de moi, la folle pensée gagne du terrain. On voit déjà la non-pensée qui vient.
Raison à la con. La naissance de la philosophie est la mort de la catharsis tragique. Toute une assemblée sur les gradins du théâtre en plein air pouvait passer des heures, des jours et des nuits, avant que le dénouement ne tranche les nœuds anciens qui tuent le cœur et nouent les tripes.
La catharsis est cette libération. Grand nettoyage collectif des profondeurs insondables de l’être. Nul n’y parvient par la voie de la réflexion. Miroir ! Réfléchir consiste à renvoyer la lumière qui ne pénètre pas celui qui réfléchit. Faire le vide des pensées est la clé de la méditation qui seule permet d’entrer en soi. La réflexion nous projette à la surface de nous-même, comme la logique, les maths et autres sciences dites exactes. La vie s’en gausse. Elles sont toutes fausses. La science est morte. Les sciences ne sont plus que croyances, sectes, superstitions, religions.
Mon Dieu, mon Dieu, délivrez- nous de toutes les religions.
Le sage antique, le philosophe présocratique arpente le temps comme un honnête péripatéticien. S’il s’immobilise, le temps le rattrape. Le déclin l’envahit. Déchiré, démembré, dévoré par le temps comme un masochiste stoïcien, il périt, pathétique.
péripatéticien. adjectif et nom. (grec peripatêtikos, de peripateîn, se promener, parce qu’Aristote enseignait en marchant) Philosophie. Relatif à la doctrine d’Aristote ; qui en est partisan.
Seul le théâtre antique permet la catharsis. Des rituels animistes poursuivaient ce même but, le seul but digne de l’être qui s’éveille. Mais l’animisme est combattu par les forts en thème comme une superstition.
Seules les religions sont superstitions. Un croyant ressemble au peureux qui croisent les doigts derrière son dos pensant ainsi faire fuir sa propre mort.
Les religions existent depuis que le premier hypocrite a rencontré le premier imbécile.
L’Atlantide est un sujet maudit. La plupart des historiens, protohistoriens ou archéologues se refusent obstinément à examiner la question autrement que pour en rire. Et pourtant ! Le mythologue que je suis, amoureux depuis toujours des contes et des légendes, n’a pas cette sorte de prévention.
Le philosophe grec Platon est notre première source d’information sur l’Atlantide : « L’océan Atlantique était navigable en ce temps-là ; car, face au détroit que vous autres Grecs appelez « les colonnes d’Héraklès »Ou colonnes d’Hercule s’étendait une île plus vaste que la Libye du Nordl’Égypte et le Maghreb et l’Asiele Moyen-Orient réunies ; de là, il était possible aux voyageurs de gagner les autres îles, puis de ces îles la totalité du continent qui, de l’autre côté, entoure l’océan. Là-bas s’étend un océan véritable, et la terre qui l’entoure peut être appelée continent au plein sens du terme. » (Platon, le Timée)
Ne dirait-on pas la description d’une île proche de l’Amérique ? Ce continent était-il connu de tout temps ? « Or, sur cette île de l’Atlantide, existait une confédération de rois, puissance énorme et merveilleuse, qui avait de l’importance sur l’île ainsi que sur beaucoup d’autres îles, et sur certaines parties du continent ; de plus, à partir des terres situées à l’intérieur du détroit, ils régnaient sur la Libye jusqu’à l’Égypte, et sur l’Europe jusqu’à la Toscane ». (lire la suite)
Platon a étudié en Égypte et dans les universités druidiques de Gaule celtique. Il a écouté les leçons sur les dieux d’avant, l’Atlantide, Hyperborée. Mais il n’y a pas compris grand’chose. Faute d’ouvrir en lui les portes de la perception, le philosophe grec a développé un système mental vide de sens. Ainsi naquit la philosophie de la réflexion.
Il est des choses connues et des choses inconnues, entre les deux s’ouvrent les portes de la perception.
Platon distingue deux mondes, le monde sensible dans lequel nous vivons, et le monde des idées pures, fixées pour l’éternité dans un ciel parfait, immuable et inaccessible aux humains. Il nomme ce dernier le ciel des intelligibles. Pour Platon, la vie terrestre détourne le regard de l’homme du ciel des idées où chaque parcelle du monde, chaque événement, chaque sentiment trouve son principe immuable.
Faute d’avoir compris la grandeur du passé humain, faute de se représenter les merveilles technologiques déployées par ceux qu’il appelait les dieux, Platon s’est fourvoyé. Toute la sagesse humaine lui a emboîté le pas, l’histoire du monde s’en est trouvée amputée. L’existence des humains a perdu son sens.
Quand Platon distingue deux mondes, il a raison. Il y a notre monde, cette planète terre. Mais il y a aussi le monde des dieux, qui n’est pas dans une caverne mais sur une autre planète, Nibiru ou Hyperborée. Dommage qu’il ne fut pas aussi instruit de notre passé véritable que l’étaient les druides antiques.
Si les portes de la perception étaient nettoyées, tout apparaîtrait à l’homme tel qu’il est, infini. Car l’homme s’est enfermé, jusqu’à ce qu’il voie toutes choses par les fentes étroites de sa caverne.
Sur la planète des dieux, il y avait des banques génétiques pour les plantes, les animaux et tous les êtres vivants. Voilà ce que les druides ont essayé de transmettre au jeune Platon. Le monde des idées pures, c’est une banque génétique. A l’aide de ces gènes, Enki ou Prométhée, les généticiens divins, ont créé tous les formes de vie que nous connaissons.
Ou plutôt ils ont donné le coup d’envoi, et les lois universelles de l’évolution mises en œuvre dans l’ADN ont fait la suite du travail. C’était néanmoins un ouvrage colossal. Enki et Prométhée n’étaient pas seuls. A bord du vaisseau mère Hyperborée vivaient des dizaines de milliers de dieux, assistés par des millions d’anges, leur main d’œuvre spécialisée.
Quand Platon pense que derrière tout être réel il y a un modèle divin qu’il prend pour une idée pure et parfaite, il essaye de se rappeler cette histoire de banque génétique des dieux d’avant. Il patauge, le malheureux, il pédale, mais peut-on lui en vouloir ? L’état des connaissances à son époque rendait impossible toute compréhension de la génétique. Il n’en est plus de même aujourd’hui. (lire la suite)
Maître Eckhart est un théologien et philosophe allemand du 14e siècle. Il incarne la mystique rhénane. Ce dominicain fut le premier à prêcher dans une langue usuelle que tous pouvaient comprendre. Sans tarder devant un pareil sacrilège, il a été jugé hérétique par la hiérarchie catholique qui se réserve le droit de modifier la doctrine. Et qui le fait en latin, pour que la plupart n’y comprennent rien.
Maître Eckhart a été condamné pour ses propositions sur la filiation divine, la théosis et la déiformation. Et pourtant il croit si fort en dieu qu’à mon sens il ne mérite nul anathème. Encore un faux athée : le maître fait le grand écart.désolé !
« L’homme doit s’abandonner à Dieu dans tout ce qu’il fait, en ne poursuivant jamais aucune fin propre, ni dans les choses petites, ni dans les grandes. L’homme doit demeurer libre et vide de toutes les images et de toute la multiplicité, en se tenant toujours au-dessus des choses. » (sermon 52)
Ainsi l’homme peut-il espérer devenir dieu à son tour. Pour Maître Eckhart, la filiation divine implique que les enfants de dieu puissent se diviniser eux-mêmes, secourus dans cette tâche par l’amour divin. C’est ce que signifie déiformation : « prendre une forme divine ».
« Le Père engendre son Fils dans l’éternité, mais aussi dans l’âme la plus noble que jamais il ait engendrée. Tout ce que Dieu opère, il le fait dans l’âme. » (sermon 101)
C’est dans l’âme et par elle que les enfants du Très Haut acquièrent l’élévation. Par la puissance de l’Amour ils seront Amour à leur tour.
« L’œil par lequel je vois Dieu est le même œil par lequel Dieu me voit. Mon œil et l’œil de Dieu, c’est un œil, une vision, une connaissance, un amour. » (sermon 32)
Eckhart poursuit son grand écart. Il voit Dieu comme Dieu le voit. Cette théorie de la filiation divine a été jugée hérétique par les robes pourpres. Je la résume par mon propre credo :
Entre les dieux et les hommes, il n’y a pas de différence de nature. Juste une différence de degré.
L’ouvrage majeur de Baruch Spinoza (1632-1677) est l’Éthique. Le philosophe a 23 ans quand il est frappé par un herem – terme de liturgie juive que l’on peut traduire par excommunication, bannissement et anathème – qui le bannit et le maudit pour cause d’hérésie, de façon particulièrement violente et, chose rare, définitive.
Le vrai mystère de la religion : il y a des gens pour la pratiquer.
Un tel désaveu eut accablé plus timorés que lui. Le Herem est un acte gravissime. Mais cet acte, aussi cinglant soit-il, ne l’arrêtera pas. empêché ce philosophe majeur de continuer à philosopher. « Tout philosophe a deux philosophies, la sienne et celle de Spinoza », a écrit Henri Bergson.
Le Dieu de Spinoza, objet de l’Ethique, n’a rien à voir avec celui de la religion judéo-chrétienne, principe transcendant au monde. Dieu est l’être absolu, composé d’une infinité d’attributs et d’une Substance unique. Dieu désigne l’ensemble du réel ou la Nature, comprise comme l’unité des choses. Deus sive Natura = Dieu ou la Nature. (source)
Spinoza, comme Maître Eckhart, voient Dieu comme moi : un modèle accessible. Même conclusion :
Entre les dieux et les hommes, il n’y a pas de différence de nature. Juste une différence de degré.
La vérité est ailleurs. Non pas Dieu mais les dieux. Non pas l’unique créateur de tout ce qui est, mais une foule de fabricants, de scientifiques, de techniciens, de généticiens : les terraformeurs, les dieux d’avant.
Ce qui ni Maître Eckhart ni Spinoza n’ont osé faire, le vieux Platon le faisait tous les jours. Mais le temps passe. Tout se dégrade, disent les physiciens. La sagesse aussi. Ce qui semblait simple aux sages anciens devient hérésie pour la doctrine chrétienne. Ou juive. Ou musulmane.
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite.
(Nelson Mandela)
Le Dieu de la Bible et des autres religions se prétend l’auteur de tout ce qui est, l’homme inclus. Pour Nietzsche et ses contemporains, ces prémisses sont inacceptables. L’homme se suffit à lui-même.
Reconnaître qu’un Dieu nous a créé, qu’il a des plans sur nous, que nous sommes des rouages nécessaires dans un ensemble qui nous dépasse – voilà ce que Nietzsche ne peut admettre. Nous sommes libres : que Dieu nous aime ou pas, il ne peut nous assigner aucun but.
Nietzsche se fait de l’Homme une idée trop haute pour subordonner son âme à qui que ce soit, Dieu ou diable. Un élan wagnérien auquel répond sa passion de la démesure, l’hubris des Grecs antiques. (lire la suite)
À travers l’art se révèle la dimension tragique de toute existence. Miguel de Unamuno lui fait écho dans son œuvre majeure, El sentimiento tragico de la vida; Le sentiment tragique de la vie.
Nietzsche n’en est pas à une contradiction près, il cultive la différence comme l’indifférence. Il refuse l’idée qu’un être tout-puissant ait pu nous créer pour se divertir de nous. Car Dieu n’est pas bon, ouvrez les yeux, voyez son œuvre.
La vie n’est qu’un long cortège d’épreuves, de souffrances, de chagrins et de déceptions. J’ai été favorisé par la chance, parce que je suis résolument optimiste. Mais si je dressais la liste de mes épreuves, souffrances, chagrins et déceptions vous vous diriez c’est ça qu’il appelle la chance ? Ce type est un fou !
Oui, je suis fou, cinglé, perdu dans un monde que je n’aime pas. Je fais comme si. Comme si tout allait bien, comme si mon cœur était intact, comme si je n’avais jamais mal aux dents, comme si la vieillesse m’épargnait…
Le conseil naïf des coach-de-vie : si vous voulez changer, faites comme la personne que vous voulez devenir. Singez-la, imitez-la dans ses moindres gestes, prononcez seulement les paroles qu’elle pourrait dire et tôt ou tard, vous serez cette personne.
Et ça te fera une belle jambe ! Le coach c’est toi. Reste toi-même, il n’y a pas d’autre façon de grandir. Et fais comme si tu te foutais du reste.
La pensée européenne
Le dernier des philosophes de l’action, c’est Carlos Castaneda. L’ultime et le plus grand. Il croit si fort au surhomme qu’il en devient un. Par l’action, il balise la piste à suivre. Pas à pas, il nous explique comment y parvenir. Attention, ce n’est pas un chemin de perfection : le guerrier impeccable n’a rien d’un petit saint.
Le surhomme castanédien est sorcier ou Nagual. Il a de grands pouvoirs. Sa quête de l’impeccabilité l’a mené au Grand Ailleurs. Il est encore au monde, mais il n’est plus du monde. Vous voulez grandir ? Parvenir au sommet de vous-même ? La méthode existe.
Les sorciers ne peuvent jamais construire un pont pour rejoindre les personnes de ce monde. En revanche, si les personnes le désirent, elles doivent construire un pont pour rejoindre les sorciers.
Après une greffe du cœur, certains ont des goûts et des souvenirs du donneur.
Les cathédrales ont été construites avec un mètre-bâton : pas d’autre calcul !
La peur ressemble à l'ego. Tant qu'on est vivant, on ne s'en débarrasse pas.
Il n'y a pas quatre éléments, mais cinq. Le premier s'appelle l'éther. On l'a oublié…
Oui, perdu. Mais qu'on ne s'inquiète pas, le remplaçant est prévu.
Je vous demande un ultime effort pour sauver Eden Saga. C'est maintenant !!